‘’AMINATA MBENGUE NDIAYE NE MAÎTRISE PAS SON SECTEUR’’
DÉPUTÉ ALIOU DEMBA SOW, PRÉSIDENT DE LA CONVERGENCE DES ÉLEVEURS RÉPUBLICAINS (CER)

Après avoir exposé les véritables problèmes du secteur de l’élevage impactant négativement sur le bon approvisionnement en moutons dans le pays, le député Aliou Demba Sow a déclaré que le Sénégal risque de connaître encore une pénurie de moutons.
Qu’est ce qui a motivé la création de votre structure?
C’est partant de la structuration de notre parti, l’Apr, où toutes les composantes, comme les élèves, les enseignants, les cadres et autres, se sont retrouvées autour d’entité bien précise, que nous avons décidé de créer en novembre 2013 la Convergence des éleveurs républicains (Cer), d’autant plus que c’est mon domaine d’activité. C’est une entité qui va se focaliser exclusivement sur les questions relatives à l’élevage dans le parti. Nous sommes présents sur les 45 départements du pays, avec près de cent mille membres composés d’apéristes et de nouveaux adhérents nous avons effectué une démonstration de force par la qualité de notre mobilisation lors de la visite du Président à Doli.
Le secteur de l’élevage a des problèmes dont le plus embarrassant reste la pénurie de moutons pendant les fêtes religieuses. La Cer a-t-elle réfléchi sur les solutions pouvant y remédier définitivement ?
Nous envisageons d’initier des journées de réflexions pour proposer des solutions, afin de mettre un terme à ce problème, surtout pour ce qui concerne le ravitaillement pendant la fête de Tabaski. C’est maintenant que le ministère de tutelle doit entamer les travaux pour parer à cela, et non pas attendre à quelques semaines de l’évènement, pour dégager de l’argent qui ne sera destiné qu’à en acheter. Cela n’empêche pas la flambée du prix, au malheur des populations. Le ministère n’a pas su gérer ou ne sait même pas ce qui se passe réellement dans le secteur. En fait, il y a une épidémie qui se manifeste par un fort taux d’avortement chez les brebis. Ce qui est à l’origine de cela, nous le savons et nous nous en sommes ouverts à l’autorité, lors d’un conseil interministériel sur la question. C’est fort probable qu’on tombe à nouveau dans le panneau de la pénurie si on n’y prend garde très tôt. Ensuite, les véritables acteurs ne sont pas associés aux rencontres et échanges sur la question par le ministère, qui attend toujours le dernier moment pour donner près de 60 millions à des «éleveurs encartables» qui ne dépasseront même pas la localité de Khombole, pour revenir avec des moutons chers. Si dans les cinq régions centrales du secteur de l’élevage, à savoir Louga, Saint Louis, Tamba, Matam et Kolda, on donnait aux éleveurs de ces départements là, les moyens nécessaires. Maintenant, je peux vous garantir qu’il n’y aurait pas de pénurie.
Pendant toute la semaine dernière, on a célébré le second anniversaire de Macky au pouvoir. Selon vous, quelles sont les perspectives ?
C’est un bilan après deux ans, donc à mi parcours. Vous savez, pour moi, un bon bilan ne se fait qu’à la fin du mandat pour lequel on est élu, c'est-à-dire cinq ans, puisque le Président Macky Sall l’a réduit. Tout de même, il faut constater que de réelles avancées sont notées avec la réduction des prix du loyer, des denrées de premières nécessités, les impôts sur le salaire, la couverture maladie universelle et autres. C’est vrai qu’on ne peut pas tout faire, mais il faut essayer de régler autant que possible, l’emploi des jeunes. Il faut aussi investir davantage dans le monde rural. Dans ma localité de Ranérou Ferlo, par exemple, on manque de tout en matière de santé, d’école, d’infrastructure routière, d’eau et autres. C’est vrai qu’avec l’arrivée de Macky Sall, des actes probants sont posés dans le sens d’y remédier ; mais il faut les accroître et les élargir dans tout le monde rural. J’ai espoir que cela se fera, dans la mesure où c’est une priorité dans le programme du chef de l’Etat ; et il respecte toujours ses engagements.
On ne peut pas dissocier l’élevage de l’agriculture et parfois même de la pêche. Avez-vous une collaboration avec les acteurs de ces secteurs ?
Dans notre structure, je tiens à préciser que des cultivateurs et des pêcheurs sont également membres de la Cer. Nous avons un besoin commun, c’est l’eau. Je prends l’exemple sur la localité de Gnith où les éleveurs et même leurs enfants, ont commencé à travailler à Senhuile-Senéthanol dont ils avaient refusé l’implantation. Cela réduit considérablement le vol du bétail et le chômage. Le secteur de l’élevage et de l’agriculture souffrent de la modernisation, et lorsqu’il faudra le régler, il faut éviter de donner les financements ou les machines, à des éleveurs ou agriculteurs, sous prétexte qu’ils sont dans la politique. Cela ne fera pas avancer les choses.