«NOUS SOMMES LES PREMIERS DOMMAGES COLLATERAUX DE CETTE MESURE»
POMPISTES ET GERANT DE STATION SUR LA FERMETURE DE POMPIERS
La gare routière des Baux Maraîchers a ouvert ses portes hier, lundi 11 août. Ce joyaux qui a couter la bagatelle de plus de sept milliards de nos francs est pourtant source d’ennuis et d’inquiétudes chez certaines personnes qui gagnaient leur vie dans les désormais ex gares routières de Colobane, de Pompiers etc.
La mesure concernant le déplacement des véhicules interurbains à la nouvelle gare routière des Baux Maraîchers est effective voila maintenant quelques heures. Tandis que certains nourrissent des inquiétudes, et que d’autres ne sentent pas concernés, il y a une autre partie qui commencent à ressentir les premiers effets. C’est le cas de ces travailleurs d’une station service située dans la désormais ex-gare routière «Pompiers». Selon Amadou Diouldé Diallo, la mesure de la délocalisation de cette gare s’est faite sans prendre en compte certaines franges de la population qui gagnaient leur vie sur place.
Ces dernières se mettent déjà dans la peau de «premiers chômeurs» créés par la fermeture de Pompiers. «Nous pouvons affirmer faire partie des premiers chômeurs engendrés par cette délocalisation moi, et mes autres copains. Nous sommes les premiers dommages collatéraux de cette mesure», déclare le pompiste. Et de poursuivre: «voilà quelques années que je suis pompiste dans cette station service et maintenant je vais perdre mon travail parce que la raison d’être de cette station était justement les voitures qui stationnaient dans cette gare», explique-t-il. Et de continuer : «Maintenant nous sommes entrain de voir avec notre employeur les termes de notre licenciement. Je suis même allé à l’inspection du travail, et un des leaders de notre syndicat est venu s’enquérir de notre situation».
Le gérant, Pape Tall, est lui aussi préoccupé par la délocalisation de la gare routière. Selon lui il n’a pas été informé de la date, ce qui a contrecarré ses prévisions. «Jusqu’au moment où je vous parle, je n’ai pas reçu de lettre m’indiquant qu’il doit y avoir un quelconque déménagement. Raison pour laquelle, comme vous le voyez, j’avais fait des commandes que je suis obligé de renvoyer».
À la gare routière de Colobane où il n’y a, à ce stade de la journée (13 heures) que des minibus urbains, les réactions sont mitigées. «Franchement, cette mesure n’altère en rien mon chiffre d’affaire», affirme un tablier, avant de poursuivre sur sa lancée: «ce ne sont pas les chauffeurs mes clients. Colobane a toujours existé, et il survivra à cette délocalisation. Ce sont plutôt les ambulants qui vont en pâtir». Propos étayés par Modou, un marchand ambulant: «notre principale clientèle est composée de chauffeurs et d’apprentis de bus interurbains qui achetaient constamment des cadeaux à leur famille. Et maintenant, ce marché nous a échappé».
Reconversion des ‘’coxeurs’’, insécurité en suspens
Si la préoccupation des ces personnes sus nommées est la perte du pactole, d’autres, par contre, ont une toute autre préoccupation: «la fermeture de cette gare routière va entrainer la perte d’emploi pour ceux qui travaillaient avec les chauffeurs. Et maintenant, ces gens là, ne vont-ils pas se reconvertir en agresseurs, voleurs ou encore pire», s’est inquiétée Ndèye, une gérante de boutique de cosmétique? Son amie va plus loin: «moi je redoute d’arriver un jour tard dans cette gare (Baux Maraichers). On a souvent entendu des cas d’agression aux environs du lieu où se situe la nouvelle gare routière. Est-ce qu’ils ont pris les mesures nécessaires pour remédier à ces agressions ? Et si nous n’avons pas d’argent pour prendre un taxi tard dans la nuit, comment ferons-nous pour rentrer sans danger»?
Voila autant d’inquiétudes et de questions auxquelles les riverains des gares délocalisées et ceux qui en tiraient profit attendent des réponses rassurantes des autorités. Ces réponses et solutions sont les premières tâches auxquelles devront s’atteler les autorités pour nouer un climat de confiance entre les différents acteurs qui tournent autour du transport interurbain.