«LE POUVOIR VEUT MODIFIER LES REGLES DU JEU POUR OPERER UN HOLD-UP ELECTORAL»
MOHAMED AYIB DAFFÉ, MEMBRE DE LA CONVERGENCE DES CADRES DE «BOKK GIS GIS»
La Convergence «Bokk gis gis» accuse le régime du Président Macky Sall d'avoir le dessein d'opérer un «hold-up» électoral. Selon Mohamed Ayib Daffé, Secrétaire permanent de la Convergence des cadres de «Bokk gis gis», c'est ce qui explique le fait que le pouvoir soit en train de «modifier les règles du jeu, sans qu'il n'y ait une concertation entre les acteurs».
Des manoeuvres sont en cours au sein de la majorité présidentielle, en vue d'un nouveau report des élections locales. Vous en dites quoi ?
C'est totalement inacceptable. Nous sommes inquiets par rapport à la situation du pays. On avait déjà dénoncé le premier report qui n'avait pas fait l'objet d'un consensus. Et il semblerait qu'il y ait un autre report qui se profile à l'horizon. Pour dire, simplement, que la parole présidentielle n'a aucune valeur dans ce pays. On ne peut accepter que le calendrier soit escamoté, ne soit pas respecté. C'est contraire à tous les engagements du Sénégal, notamment le protocole de la Cedeao qui dit que, à 6 mois des élections, il n'est pas possible qu'il y ait une modification substantielle des règles du jeu.
Depuis quelque temps, le pouvoir est en train de modifier les règles du jeu en sa faveur. La suppression des régions, la création des départements, les modifications des rapports entre les villes et les communes d'arrondissement, tout ça participe d'une préparation d'un hold-up électoral. On ne sait plus quand est-ce que les élections locales doivent se tenir.
En tout cas, il faudrait que le pouvoir nous dise clairement la date des élections locales. Nous, on s'était préparé pour aller aux élections en mars 2014, mais on a reporté les élections, jusqu'au 29 juin prochain. Aujourd'hui, les mêmes agitateurs, Jean-Paul Dias, Moustapha Cissé Lo, reviennent pour lancer des ballons de sonde. Nous n'allons pas l'accepter.
A quoi pourrait-on s'attendre, en cas de nouveau report des élections locales ?
Je pense qu'il est temps que l'opposition s'organise pour faire face à ce pouvoir-là. Nous sommes dans un Etat démocratique, il y a des voies de recours. Nous allons déposer des recours contre cette forfaiture-là. Nous allons nous organiser, avec les Sénégalais, pour descendre dans la rue, et manifester. Nous sommes résolument engagés à faire face à ce régime-là. Parce que, ces élections-là sont des moments de consultation des populations. Il faut que le calendrier électoral soit respecté.
Les règles du jeu doivent être respectés par tous. On ne peut se réveiller un jour, et reporter des élections sine die, sans qu'il n'y ait une concertation entre les acteurs. Nous ferons face.
Donc, la Convergence «Bokk gis gis» est fin prête pour participer aux Locales ?
Nous sommes prêts depuis longtemps. Nous étions prêts pour aller aux élections en mars 2014. Aujourd'hui, nous sommes encore plus prêts pour participer à ces échéances, le 29 juin 2014. Nous constatons qu'il y a un forcing du pouvoir qui veut modifier les règles du jeu en sa faveur pour opérer un hold-up électoral. Nous sommes en face d'un régime, dont la gestion est hasardeuse. Je parlerai même de pilotage à vue. Ce régime ne sait pas vers quelle direction il nous mène. Par rapport à la traque des biens mal acquis, il faudrait que le Parquet respecte la présomption d'innocence. La conférence de presse du procureur de la République participe d'une justice spectacle. Ce qui ne favorise pas un climat apaisé.