«C’EST UNE FORFAITURE QUE NOUS ALLONS ATTAQUER AU NIVEAU LOCAL ET AU NIVEAU DE LA CEDEAO»
PAPE DIOP
Le président de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis a annoncé son intention de saisir la Cour de justice de la Cedeao et le Conseil constitutionnel pour s’opposer à la modification du code électoral, entérinée hier par le Parlement. Invitant tous les Sénégalais «de bonne foi» à le rejoindre dans sa bataille, l’ancien édile de Dakar promet de prendre langue avec le Pds, le Rewmi en vue de la constitution d’un pool d’avocats.
L’ancien maire de Dakar est amer. Et cela se ressent à travers le trémolo de sa voix. C’est que le patron de Bokk Gis Gis, qui nourrit le rêve de redevenir maire de la capitale a vu ce rêve fondre comme beurre au soleil avec la modification du code électoral.
En effet, depuis hier l’Assemblée a consacré la modification de la clé de répartition des élus locaux au niveau communal et départemental, faisant désormais des élus des villes des conseillers désignés à partir des listes des communes. «Je vais attaquer cette loi auprès du Conseil constitutionnel d’abord, puis au niveau de la Cedeao parce que le protocole de la Cedeao stipule que les règles du jeu ne peuvent pas être modifiées à 6 mois des élections», a-t-il martelé. «C’est très grave. On demande aux populations de Dakar de voter à l’aveuglette, sans même savoir pour qui elles votent, qui sera leur prochain maire, quel est son programme», a ragé l’ancien président du Sénat.
«Au niveau de mon parti, nous allons commettre un pool d’avocats dès demain (Ndlr : aujourd’hui) pour attaquer la décision doublement. Parce qu’il s’agit d’une forfaiture qu’il faut combattre. Nous allons aussi entreprendre de larges concertations avec le Pds, avec Rewmi et tous les autres partis de l’opposition pour combattre cette loi qui est un recul démocratique sans précédent» a asséné Pape Diop.
«Le Président sait qu’il n ‘y a personne dans l’Apr qui a l’envergure de Khalifa Sall ou moi-même pour prétendre être maire de Dakar. L’Apr avait 6 candidatures déclarées et sachant qu’ils vont perdre les élections, ils ont décidé de supprimer la liste proportionnelle au niveau de la ville. Les Dakarois n’éliront pas leur maire ; c’est une aberration», fulmine Pape Diop qui tourne en dérision la formule fétiche de Macky Sall : «c’est bien le parti avant la patrie».
Dans tous ses états, le patron de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis assène : «c’est le Président qui va prendre un décret pour faire de Dakar une ville. La loi parle de conseil de ville et non de conseil municipal. C’est en fait Dakar qui les intéresse. Je pense que tous les Sénégalais de bonne foi vont s’ériger contre cette loi scélérate ». Quid du report des élections locales en cas de décision favorable du Conseil constitutionnel ? Pape Diop estime qu’il est préférable qu’on les reporte que d’y aller dans ces conditions.