«Je suis revenu pour livrer un véritable choc et sortir par la grande porte»
YEKINI DEVOILE SA FEUILLE DE ROUTE
Yékini is back ! En conférence de presse hier, le roi des arènes réclame du lourd de la trempe de Eumeu Sène, Gris-Bordeaux, Lac de Guiers 2, Balla Gaye II, pour marquer son retour et avoir sur une ou deux victoires avant de quitter l’arène par la grande porte. Yékini qui s’est séparé de son gourou accusé de trahison au profit de Balla Gaye soutient par ailleurs que depuis sa défaite, il souffrait d’un mal qui pouvait le jeter sur une chaise roulante le reste de sa vie. Dès lors, il soutient qu’il avait autre chose à faire que d’aider un lutteur à battre Balla Gaye, comme le soutient ce dernier. Mais en vrai sportif, il dit respecter la décision de Balla Gaye de ne plus l’affronter. Mieux, il reconnaît que le fils de Double Less est un grand champion qui l’a battu de manière nette et claire.
Yahya Diop Yékini est de retour. Le lutteur de Ndakarou a officialisé son retour hier. Mais le champion n’est pas revenu pour se contenter du premier adversaire venu. «Je suis de retour et je suis prêt, mais pour un combat choc», a déclaré le roi déchu l’année dernière, qui ajoute : «je suis revenu pour faire ce que je faisais. C’est-à-dire gagner, me rendre à Bassoule et rentrer par Joal». Et si «autre chose» comme la couronne de roi venait après la victoire, «ce serait un plus» pour lui. Réclamant du lourd pour sa prochaine sortie, Yékini cite parmi ses éventuels adversaires Eumeu Sène, Gris-Bordeaux, Lac de Guiers 2 et Balla Gaye II. Toutefois, Yékini précise qu’il ne défie aucun lutteur, parce que son parcours et son statut font que ce sont les autres lutteurs qui doivent chercher à l’affronter. «Je ne vise aucun lutteur. Au contraire, ce sont les lutteurs qui doivent chercher à lutter contre Yékini. J’ai 15 ans de succès dans l’arène. Ce que j’ai accompli, il n’y a pas encore un lutteur qui l’a fait. Même si j’ai été battu (par Balla Gaye), jusqu’à présent je reste convaincu que ce sont les autres lutteurs qui doivent me défier et pas le contraire», dit-il.
De retour après plus d’un an de silence, Yékini ne va pas non plus s’éterniser dans l’arène. «J’avais dit qu’il me restait trois combats. J’en ai livré un (contre Balla Gaye). Il me reste un combat ou deux au plus», révèle-t-il. Et Yékini d’ajouter qu’il veut «sortir par la grande porte». A la question de savoir s’il est revenu pour un challenge particulier, le natif de Bassoule affirme qu’il n’était «jamais parti» est qu’il redescend dans l’arène parce que tout simplement la lutte c’est son métier.
Pour marquer son retour, en attendant un combat l’année prochaine, Yékini va organiser un gala de lutte traditionnelle le 16 juin. Auparavant, le 15 juin, il va rencontrer ses supporters.
Rupture consommée avec son gourou
Alors qu’il a signé son retour, Yékini le fera sans celui qui était jusque-là son homme de confiance en ce qui concerne les pratiques mystiques. «Je confirme que je me suis séparé de Mansour. Mais je tairais les raisons. C’est ainsi dans tout compagnonnage. Soit il se poursuit, soit il prend fin». Son gourou qui était à ses côtés depuis le début de sa carrière est soupçonné de l’avoir trahi au profit de Balla Gaye.
«J’étais gravement malade et je pouvais finir paralysé»
Si Yékini est resté 13 mois après sa dernière sortie sans se mêler des affaires de l’arène, c’est à cause d’une maladie qui lui aurait donné la peur de sa vie, tellement la situation était critique. «J’étais malade avant et après le combat. J’avais contracté une blessure depuis 2006, mais j’ai fait un truc de lutteur en n’y prêtant pas trop attention, pensant qu’elle avait guéri. Trois mois avant le combat, elle s’est aggravée.
En un moment donné, je ne pouvais même plus tenir debout pendant 10 minutes. Mais je ne pouvais plus revenir en arrière», explique-t-il. Et le lutteur d’ajouter que quand il est allé finalement faire un scanner et une IRM (Cabinet Dr Mbaye Ndoye), les résultats lui ont donné une sueur froide. «Je n’ai jamais eu autant peur de ma vie que ce jour-là. J’étais gravement malade et je pouvais finir paralysé», lance-t-il. Et sa peur était légitime vu les conséquences qu’il encourait. «Le cabinet m’a mis en rapport avec le professeur Sakho qui m’a dit que 90% des gens qui souffrent du même mal que moi sont opérés et finissent le plus souvent sur une chaise roulante. Ensuite, il m’a dit qu’il y avait un traitement mais qu’il ne me garantissait pas la guérison. Heureusement, après 4 mois de traitement, j’ai commencé à courir jusqu’à 1h de temps, alors que je ne pouvais même pas tenir debout 10 minutes. C’est cela qui m’avait poussé à m’éloigner de l’arène».
Balla Gaye : «je respecte sa décision…»
Interpellé sur les propos de Balla Gaye 2 qui a déclaré qu’il ne va plus l’affronter, Yékini trouve que le Lion de Guédiawaye est dans son droit. «S’il dit qu’il ne va plus lutter contre moi, je n’y vois aucun problème. Je ne peux que respecter sa décision». S’agissant des accusations du fils de Double Lesse qui affirme qu’il a soutenu des lutteurs contre lui, Yékini dégage en touche en soulignant que non seulement il ne se permettrait pas de s’immiscer dans les pratiques mystiques d’un lutteur, mais en plus en ce moment il luttait contre une maladie qui lui avait donné la peur de sa vie. «Je ne suis ni un sans vergogne pour suivre n’importe qui, ni un rat pour entrer n’importe où.
Pendant ces 13 mois d’absence, j’avais autre chose à faire que d’aller soutenir quelqu’un pour qu’il terrasse un autre», a martelé le chef de file de l’écurie Ndakarou avant d’ajouter : «Tapha Tine, c’est vrai, on a fréquenté la même salle. Mais il y a de cela un an. Comme avec les autres lutteurs que je rencontre, je lui ai prodigué des conseils. Je peux donner des conseils à un lutteur, mais s’il s’agit de combat, cela ne concerne que le lutteur et ses proches».
A la question de savoir quelle crédibilité en tant que lutteur il donnait aux propos de Tapha Tine qui affirme avoir été atteint mystiquement, Yékini trouve que cette chanson est bien connue dans la lutte. «Cela n’a pas commencé avec Tapha Tine ou Yékini ou un autre lutteur. Le fait d’entendre un lutteur dire qu’il a été atteint mystiquement a toujours existé dans la lutte».
«C’est un grand champion, il m’a battu d’une chute nette et sans bavure»
Évoquant une blessure qu’il a traînée avant et après le combat et qui l’empêchait de rester debout pendant 10 minutes d’affilée, Yékini souligne qu’il n’en a jamais parlé pour ne pas donner l’impression de trouver une explication à la chute qui lui a été administrée par un lutteur de talent. «Je ne pouvais pas le dire parce que je ne voulais pas salir la victoire de mon tombeur. C’est un grand champion qui m’a terrassé. Une chute nette et sans bavure».
Interpellé sur les propos de Balla Gaye qui affirmait avant leur combat qu’il le connaissait bien, ce qui pourrait être lié à une trahison interne au profit du fils de Double Less, Yékini confirme. «Il avait raison de dire qu’il me connaissait, si l’on se réfère à tout ce qui s’est passé pendant le combat. Ces propos confirment d’une certaine manière tout ce qui se dit», soutient-il.
Même s’il ne dispute pas le titre de roi des arènes, Yékini se dit toujours «khalife général» des lutteurs. Un beau jeu de mots, car dans les faits rien ne différencie le roi des arènes du khalife général des lutteurs. C’est son tombeur Balla Gaye 2 qui va apprécier