«Si je dois me bagarrer contre Eumeu Sène, ce sera dans l’arène, mais pas en usant de la violence»
MODOU LO, ROCK ENERGIE
Réponse du berger à la bergère. 24 heures après la sortie musclée d’Eumeu Sène contre son adversaire, Modou Lô a rencontré la presse chez lui à l’Unité 10 des Parcelles Assainies pour donner sa version des faits. Le Rock des Parcelles, qui jure n’avoir jamais attaqué le domicile leader de l’écurie Tay Shinger, en a profité pour appeler les deux camps au calme et à la retenue. Modou Lô a également abordé le report du combat et sa préparation.
L’As : Quels commentaires faites-vous de la blessure de votre adversaire qui est à l’origine du report du combat ?
Modou Lô : Il y a eu beaucoup de bruits autour de ce combat ces temps-ci. J’ai appris cette nouvelle par l’intermédiaire d’un ami. J’étais en train de dormir et il m’a réveillé pour m’annoncer la nouvelle. J’ai immédiatement sauté de mon lit, car je n’y croyais pas. Mais en tant que croyant, j’ai mis tout cela entre les mains du Tout Puissant. Cela m’a énormément affecté, car c’est très difficile de préparer un combat pendant 8 mois et qu’on le reporte à trois jours de la date fatidique. C’était la volonté divine et je l’ai acceptée. Car je pouvais être à la place d’Eumeu Sène. J’ai beaucoup souffert, mais on rend grâce à Dieu.
Eumeu Sène vous accuse d’avoir voulu faire une incursion mystique chez lui le week-end dernier. Ce qui avait provoqué une bataille rangée entre fans des deux camps. Qu’en est-il exactement ?
Je n’aime pas la violence et je condamne fermement ces actes de vandalisme. Tout le monde sait que je suis prêt à tout pour vaincre mon adversaire. Mais cela se limite au cadre du sport. S’il dit que j’ai provoqué la bagarre, il raconte des choses qu’il ne maîtrise pas. Pourquoi venir chez lui pour se bagarrer ? Mon souhait est qu’il vienne et qu’on règle notre problème dans l’arène, afin de passer à autre chose. Je n’ai pas le temps de me bagarrer avec qui que ce soit.
Pouvez-vous revenir sur ces incidents ?
Il paraît qu’il y avait des gars qui revenaient de la plage et qui ont scandé mon nom. Par la suite, ils ont eu des prises de bec avec son camp. Moi je n’étais pas à Dakar. C’est lorsque j’ai appelé qu’on me l’a dit. Je ne me suis bagarré avec personne. Encore une fois, je n’étais pas à Dakar le week-end dernier.
Mais la bagarre s’est passée le vendredi ?
Oui, j’ai vu Eumeu Sène et Jordan le vendredi à mon retour d’entraînement lorsque je déposais un ami aux Almadies. Je les ai trouvés aux abords de la cité Djily Mbaye et j’ai descendu la vitre de ma voiture pour leur faire un signe de la main. C’est là que Jordan a proféré des insultes. Ce que je trouve déplorable, car nous sommes avant tout des sportifs. J’ai repris ma route sans broncher.
Quelles étaient vos intentions en faisant ce geste ?
C’était juste une manière de les saluer. C’est mon grand frère et je lui dois du respect. Chaque fois qu’on se rencontre, je le salue avec respect. J’ai beaucoup d’estime pour lui et l’idée ne m’a jamais traversé l’esprit de l’insulter. Si j’ai des comptes à régler, je vais attendre le coup de sifflet de l’arbitre, et non verser dans ce genre de choses. Je ne me suis jamais rendu au domicile d’Eumeu Sène. Ce sont des incidents que je déplore profondément. Mon souhait est d’honorer mon contrat, mais pas de cette façon. Je n’étais pas là et je n’ai envoyé personne encore une fois.
Votre adversaire est inapte pendant 21 jours. Selon vous, quelle sera la date idéale pour la tenue de ce duel ?
Moi, je pense qu’on pourrait lutter après le ramadan. La balle est dans le camp du promoteur. Mais avant, on va s’asseoir autour d’une table pour trouver des solutions afin d’éviter des problèmes. Je suis prêt pour lutter. Je n’ai pas mis la pédale douce et je m’entraîne comme un fou. Je suis prêt même à lutter demain.
Le report doit être difficile à digérer sur le plan psychologique ?
Je suis avant tout musulman. Ce n’est pas la fin du monde. On voulait le combat, mais Dieu en a décidé autrement. On doit se rendre à l’évidence. Notre adversaire est blessé et je lui souhaite un prompt rétablissement. C’est la volonté divine. C’est tout.
Ne l’avez-vous pas atteint mystiquement ?
Moi, je ne badine pas avec le mystique. Je suis prêt à parcourir le monde pour gagner un combat. Je ne badine pas. J’ai dépensé beaucoup de millions. Mais je n’ai pas fait ce dont ils m’accusent.
Eumeu Sène a révélé avoir dépensé 60 millions et vous ?
Je ne peux rien dire, mais ce que j’ai investi dans ce combat dépasse de loin ce montant. La lutte est très difficile. Et je suis endetté jusqu’au cou.
Que répondez-vous à ceux qui disent que cette affiche est maudite ?
L’avance que j’ai reçue contre Gris Bordeaux, c’était d’abord contre Eumeu Sène. Je l’ai prise et j’ai battu mon adversaire. Moi je prie pour que ce duel ait lieu le plus rapidement possible.
Le promoteur Aziz Ndiaye a déjà indiqué qu’il n’y aurait pas d’augmentation sur le cachet …
Ce n’est pas un problème. La lutte est une famille. On va se réunir autour d’une table pour discuter afin de trouver des solutions. Mais il faut que ce combat ait lieu. Je vais tout faire pour le sauver. Je n’ai pas encore vu le promoteur. Il avait rendez-vous avec mon staff qui va me rendre compte. J’en profite aussi pour appeler les deux camps au calme et à la retenue. Mais un sportif ne doit pas souffrir des quolibets, car cela fait partie de la vie. Le sport doit réunir et non créer des dissensions.
Pourquoi n’avez-vous pas appelé le promoteur pour avoir des informations ?
C’était impossible parce que je croyais qu’on allait lutter le 7 juillet. J’étais très concentré sur ma préparation. J’ai continué le travail, en espérant que le combat allait se tenir à date échue.
Est-ce que vous êtes prêt à aller lui rendre visite ou à l’appeler?
Bien sûr, je le veux très bien. Et s’il plaît à Dieu, j’irai lui rendre visite ou lui passer un coup de fil.