«L’AGENT» DE LA DIC ARRÊTÉ
ESCROQUERIE A FASS MBAO
La brigade de gendarmerie de zone franche industrielle a déféré, hier, au parquet le chauffeur M. Samb pour usurpation de fonction et escroquerie portant sur 223 mille francs au préjudice du vendeur de téléphones portables, Nd. Sèye.
M. Samb est un vrai faux agent de la division des investigations criminelles (Dic). Le chauffeur se disant agent de la Dic a escroqué un vendeur de télé- phones portables et lui a soutiré de l’argent. Il a auparavant accroché plusieurs individus à son tableau de chasse.
Ses principales cibles sont des marchands ambulants analphabètes qui quittent leur village natal pour venir gagner leur vie à Dakar. Il a été épinglé par les éléments du commandant de brigade de gendarmerie de zone franche industrielle, Khota Diop, adjudant-chef. Janvier dernier, le vendeur de cellulaire reçoit dans sa cantine M. Samb qui se présente comme un agent de la division des investigations criminelles.
Il lui affirme avoir acheté une puce de téléphone auprès d’un de ses collègues qui, à l’en croire, lui a joué un mauvais tour en lui disant que ladite puce contenait 100 mille francs de crédit.
Le marchant de téléphones portables se fait alors tout petit devant «l’agent» de la Dic qui revient plus tard dans la cantine et demande après le commerçant. Il porte un tee-shirt mentionné «Police» sur le dossard et commence à rouler les épaules. Il affiche de grands airs devant le vendeur de téléphones ainsi que ses collègues et lui emprunte 2 mille francs pour résoudre une urgence.
Le fric en poche, le «policier» de la Dic (corps d’élite) disparait, mais il retourne un mois plus tard au magasin et prétexte une mission en Gambie pour justifier sa longue absence. Il engage une conversation – comme pour noyer le poisson – et se propose de faire émigrer le vendeur de portables en Europe moyennant 3 millions de francs.
Ce dernier accepte et verse, séance tenante, 100 mille francs au «flic» sur sa demande pour lui confectionner un passeport. Il lui remet ensuite d’autres sommes d’argent (50 mille francs, 23 mille francs…), deux téléphones portables, une carte mémoire, une puce et une carte crédit.
Pour mieux appâter le vendeur, il l’amène à la brigade de gendarmerie de zone franche industrielle et échange longuement des civilités avec les hommes en bleu. Il rejoint le jeune garçon à l’ombre d’un arbre planté dans la brigade et lui exhibe des documents de vente de parcelles d’habitation régularisés par le commandant de brigade.
Il lui demande d’abandonner le projet d’émigration en Europe et promet de lui vendre un terrain d’habitation. Il lui soutire à nouveau 100 mille francs pour les frais de bornage du site, 15 mille et 10 mille francs. Mais, se sentant ruiné, le marchand flaire un coup tordu et s’en ouvre à un ami qui lui conseille de déposer une plainte à la gendarmerie.
Les pandores – alertés de la présence du gus à l’arrêt Fass Mbao – débarquent et coincent le présumé escroc doublé de faux agent de la Dic. Le mis en cause a nié les faits incriminés et déclare ne s’être jamais présenté comme un gendarme ou un flic de la Dic.
Il dit n’avoir empoché que 200 mille francs au lieu de 223 mille francs aux fins de le mettre en rapport avec une connaissance établie en Europe. Il explique son geste par le souci de lui trouver un visa ou un titre de voyage dans l’espace Schengen.