«LES AUTRES DOIVENT ETRE POURSUIVIS COMME KARIM WADE»
ME EL HADJI DIOUF MET L’ETAT DEVANT SES RESPONSABILITÉS
Mohamed Boun Abdallah Dionne était face aux députés, ce jeudi, pour répondre aux questions orales relatives à la situation nationale. Parmi les interpellations des représentants du peuple, figure l’affaire Karim Wade. Me El Hadji Diouf a demandé au chef du gouvernement pourquoi Wade fils est le seul ancien ministre poursuivi dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis.
Le passage du Premier ministre (Pm) et son gouvernement n’était pas une partie de plaisir. Presque toutes les questions brûlantes de l’actualité ont été abordées par les parlementaires.
Durant la séance plénière, Me El Hadji Diouf, député et avocat de l’Etat du Sénégal dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, a surpris toute l’Assemblée nationale en faisant une déclaration fracassante sur les autres milliardaires en liberté.
Selon le tonitruant avocat, l’Etat du Sénégal est un peu trop passif quant à l’élargissement des poursuites pour enrichissement illicite. «Nous sommes dans un Etat de droit et la loi est générale. Elle est là pour tout le monde car tous ceux, qui sont concernés par la traque, doivent être poursuivis obligatoirement. L’affaire ne doit pas se terminer et se limiter à la seule personne de Karim Wade», martèle Me El Hadji Diouf.
Le parlementaire de s’interroger sur la suite des évènements devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei): «Après Karim Wade, a qui le tour ?»
Considérant que devant la justice qui ne dit rien consent, Me El Hadji Diouf estime que toutes les accusations contre Wade fils sont fondées.
L’avocat charge Karim Wade avant de promettre sa condamnation le 23 mars 2014, date du délibéré de son procès. «Qui ne dit rien consent, les propos d’Alboury Ndao sont clairs. Karim Wade a des milliards planqués à l’étranger et ça ne sera pas une surprise si on l’enferme en prison. Car, nous avons des preuves. On verra, le jour du délibéré. Il sera condamné», promet l’avocat de l’Etat.
L’autre surprise a été sa position par rapport au déroulement des débats. Me El Hadji Diouf a soutenu la position de son collègue, Thierno Bocoum de la formation politique d’Idrissa Seck, Rewmi.
Il s’est insurgé contre la démarche de la conférence des présidents de commissions de l’Assemblée nationale qui a limité les questions destinées au Chef du gouvernement et le temps de parole. Pour lui, la représentation parlementaire doit consulter les députés au préalable au lieu de les mettre devant le fait accompli.