«Le diktat des pays développés doit être banni au Sénégal»

L’ancien président du Sénat et patron de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis a littéralement volé au secours de l’ancien homme fort de Njaména.  Pape Diop qui a dénoncé les conditions d’arrestation de Hissène Habré estime que le Sénégal doit refuser le diktat des pays développés.

En marge du Comité directeur de son parti tenu hier, l’ancien maire de Dakar s’est prononcé sur l’arrestation de Hissène  Habré. Pour Pape Diop, cette arrestation va rudement porter atteinte à l’image du Sénégal. «J’ai été outré par la manière dont M Habré a été cueilli chez lui. Habré est aujourd’hui un citoyen sénégalais. Bien que les actes qu’on lui reproche aient été commis au Tchad, lorsqu’il était encore président de la République de ce pays, mais depuis 23 ans, il vit au Sénégal et a acquis la nationalité sénégalaise. C’est un citoyen ayant une adresse, un domicile fixe à qui l’on peut délivrer une convocation en bonne et due forme et qui allait déférer à cette convocation sans anicroche», dit-il.

Pour lui, «le Sénégal est un pays de droit, un pays où il est inconcevable que la violence soit érigée en mode de gestion du pouvoir». Mais pour l’ancien édile de la ville, l’actuel régime semble se plaire dans cette situation. «C’est de la même manière que Karim Wade a été arrêté. Si Karim Wade avait reçu une convocation à l’époque, il aurait pu répondre à la justice. Ces pratiques doivent être bannies dans ce pays. C’est pourquoi, je condamne la manière dont Habré a été cueilli chez lui».

 Dans le même sillage, Pape Diop estime que l’Etat n’invoque les textes de l’Uemoa ou de la Cedeao que quand cela l’arrange: «Le régime actuel n’a jamais respecté la décision de la Cedeao sur l’interdiction de déplacement de Karim Wade et Cie. Donc, je crois que le diktat des pays développés doit être banni au Sénégal. Habré a d’abord été incriminé par l’Union Européenne,  puis la Belgique et les Etats-Unis.  Nous devons refuser le diktat de ces pays-là et apprendre à nous prendre en charge. Notre devenir ne dépend pas de ces pays. Notre devenir dépend de nous-mêmes», a-t-il martelé.

Pape Diop de conclure : «si nous continuons à dépendre de ces pays qui ne donnent que des miettes dans le cadre de la coopération, nos pays ne se développeront jamais. Pour le patron de Cd Bgg, c’est à la jeunesse du Sénégal qui doit  prendre conscience de cette situation et adhérer dans les partis politiques qui défendent de tels idéaux afin de booster le développement de notre pays».