«La musique sénégalaise a du mal à percer à l’international»
APRES 40 ANS SUR LA SCENE MUSICALE, OMAR PENE DEPLORE
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Quarante années de carrière musicale, c’est le long chemin parcouru par l’artiste-musicien Omar Pène. Face à la presse hier, le leader du Super Diamono a fait le bilan de ses quatre décennies d’activités musicales et déroulé le programme de son anniversaire qui s’étale sur une série de manifestations et la sortie d’un nouvel album. Son avis sur la musique sénégalaise, Omar Pène le clame haut et fort : elle n’est pas assez connue au niveau international.
C’est en jouant deux titres de leur nouvel album qu’Omar Pène et le Super Diamono ont démarré leur rencontre avec la presse culturelle, histoire de donner un avant-gout de cet album qui marque ses quarante années de musique. Un album de dix titres choisis parmi plus de 600 compositions inscrites dans le répertoire du groupe. Cet opus, selon Dembel Diop, bassiste et arrangeur du groupe, est le fruit d’un casting très large. «Beaucoup d’anciens musiciens du groupe y ont participé, mais également de grands musiciens tels que Papis Konaté, Cheikh Tidiane Tall, etc. Sur le choix des morceaux, nous avons puisé dans un répertoire très large et nous avons travaillé durant six mois pour obtenir ce produit qui sortira dans deux semaines», explique-t-il.
Omar Pène tire un bilan assez satisfaisant de sa carrière, non sans préciser qu’il lui reste encore du chemin à faire. «C’est un bilan à mi-parcours. J’ai encore beaucoup de choses à faire dans la musique car pour un artiste, la retraite , c’est seulement à sa mort. Je demande au bon Dieu de me prêter encore une longue vie», affirme-t-il avant de rendre un vibrant hommage à ses compagnons qui l’ont toujours accompagné dans le groupe, mais aussi à ceux qui, aujourd’hui, sont disparus.
A en croire l’auteur du célèbre tube «Etudiant», le Super Diamono qui a connu des années de braises a pu tirer son épingle du jeu grâce à sa créativité et son sens de l’innovation. Aujourd’hui, malgré tous les efforts fournis, la musique sénégalaise a toujours du mal à traverser nos frontières. Le leader du Super Diamono déplore le manque de rigueur de certains musiciens de la jeune génération qui ont du mal à exporter. «La musique ce n’est pas seulement du bruit, c’est de belles mélodies. Une musique qui te tympanise pendant cinq minutes elle n’est bonne qu’à mettre à la poubelle. C’est ce qu’on appelle des productions kleenex», déplore-t-il.
Omar Pène exhorte ainsi la jeune génération à persévérer dans le travail dans l’intérêt la musique sénégalaise. Pour ses quarante ans de musique, il compte mettre les petits plats dans les grands. Une série de concerts et une soirée de gala sont prévues à l’initiative de l’Association des fans du Super Diamono (Afsud). Le budget global de ces manifestations est estimé à plus de 50 millions de F Cfa.