«Je ne veux plus lutter contre Modou Lô et Yékini»
Balla Gaye II, «Roi des arènes»
Après Modou Lô, c’est au tour de Yékini d’être exclu des potentiels adversaires que Balla Gaye 2 veut croiser lors de son prochain combat. Le fils de Double Less, qui a donné les raisons après sa victoire sur Tapha Tine, a émis cette idée hier chez lui, à Golf Sud, devant un parterre de journalistes. Mais aussi devant ses fans venus fêter le succès retentissant de leur idole.
Pouvez-vous revenir sur les conditions de votre victoire face à Tapha Tine ?
J’ai battu Tapha Tine en alliant la lutte pure et la boxe. Ces deux aspects, je me suis employé à les travailler durement avec mon staff en préparant ce combat. J’ai travaillé durement pour diminuer mon poids, de 150 à 146 kilos. Il y a longtemps que je chemine avec ce poids. J’ai surtout mis l’accent sur l’endurance parce que mon adversaire disait disposer d’une bonne condition physique lui permettant de livrer un combat à l’usure. Et là je m’inscris en faux contre ceux qui prétendent que si le combat tirait en longueur c’était à l’avantage de mon vis-à-vis. Et que mon avantage était d’opter pour un combat expéditif. Il faut dire que j’étais prêt à faire face à mon adversaire sur tous les plans. Tapha Tine avait cru qu’il maîtrisait mieux que moi la boxe. Et tout le monde avait cru qu’il avait plus d’arguments que moi sur le plan de la bagarre. C’est pourquoi je lui ai imposé la bagarre pour lui démontrer qu’il ne savait pas boxer.
Comment êtes-vous arrivé à empêcher votre adversaire de réagir face à vos coups de poing ?
La maîtrise de la bagarre a fait que j’ai opté pour un combat rapproché pour lui imposer le corps à corps. J’ai marché sur mon adversaire qui n’a cessé de faire dans la reculade. La main que je lui ai tendue constitue ma garde. Ce qui explique que Tapha Tine n’ait pas parvenu à me toucher par ses coups. A un instant, il a cherché à dégager ma garde, mais en vain. La prétention de ceux qui disaient que Tapha Tine avait des arguments pour me battre m’a rendu nerveux. Mon adversaire ne m’arrive pas à la cheville s’il s’agit d’allier la lutte à la boxe. Je suis plus bagarreur et je lutte mieux que lui. Je faisais de la musculation, sur le plan physique je me suis livré à des séances de contacts. Je lui avais dit qu’il ne savait pas se bagarrer. Mes propos ont trouvé leur pertinence lors de ce combat. J’ai beaucoup travaillé la boxe. J’ai cherché à battre Tapha Tine en le rouant de coups. J’ai voulu le mettre Ko. Mais mon adversaire est parvenu à trouver les ressources pour résister aux rafales que je lui ai envoyées. Ce qui explique que j’ai pris l’option de parachever la bagarre en usant de la lutte pure pour le battre.
Au-delà de la boxe, vous avez encore prouvé vos qualités en lutte pure…
La maîtrise de la lutte pure est un don de Dieu. Je n’ai pas appris la lutte. Je n’ai fait que peu d’apprentissage dans ce domaine. Le fait que votre père soit lutteur n’est pas un élément qui pèse lourd dans la balance pour faire de toi un bon lutteur. Balla Gaye 1 est celui qui a guidé mes pas dans la lutte. J’ai laissé mes études et mon métier pour devenir lutteur. C’est peut-être parce que je mets du sérieux dans ce que je fais, ce qui explique que j’ai atteint ce niveau technique dont vous faites cas.
Que vous inspire votre couronne de «Roi des arènes» que vous portiez pour la première fois pour lutter contre Tapha Tine ?
Seul Dieu est Roi. C’est la presse qui a décidé de faire de moi le «Roi des arènes». Je suis disposé à accepter cette consécration. Ce nouveau statut fait que je sois l’adversaire de tout le monde. Je suis le lutteur à battre à partir du moment où je me suis retrouvé sous ma tunique floquée du numéro 1. Je suis seul contre tout le monde. C’est Dieu qui a fait que je sois
devant tout le monde. Je ferai de telle sorte que je conserve mon trône. J’ai prouvé pour le mériter. Je vais donc bien veiller sur mon trône.
Combien de temps vous donnez-vous pour le conserver ?
C’est Dieu qui décide de la tournure à donner à la carrière d’un lutteur. Je ne suis pas dans le secret des dieux pour savoir de quoi demain sera fait. Tout lutteur rêve d’être «Roi des arènes».
Parce que c’est un titre qui est très important dans la carrière d’un athlète.
Pourquoi n’étiez-vous pas enthousiaste après votre succès face à Tapha Tine, contrairement à vos précédents succès ?
Je n’ai jubilé qu’une seule fois. C’était lors de mon combat victorieux face à Feu Tyson Junior. A part cette victoire-là, je n’ai jamais jubilé pour fêter mes victoires. Parce qu’il n’y a pas lieu de pavoiser dans la mesure où Dieu peut décider de ta défaite. On doit garder son calme lorsqu’on gagne ou perd un combat. Je m’emploie toujours à vendre mes combats à travers les duels des mots avec mes adversaires. Après les combats, je redeviens moi-même. On se montre provocateur pour entretenir un semblant de tension pour susciter l’intérêt chez les amateurs. Je suis de la même génération avec Tapha Tine. Chaque athlète suit le chemin qui lui ait tracé. Mon adversaire a fait ses preuves, ce qui explique que nos chemins se soient croisés.
D’aucuns jugent anormal que Aziz Ndiaye roule pour vous ?
Ce n’est pas la lutte qui me lie à Aziz Ndiaye. Nos relations datent de longtemps. C’est un ami de longue date et je n’ai eu de cesse d’être soutenu par son père. Aziz Ndiaye en faisait autant. Son frère, Baye Ndiaye a toujours été à mes côtés lors de mes sorties dans l’arène. Aziz Ndiaye avait jubilé lorsque j’avais battu Mame Goor Diouf, ancien partenaire de Tapha Tine à l’écurie Baol. Lors de mon combat contre Yékini, c’est Aziz Ndiaye qui m’avait accompagné au stade. Aziz Ndiaye s’affichait à côté de Moustapha Guèye. Il soutenait le Tigre de Fass alors que son frère, Baye, était à mes côtés. Le même scénario s’est produit lors de mon combat face à Balla Bèye 2. Aziz Ndiaye est mon grand-frère. On voit deux frères supporter chacun un lutteur. J’étais prêt à mourir pour remporter le drapeau Malick Gackou, le parrain du combat, avec qui je partage comme Aziz Ndiaye la localité de Guédiawaye.
Le camp de Baol Mbollo vous accuse d’avoir atteint mystiquement son lutteur en immolant un mouton au stade la veille du combat avec la complicité du promoteur ?
Nous ne sommes pas du genre à miner le stade Demba Diop. Ce sont des accusations gratuites. Je l’apprends de vous. Personne ne peut entacher la victoire que j’ai acquise de haute lutte. Peut-être que c’est Tapha qui avait réussi à atteindre les mains de ses adversaires. Car ces derniers ne sont pas parvenus à réagir face à ses coups. C’est Dieu qui a décidé que je sois plus fort que lui. Je lui avais souligné que s’il ne prend pas l’option de reculer, j’allais le battre de manière expéditive. Je n’ai fait que tenir parole. J’ai allié l’acte à la parole. Il savait que j’allais marcher sur lui.
Que vous inspire un combat contre Modou Lô ?
Je ne vais plus lutter contre Modou Lô. Qu’il enlève de son esprit l’idée que je vais lui accorder une revanche. Je ne lui accorderai pas ce privilège. Parce que je n’ai pas apprécié son attitude lors du combat perdu par Sa Thiès (face à Malick Niang) où j’ai aperçu Modou Lô en train de jubiler comme si c’était lui qui avait battu mon jeune frère. L’autre raison est que mon palmarès est de loin meilleur que celui de Modou Lô. Suffisant pour vous dire que nos chemins ne doivent plus se croiser. Si vous comparez mon parcours à celui de Modou Lô, vous serez convaincu de la pertinence de mes propos. Je suis le seul lutteur à avoir accepté de croiser le fer avec Yékini. Alors que les lutteurs comme Modou Lô et Tapha Tine n’ont pas voulu prendre ce risque.
Justement, à défaut de Modou Lô, êtes-vous prêt à accordez une revanche à Yékini ?
Je suis disposé à lutter contre tout le monde, à l’exception de Modou Lô et Yékini. Je n’ai pas en point de mire ces deux lutteurs. Je ne veux pas lutter avec Yékini (Il hausse le ton). Ni avec Modou Lô.
Apparemment vous avez un problème personnel avec Modou Lô…
Je ne veux plus lutter avec Modou Lô parce que je n’apprécie pas l’attitude qu’il affiche à mon endroit. Je n’aime pas les choses qu’il fait en sourdine à mon encontre. Je n’accepterais plus aussi de m’expliquer avec Yékini. Que ce dernier sache que je ne lui accorderai pas une revanche. Je ne veux plus d’un combat contre Yékini (il insiste). Je n’exclus pas les combats-revanches, mais il faut savoir que je ne suis pas le genre de lutteur qui lutte plusieurs fois avec le même adversaire. Yékini a battu à trois reprises Bombardier. Il a vaincu trois fois Balla Bèye 2. Je n’aime pas procéder ainsi. Mes victoires reposent sur une brochette d’adversaires que j’ai battus, chacun avec une technique différente de l’autre. Je suis prêt à croiser le fer avec les jeunes espoirs. Mais que Modou Lô et Yékini sachent que je ne vais plus m’expliquer avec eux. Je suis prêt à rencontrer tout le monde sauf Modou Lô et Yékini.
Seriez-vous aux côtés de Elton qui doit en découdre avec Bismi Ndoye à Bercy, samedi prochain ?
Je veux effectivement aller à Bercy pour assister Elton, qui est mon coéquipier d’écurie et que je dois soutenir. J’ai préparé mon combat contre Tapha Tine avec lui. Donc je dois être à ses côtés. Ce serait donc un retour d’ascenseur si je prends l’option de me déplacer à Bercy. Je souhaite être de la partie.