VIDEOÉBOLA: UNE AMÉRICAINE RENTRÉE D'AFRIQUE PEUT À NOUVEAU FRÉQUENTER LES LIEUX PUBLICS
New York, 31 oct 2014 (AFP) - Un juge du Maine, dans le nord-est des États-Unis, a décidé vendredi qu'une infirmière de retour de Sierra Leone, qui avait été mise en quarantaine par les autorités de l'État, pouvait désormais quitter son domicile et se rendre dans des lieux publics.
Cette décision annule l'ordonnance temporaire que le juge de district du Maine, Charles LaVerdiere, avait rendue vendredi matin. Selon cette ordonnance, il demandait à l'Américaine Kaci Hickox de ne pas se rendre dans des lieux publics, tels que des centres commerciaux ou des cinémas, et de maintenir une distance d'un mètre avec les gens lorsqu'elle marchait ou faisait du jogging.
L'infirmière de retour de Sierra Leone, où elle avait soigné des patients atteints d'Ébola, avait pourtant bien insisté sur le fait qu'elle se sentait en parfaite santé et n'avait aucun symptôme. Elle avait également amèrement critiqué les efforts des autorités pour la maintenir en quarantaine pendant 21 jours, période maximum d'incubation de la maladie.
"L'État (du Maine) n'est pas arrivé jusqu'à présent à apporter des preuves claires et convaincantes que la restriction de mouvements (de l'infirmière) au degré demandé était +nécessaire à la protection d'autres individus+", écrit le juge LaVerdiere dans sa décision finale.
Il précise toutefois que Kaci Hickox doit continuer à contrôler avec attention son état de santé, à coordonner ses déplacements avec les autorités sanitaires et à les informer immédiatement si l'un des symptôme du virus apparaissait.
Une personne n'est contagieuse que si elle développe des symptômes d'Ébola, qui a fait quelque 5.000 morts depuis le début de l'année, essentiellement au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone.
Le juge a également appelé l'infirmière à "faire preuve d'une compréhension totale de la nature humaine et de la peur réelle" qui existe face à l'épidémie d'Ébola. Neuf personnes infectées par Ébola ont jusqu'à présent été soignées aux États-Unis.
"Elle devrait se comporter en conséquence", a-t-il dit.
L'ordonnance initiale de restriction de mouvements était intervenue après que Kaci Hickox et son compagnon eurent quitté jeudi leur domicile pour faire une balade à vélo sous l'oeil des caméras de télévision, défiant ainsi les ordres de maintien en quarantaine des autorités de l'État.
L'Américaine avait vivement dénoncé les mesures mises en place à son égard.
Dès son retour de Sierra Leone, elle avait été placée d'office en quarantaine alors qu'elle ne présentait aucun symptôme. Elle avait affirmé avoir été traitée "comme une criminelle" à son arrivée au New Jersey, le gouverneur de l'État Chris Christie ayant ordonné qu'elle soit maintenue pendant trois jours dans une tente d'isolement, avant de la laisser partir lundi après avoir été testée négative à Ébola.
Elle avait ensuite été conduite chez elle dans le Maine, qui avait imposé ses propres mesures de quarantaine et réclamé cette ordonnance de justice.
Sa période d'incubation doit s'achever le 10 novembre.
"Ils ne vont pas me laisser quitter ma maison et avoir le moindre contact avec des gens, même si je suis en forme et sans aucun symptôme", s'était indignée Kaci Hickox mercredi.