«Il y a même un défunt Khalife général qui est au nombre des victimes»
MOUSSA NDAO, PORTE-PAROLE DU COLLECTIF DES VICTIMES DE L’AGENCE AGIR IMMO
Porte-parole du Collectif des victimes d’Agir Immo, Moussa Ndao, a déploré les problèmes engendrés par l’escroquerie au foncier dont ses collaborateurs et lui sont victimes. Interpellé, au terme de l’Assemblée générale que ledit collectif avait organisé, samedi dernier, à Colobane, il a cité quelques conséquences des dommages qu’ils ont subis et que continuent de subir quelques victimes.
«Il y a des cas pathétiques dans ce collectif. Il y a des femmes qui sont dans le désarroi. Ce sont celles qui avaient demandé vivement à leurs époux d’acheter des terrains à usage d’habitation auprès de l’Agence immobilier ‘Agir immo’. Après avoir convaincu leur conjoint, elles ont malheureusement été escroquées. Certaines ont été répudiées alors que d’autres ont été renvoyées de leur domicile conjugal en attendant que l’affaire soit réglée», regrette-t-il.
Cependant, ces situations ne sont rien par rapport aux problèmes que des membres du collectif Agir Immo ont vécus, a indiqué M. Ndao qui soutient qu’«à cause de Agir Immo, il y a eu de nombreux cas de divorces. Des relations amicales, fraternelles et/ou de confiances ont volé en éclat. Certaines personnes, des commissionnaires que des amis ou parents ont chargé d’acquérir des parcelles ont pu verser l’intégralité de la somme qui leur était réclamée par ladite agence, mais elles tardent encore à trouver l’objet convoité. Elles n’ont jusqu’à présent rien en échange. Ce qui fait qu’elles continuent à subir une pression de la part de leurs mandants. Il y en a des relations amicales qui se sont détériorées, des mandataires font l’objet de menaces venant de leurs amis qui les avaient mandatés qui leur réclament leur argent. D’autres sont aujourd’hui en mal avec leurs propres frères à cause de Agir Immo», dit-il.
Pour preuve, dit-il, «j’ai vu une dame, elle voulait payer deux parcelles à ses deux frères cadets vivants à l’extérieur. Mais avec ce problème, aujourd’hui, ils lui en veulent à mort. Ils lui demandent de régler leurs problèmes. Et pourtant, c’est elle-même qui leur a payé le billet pour qu’ils puissent émigrer. Il y a même un défunt Khalife général qui est au nombre des victimes des agissements de Abdoulaye Youssou Diagne et de Agir Immo».
C’est la faute de l’Etat si nous en sommes aujourd’hui dans cette situation. Il y même des orphelins qui ont perdu tout leur héritage dans cette affaire. Ils sont des enfants, leur tuteur avait versé plus de 29 millions de francs Cfa», regrette le porte-parole du collectif.