«Les maladies cardio-vasculaires représentent la 1ère cause de décès des adultes au Sénégal»
PR SERIGNE ABDOU BA CHEF DU SERVICE DE CARDIOLOGIE DE L’HOPITAL DANTEC
Autrefois considérés comme des pathologies rares ou inexistantes en Afrique, les maladies cardio-vasculaires, les accidents vasculaires cérébraux (Avc) et le diabète sont devenus aujourd’hui la première cause de mortalité chez les adultes au Sénégal et dans le monde.
Elles sont aussi l’une des principales causes de handicap d’où la nécessité pour les spécialistes de ces maladies de se réunir, selon eux, de temps en temps afin de discuter et échanger leurs expériences pour voir comment faire en sorte que ces maladies puissent être prises en charge correctement tant au point du diagnostic, qu’au traitement et de la prévention.
En prélude au 11ème Congrès de la Société panafricaine de cardiologie (Sopac) et la 2ème édition du Congrès conjoint de ladite structure et de la Société sénégalaise de cardiologie (Sosecar), prévu à Dakar, du 16 au 20 mai prochain, le Pr Serigne Abdou Ba, chef du service de cardiologie de l’hôpital Dantec, a fait face à la presse. Président de la Sosecar, et vice-président de la Sopac, le Pr Ba, par ailleurs, président du Comité d’organisation dudit congrès, a estimé à 600 participants, venant d’Afrique, d’Europe, des Etats-Unis, d’Inde et d’Australie, le nombre de personnes attendues audit congrès.
«Pendant ces 4 jours, nous allons parler des maladies cardio-vasculaires, des accidents vasculaires cérébraux (Avc) et du diabète», a indiqué Pr Ba qui trouve que «80% des personnes atteintes de ces affections vivent dans les pays en développement». Et, l’Afrique n’est pas épargnée, selon lui, par le poids de ces maladies qui vont constituer la principale cause de mortalité en Afrique subsaharienne d’ici en 2025.
Interrogé sur les objectifs du congrès, le professeur dira que «c’est pour sensibiliser les populations sur ces maladies, montrer qu’elles existent et qu’elles sont des problèmes de santé publique et que si nous prenions pas garde, elles vont tuer plus de personnes».
Parlant de la situation de la cardiologie, Serigne Abdou Ba dira que le Sénégal compte, aujourd’hui, 71 cardiologues. Ce qui fait 1 cardiologue pour 170.000 habitants. Ce, qui selon lui, peut paraître peu, par rapport aux Usa qui ont 1 cardiologue pour 25.000 habitants mais, c’est beaucoup par rapport au reste de l’Afrique. Parce que, il y a certains pays qui sont plus développés que nous et qui ont 1 cardiologue pour 500.000 ou 1 million voire 3 millions d’habitants.
Et, le Sénégal peut se glorifier d’avoir la plus grande école de cardiologie et nous avons 17 cardiologues dans la filière de formation et qui vont bientôt sortir. Il faut dire que le Pr Ba s’est aussi félicité de l’attitude du gouvernement qui s’est beaucoup investi dans l’équipement pour qu’il y ait moins d’évacuation à l’étranger.
Pour le budget nécessaire, il l’a chiffré à 161 millions de francs Cfa, mais il note que sans l’aide du gouvernement, ledit congrès placé sous la présidence de Macky Sall n’aura pas lieu.