«Le basket n’a jamais eu moins de 100 millions pour une compétition internationale. Il faut qu’on nous dise ce qui ne va pas»
BABA TANDIAN, PRESIDENT DE LA FSB
L’arbitrage budgétaire 2013 est resté en travers de la gorge de Baba Tandian. Pour quatre compétitions internationales où le Sénégal a des chances réelles de podium, seulement quelque 170 millions ont été alloués. Pour lui, cela traduit une banalisation du basket qui a pourtant donné beaucoup de titres au Sénégal. Une banalisation qu’il ne compte pas accepter, au moment où des disciplines comme le football qui n’apportent pas de titres sont choyées.
La fédération sénégalaise de basket va vers quatre échéances internationales. Ce qui nécessite des moyens colossaux. Mais l’arbitrage budgétaire rendu public la semaine dernière a octroyé une somme «dérisoire» aux sorties internationales des basketteurs. Ce que déplore énergiquement Baba Tandian qui voit là un manque de considération pour la discipline qui a donné au Sénégal beaucoup de satisfactions. «On a toujours banalisé le basket malgré, les nombreux titres qu’il a donnés au Sénégal. Mais en tant que président, je refuse aujourd’hui cette banalisation.
A titre d’exemple, on a dépensé 70 millions pour un match amical de l’équipe féminine de football qui est revenue avec une raclée. On paye 180 millions à un entraîneur de football», martèle le patron du basket national avant d’ajouter : «Il y a des choses que je ne comprends pas. Le basket n’a jamais eu moins de 100 millions pour une compétition internationale. Aujourd’hui, avec l’augmentation du budget, on a moins de 100 millions par compétition. Il faut qu’on nous dise ce qui ne va pas».
Baba Tandian est d’autant plus outré que le Sénégal qui est un grand pays en matière de basket n’est même pas capable de faire autant que des pays sans palmarès, ou au palmarès peu fourni en matière de basket. «Aujourd’hui, même les équipes les plus minables en Afrique et qui n’ont aucune chance de titre ont un budget qui dépasse 200 millions», dit-il. Et par rapport éventuels challengeurs des Lions et Lionnes aux championnats d’Afrique, Tandian soutient qu’il n’y a pas photo. «Les équipes du haut du tableau, n’en parlons même pas. La Côte d’ivoire a un budget de 1,2 milliard. La Tunisie a plus d’un milliard. L’Angola a 1,5 milliard plus un avion personnel loué par le gouvernement angolais. (…)», affirme-t-il
«Le Premier ministre m’a rétorqué que nous n’avons pas de pétrole…»
Alors qu’il faisait part à Abdoul Mbaye de la faiblesse des moyens déployés par le Sénégal par rapport à un pays comme l’Angola qui est un de nos plus sérieux concurrents au titre, Tandian s’est vu répondre que notre pays n’a pas les mêmes capacités financières que l’Angola. «Quand j’ai dit ça au Premier ministre, il m’a rétorqué que nous n’avons pas de pétrole (comme l’Angola)», dit-il avant de faire une remarque : «Certes nous n’avons pas de pétrole, mais nous devons faire des efforts. Mais malheureusement, ces efforts ne sont pas faits. Le Sénégal qui est parmi les équipes les plus en vue et qui peut revenir avec trois titres n’a que quelque 50 millions. Je n’ose même pas en parler dans les organes étrangers. L’autre jour en France (où il est actuellement), on m’a interpellé sur la préparation. Mais je n’ai pas osé donner ce montant dérisoire devant des journalistes étrangers».
«Aucun moyen n’est encore en place; je n’ai plus le temps de demander»
Mais malgré la faiblesse des ressources qui sont allouées aux quatre sélections de basket qui vont aux championnats d’Afrique et du monde, Baba Tandian ne veut pas baisser les bras. «On va tout faire pour que cela ne déteigne pas sur la préparation. Je ne dis pas qu’on n’aura pas de couacs, mais on va prendre en charge les entraîneurs et payer tout ce qu’il faut.
Si l’argent s’épuise, on s’arrête», dit-il. Et pour montrer qu’il n’attend pas l’Etat pour dérouler son programme, le président de la Fsb d’affirmer : «Moi je suis en France, l’entraîneur et le directeur technique sont également à l’extérieur pour voir les joueurs. Car c’est en ce moment qu’il faut prendre contact avec les joueurs. Sinon, après on aura des problèmes pour leur libération. Et pour cela, je n’ai demandé aucun franc à la tutelle. Je n’ai plus le temps de demander. Nous sommes à deux mois de la préparation et aucun moyen n’est en place».