À LA MÉMOIRE DE L'ARTISTE
JULES FRANÇOIS BOCANDÉ, UN AN DÉJÀ !
7 mai 2012 - 7 mai 2013. Voilà un an que Jules François Bocandé est parti. Un an depuis que l’idole de toute une Nation, pour ne pas dire toute la planète du ballon rond, a rejoint sa dernière demeure. Là-bas du côté de la verte Casamance. Après avoir livré sa dernière touche de balle du côté de Metz.
Comme par hasard, c’est à Metz, la ville française qui l’a révélé au monde du football, que Jules François Bocandé a eu son dernier souffle. Là où il a étalé tout son talent de grand buteur. Avant de partir. Définitivement. Il n’a pas su résister à une opération chirurgicale. Lui qui a pourtant su dominer des milliers de défenses adverses et dompter plusieurs gardiens de but. Une page venait de se fermer. Pour le football sénégalais. Pour toute une génération. Car Jules a été un des grands bâtisseurs du football sénégalais à travers l’Afrique ou encore l’Europe. Surtout en France où il a réalisé des merveilles, s’offrant le titre de meilleur buteur de la Ligue 1.
L’ancien international sénégalais est parti à l’âge de 53 ans. Une mort prématurée qui a plongé le monde sportif dans l’émoi. S’en était fini pour l’homme aux mythiques dreadlocks. Lui qui a longtemps rayonné sur les pelouses d’Afrique et d’Europe.
Jules a fini d’écrire les plus belles pages de l’histoire du Fc Metz, du Paris Saint-Germain, de l’Ogc Nice et du Rc Lens. Mais aussi et surtout de l’Equipe nationale du Sénégal. Ancien capitaine des Lions, Jules a eu droit à 73 sélections pour 20 buts, selon des chiffres de la Fédération sénégalaise de football (Fsf).
Né le 25 novembre 1958 à Zinguichor, Jules Bocandé a mené une brillante carrière de footballeur.
L’avant-centre est passé par Casa-Sports (Sénégal), Rfc Tilleur et Rfc Seraing (Belgique), Fc Metz, Psg, Ogc Nice, Rc Lens (France), puis Eendracht Alost (Belgique). Il y a fini sa carrière en 1993, année où il a également quitté l’équipe du Sénégal après avoir été capitaine sous Claude Le Roy.
Avec les Lions, Jules Bocandé a disputé trois Can avant de diriger la sélection dans les années 90. Puis, il a été membre de l’encadrement technique dans les années 2000. En clubs, les principaux faits d’armes de Jules Bocandé restent un titre de meilleur buteur du championnat de France en 1985-1986 avec le Fc Metz.
Après des années glorieuses, il avait décidé de rentrer au bercail pour apporter sa pierre à l’édifice du football sénégalais. Un retour qui le conduira sur le banc de touche de la sélection comme entraîneur du temps de Boubacar Sarr Locotte. Une Tanière au sein de laquelle, il occupera plusieurs postes avant de rejoindre son club de cœur, le Casa-Sports, son fief. Avant qu’un Accident vasculaire cérébral (Avc) ne devienne son principal adversaire.
«Je prépare mon diplôme d’entraîneur». Pourtant, Jules François Bocandé saura surmonter l’obstacle. Comme toujours. Avant de songer à retourner sur le banc. «Je prépare mon diplôme d’entraîneur. Je dois d’ailleurs suivre des cours très prochainement», disait-il dans le dernier entretien qu’il avait accordé au Quotidien quelques semaines avant son décès. Le dernier, sans que personne ne s’en rende compte. Le dernier rêve de Jules ne se réalise pas.
A la suite de l’annonce de sa mort, les témoignages du monde «footballistique» n’ont pas manqué. A l’image de l’ancien sélectionneur des Lions, Claude Le Roy. «C’est lourd, c’est dur... On avait tous les deux une relation particulière. Il avait demandé au journaliste écrivant sa biographie que je rédige la préface. J’ai des souvenirs extraordinaires de toute l’époque où il a été mon capitaine. Il a été un guerrier exceptionnel lors des Can 1990 en Algérie et 1992 au Sénégal», disait-il sur les ondes de Rfi.
14 mai 2012 : arrivée de la dépouille à Dakar. Le 14 mai 2012 : jour de l’arrivée de la dépouille de Boc’ à l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Un jour riche en émotion. Le jour où tout Dakar a pleuré. Un monde fou qui a tenu à accueillir son fils prodige. Essamay, comme disaient ceux de la verte Casamance et qui restera éternellement dans les cœurs. Une foule immense qui l’accompagnera jusqu’à la morgue de l’hôpital Principal de Dakar avant le dernier hommage qui lui sera rendu au stade Demba Diop de Dakar. Là où il a longtemps étalé son talent de grand buteur et de patriote.
Le dernier «match» à Demba Diop. Il sera décoré à titre posthume par le président de la République, Macky Sall, au cours d’une cérémonie au stade Demba Diop, marquée par les larmes de ses enfants, de ses anciens compagnons de football, de la génération 2002 tel son idole et confident (El Hadj Diouf), Khalilou Fadiga entre autres.
Le 18 mai, enterrement à Ziguinchor. C’est finalement le 18 mai, après une journée de prières à la Cathédrale Saint-Antoine de Padoue où une messe lui a été dédiée, que le fils prodige de la Casamance sera enterré au cimetière mixte de Santhiaba. Il rejoint la dernière demeure de ses ancêtres tels que Aline Sitoé Diatta, Djignabo Bassène, Emile Badiane… Repose en paix… Essamay.