À LYON, LA JEUNESSE PREND LE POUVOIR
LIGUE 1
Le but contre le Paris SG (1-0), dimanche en L1, inscrit par Jordan Ferri, 22 ans, et la performance du gardien Anthony Lopes, 23 ans, purs produits de l'OL, symbolisent la prise de pouvoir de la jeunesse à Lyon.
"Jordan Ferri est le symbole de la formation lyonnaise. Il a livré un match formidable", s'est d'ailleurs réjoui le président de l'OL Jean-Michel Aulas, regrettant toutefois la suspension de ce joueur pour la finale de la Coupe de la Ligue samedi face à ce même PSG.
Le boss de Lyon espère bien que Rémi Garde, garant de cette promotion des jeunes talents, en tant qu'entraîneur après avoir été directeur du centre de formation, en qui il a toute confiance, prolongera très bientôt sa mission auprès de l'équipe professionnelle.
Garde a aussi insisté sur le travail de Nabil Fekir, 19 ans, titulaire surprise dans l'entrejeu, pour la 4e fois de la saison, pour soulager Steed Malbranque, 34 ans, remplaçant.
"Performant avec la réserve, Nabil a fait un bon match avec des caractéristiques différentes de Steed. Il a fait ce que j'attendais de lui", a salué Garde qui avait aligné sept joueurs du centre de formation contre la Juventus Turin en Europa League, jeudi.
Ils étaient encore cinq contre le PSG au coup d'envoi et cinq remplaçants.
Cette politique sportive illustre le changement de statut du club qui roulait sur l'or quand il dominait la Ligue 1 avec sept titres consécutifs entre 2002 et 2008.
Ces moyens financiers provenaient à l'origine de la cession, déjà, des meilleurs jeunes du centre à la fin des années 1990 comme Florian Maurice, Frédéric Kanouté, Ludovic Giuly, et au début des années 2000 avec, encore, le transfert de Steed Malbranque (avant qu'il ne revienne à l'OL).
Par la suite, les erreurs répétées sur des recrutements onéreux, dont Yoann Gourcuff dernier exemple et invendable, ont altéré les finances d'un club accaparé en outre par son projet de nouveau stade dont il sera propriétaire.
- Equilibre financier reporté -
L'équilibre financier espéré pour juin prochain a été reporté à plus tard et cette situation a impliqué un changement total: recours obligatoire à la main d'oeuvre formée à domicile, y compris au niveau du coach, Garde étant lui-même ancien joueur de l'Olympique lyonnais, issu de l'Académie.
Dans ce domaine, le savoir-faire de l'OL existe depuis cinquante ans bien que les méthodes pour repérer des jeunes, les recruter et les entraîner aient considérablement évolué.
Mais pour rester à flots financièrement, il faudra de nouveau vendre et les cessions de Maxime Gonalons, le capitaine, lui aussi formé à l'OL, et Clément Grenier, sont déjà programmées. Celle d'Alexandre Lacazette pourrait attendre un an de plus avec prolongation et revalorisation, même s'il sera très sollicité.
Toutefois, la relève est déjà là car des joueurs comme Ferri ou encore Corentin Tolisso, lui aussi titulaire contre le PSG, ne jouaient pas en début de saison.
Ainsi, l'histoire se répète à Lyon car en 1964, le départ de l'avant-centre Nestor Combin à la Juventus Turin avait bien soulagé financièrement l'Olympique Lyonnais.
En 1977 et 1978, les transferts de Raymond Domenech à Strasbourg puis de Bernard Lacombe à Saint-Etienne, ont sauvé l'OL de la faillite et la vente de Karim Benzema au Real Madrid en juin 2009 pour 35 M EUR a permis au club d'être pour la dernière fois à l'équilibre.