"ÇA NOUS A PERMIS DE NOUS EXERCER"
Anna Sémou Faye, Dgpn, sur la fausse alerte à la bombe à Radisson Blu
La fausse alerte à la bombe à l'hôtel Radisson Blu dans la nuit du mardi dernier a été un mal pour un bien. C'est du moins ce qu'a laissé entendre Anna Sémou Faye, directrice générale de la Police.
"C'est une véritable alerte qui nous a permis de nous exercer à travers cette commission mixte de gestion entre forces de défense et de sécurité. Policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, membres des Forces armées devraient apporter une réponse appropriée à ce genre de phénomène", a défendu le Dgpn hier au cours des "Mercredis de la Police" dont la première rencontre s'est tenue à l'Ecole nationale de Police.
Celle-ci avait d'ailleurs pour thème : "La criminalité au Sénégal, stratégie de lutte par la police." Au sujet de l'appel téléphonique anonyme à la base de la fausse alerte à la bombe, le Dg de la Police nationale n'a pas voulu en piper mot, arguant qu'une enquête a été ouverte pour élucider cette affaire. Et que le secret de l'enquête, souligne-t-elle, ne plaiderait pas pour que des éléments que la police pourrait détenir soient étalés sur la place publique.
"Nous sommes en enquête et nous avons promis. Dans ce genre d'affaire, la transparence sera de rigueur. Nous mettrons à votre disposition, tous les éléments que nous aurons pu recueillir au terme de l'enquête pour ne pas gêner les enquêteurs sur le terrain", a-t-elle soutenu.
"Mes éléments ont fait montre de beaucoup d'abnégation" à l'Ucad
A la question de savoir si les forces de sécurité n'ont pas failli dans leur mission lors des jets de pierres que le cortège présidentiel a essuyés vendredi dernier à l'université de Dakar, la patronne de la police s'en défend.
"Lorsqu'on n'est pas professionnel de la sécurité, on peut facilement se faire embarquer dans des analyses qui ne sont pas toujours objectives. J'ai eu l'occasion de rendre un hommage à mes éléments qui ont fait montre de beaucoup d'abnégation, mais surtout de retenue pour gérer la visite du chef de l'Etat", se félicite madame Faye qui pense que la visite du chef de l'Etat a été une réussite.
"Il y a eu certes ces incidents qui ont rapidement été circonscrits et qui n'ont pas pu empêcher le président de la République de dérouler son programme", renchérit Anna Sémou Faye.
Sur l'implication d'un policier sur le meurtre du jeune Ndiaga Ndiaye à Grand Yoff, Mme Faye soutient qu'une enquête a été menée en ce sens par la Dic "en toute liberté et en toute indépendance". "Ce qu'il faut retenir, c'est que même si un policier est mis en cause dans cette affaire, cela n'a pas empêché la Police nationale, qui garde son indépendance, sa sérénité, de mener de main de maître cette enquête qui a permis au Parquet de travailler", a admis la patronne de la police.
Evaluer le travail des policiers
Organisée pour la première fois, la rencontre "Les mercredis de la Police", qui se tient un mercredi sur deux durant les vacances, a eu lieu à l'Ecole nationale de police. Anna Sémou Faye, Dgpn et initiatrice, souligne que l'objectif visé est de permettre d'évaluer le travail de la police et de le soumettre aux critiques de l'opinion publique.
"Nous aurions pu nous renfermer sur nous-mêmes, à huis clos pour dire que nous voulons évaluer le travail de la police. J'ai pensé que cela ne serait pas la meilleure méthode", a soutenu la Dgpn.
Organisée, la manifestation se tient un mercredi qui renferme un symbole, selon le sociologue Djibril Diakhaté, du fait que c'est le jour destiné aux activités d'utilité publique.