ÉBOLA : DIAGNOSTIC DEUX À TROIS FOIS PLUS RAPIDE CHEZ LES BRITANNIQUES EN SIERRA LEONE
Kerry Town (Sierra Leone), 14 nov 2014 (AFP) - Des médecins britanniques déployés en Sierra Leone pour lutter contre Ebola ont indiqué avoir fortement réduit les temps d'attente de diagnostic des tests du virus à deux-trois jours, contre huit-neuf jours auparavant.
Les tests sont effectués dans le laboratoire d'analyses installé en octobre par le gouvernement britannique à côté de son centre de traitement d'Ebola de 80 lits (plus 12 pour le personnel expatrié) à Kerry Town, dans l'ouest de la Sierra Leone, où s'est rendue une équipe de l'AFP.
Les échantillons - sang ou prélèvements cutanés - arrivent en ambulance de tout le pays, et le diagnostic est désormais délivré dans les 48 à 72 heures contre huit à neuf jours auparavant, a indiqué à l'AFP le Dr David Simpson, le patron de ce laboratoire dressé en deux semaines au milieu de nulle part.
Le test lui-même prend quatre heures une fois les échantillons livrés et désinfectés par un passage dans le chlore, "et il ne sera pas possible de raccourcir ce délai" pour des raisons opérationnelles, a affirmé le Dr Simpson.
"C'était un vrai problème auparavant en raison du manque de moyens et des très faibles capacités des hôpitaux locaux", a-t-il ajouté. L'installation du laboratoire à Kerry Town a permis de doubler les capacités d'analyse des cas suspects d'Ebola en Sierra Leone, un des trois pays les plus touchés par l'épidémie, avec 1.187 morts sur 5.586 cas recensés, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 11 novembre.
Dans le pays, de nombreux patients infectés à leur insu continuaient de contaminer leur entourage tandis que des morts ont pu passer sous le radar de l'épidémie, faute d'avoir été confirmés, d'après des experts.
"C'est essentiel pour que les gens se sentent en sécurité", selon Chloé Eaton, chef d'équipe au laboratoire: "Les centres d'accueil peuvent effectuer un tri entre patients négatifs et positifs, qui sont dans ce cas envoyés dans un centre de traitement" et isolés du reste de la population.
Le doublement des capacités d'analyse explique sans doute en partie l'augmentation très nette des cas enregistrés depuis deux semaines dans l'ouest du pays, dont la capitale Freetown, a estimé le Dr Simpson.
"Mais ça fait une énorme différence pour le pays: nous avons 12 personnes qui travaillent dur ici tous les jours et d'autres arrivent régulièrement. Seize seront là d'ici à deux semaines: nos capacités vont augmenter et c'est la clé de la lutte contre cette maladie", a-t-il ajouté.
La Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale de la Sierra Leone, a débloqué 20 millions de livres sterling (plus de 25 millions d'euros) pour l'aider à lutter contre le virus.