«L’ETAT DEVRA COMBATTRE L’IMMOBILISME, L’INERTIE, LA RETICENCE DE CEUX QUI SAVENT TOUT, QUI PARLENT TROP…»
LES VERITES DE BAIDY AGNE A MACKY
Le représentant des employeurs du Sénégal, le président du Cnp Baïdy Agne a décliné, hier, lors de la présentation du rapport sur le Forum national sur l’emploi des jeunes, les 10 leviers prioritaires que le gouvernement devra activer pour créer des emplois. Et de son avis, il faudra que notre pays tende à «plus de productivité du travail ».
«Le Sénégal qui entreprend et qui veut donner du travail à sa jeunesse, ne peut se satisfaire d’un taux de productivité de travail inférieur de 20% à 70% à celui de ses pays concurrents d’Afrique. Le Sénégalais est paresseux chez lui et pourtant, performant à l’Etranger», a martelé M. Agne. Ce dernier soutient que «le progrès social, l’emploi productif et durable ne se décrètent pas. Il faut travailler plus et mieux. L’Etat devra combattre l’immobilisme, l’inertie, le conservatisme et la réticence de ceux qui savent tout, qui parlent trop et dont l’action républicaine ne se résume qu’à la parole», dit-il.
L’Etat devra aussi promouvoir l’esprit des jeunes à l’entreprenariat. M. Agne et le secteur privé constatent aussi, pour s’en désoler, que «le ministère en charge de l’Emploi se retrouve le plus souvent seul à traiter de la problématique de l’emploi, alors que les questions relatives à la création et à la consolidation d’emplois, notamment des jeunes, sont transversales et nécessitent l’implication des différents départements ministériels».
Notre pays devra aussi accélérer la mise en oeuvre du Plan Sénégal émergent, «en fixant les délais de contractualisation et de mise en oeuvre, notamment des projets d’investissements portant sur les domaines agricoles communautaires, l’agro-business, les plates-formes industrielles intégrées, l’économie numérique, l’habitat social et les infrastructures, porteurs de milliers d’emplois», dit-il.
Le gouvernement gagnerait aussi à faire de la commande publique un levier de création d’emplois: «La commande publique est l’un des instruments majeurs de politique socio économique permettant à toute Nation de préserver ses entreprises et ses emplois face à la mondialisation. Les pays les plus développés utilisent ce levier, alors dites-moi pourquoi le Sénégal devrait-il s’en priver», dit M Agne.
Toutefois, il précise qu’«il ne s’agit pas de modifier notre Code des marchés publics, mais uniquement d’introduire dans les cahiers de charges des critères facilitant l’accès à la commande publique à nos milliers d’artisans et en soutenant les Pme nationales créatrices d’emplois ».
La mise en place d’une stratégie de valorisation socioculturelle et de protection implicite du savoir- faire sénégalais et du made in Sénégal et une bonne politique d’exportation restent aussi des leviers à activer ainsi que la protection des investissements privés dans le secteur de l’agriculture et des mines.