‘’AVEC LES MESURES PRISES PAR L’ETAT, LE PADDY EST ACTUELLEMENT RÉCOLTÉ À 80 %’’
Sada Ly, directeur régional du développement rural de saint-louis
Selon le directeur régional du développement rural (Drdr), Sada Ly, de Saint-Louis, les récoltes de riz paddy ont été faites à 80 %. Ceci, après que le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural a dépêché des moissonneuses-batteuses qui étaient en nombre insuffisant. M. Sy revient, dans cet entretien, sur la situation qui prévaut dans la vallée.
L’Etat a dépêché neuf moissonneuses-batteuses dans la vallée après le cri d’alarme des producteurs de riz qui craignaient pour leur récolte. Quel est l’état de la situation, aujourd’hui ?
C’est la première fois que le département de Dagana enregistre ce record d’emblavure en riz sur une superficie de plus de 30.000 hectares. Tout ceci entre dans la mise en œuvre du Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) à l’horizon 2017 où le Sénégal doit produire 1,6 million de tonnes de paddy, équivalant à 1,086 million de tonnes de riz blanc.
Si nous prenons l’exemple du Programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas) qui est un des piliers du Plan Sénégal émergent (Pse), nous pouvons dire que l’Etat a commencé son exécution par le biais du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Le gouvernement a déjà épongé la dette des producteurs à hauteur de 13 milliards de FCfa, a déjà distribué gratuitement 375 motopompes dans la vallée.
Les moissonneuses-batteuses et les batteuses sont subventionnées à hauteur de 50 % et mises à la disposition des producteurs. Cette situation des emblavures et le retard de mise en place des moissonneuses-batteuses dû à des procédures administratives entre le Sénégal et le pays fournisseur, font que les récoltes connaissent des difficultés.
Dès que le ministre de l’Agriculture, Dr Papa Abdoulaye Seck, a été mis au courant de cette situation difficile que vivent les producteurs de la vallée, il est venu constater de visu, sur le terrain, ces problèmes et, séance tenante, a pris d’importantes décisions en vue d’apporter les solutions les plus adéquates à cette situation.
Tous les producteurs directement concernés par cette situation, les autorités administratives, les responsables de la Drdr, de la Saed, et plusieurs autres acteurs de la filière riz, ont fortement salué la réaction spontanée du ministre Dr Papa Abdoulaye Seck, les mesures qu’il a prises pour renforcer le dispositif de moissonneuses-batteuses. Nous nous réjouissons surtout de sa présence depuis une semaine sur le terrain.
Son poste de commandement se trouve actuellement à Saint-Louis où il supervise et coordonne toutes les actions devant permettre aux producteurs de riz de récolter dans de très bonnes conditions cette énorme quantité de paddy et d’entamer la campagne hivernale de production agricole.
Le ministre n’est pas près de quitter la vallée tant que ces problèmes ne sont pas résolus. Ce qui nous pousse à dire qu’il est résolument engagé à traduire en actes, en étroite collaboration avec tous les acteurs de la filière, la vision du chef de l’Etat en matière d’autosuffisance en riz.
Le paddy bord-champ risque d’être arrosé par de fortes pluies avant la récolte. Quelles pourraient en être les conséquences ?
Nous remercions le Ciel car, jusqu’à présent, nous n’avons pas enregistré une forte pluviométrie dans le département de Dagana. Ce qui fait qu’actuellement, les récoltes tournent autour de 80 %. Et ceci est dû aux mesures importantes prises par le ministre Dr Papa Abdoulaye Seck.
Nous pouvons donc aisément dire que ce paddy ne sera pas laissé en rade bord-champ, du fait de la contractualisation entre producteurs et riziers et autres transformateurs qui sont prêts à évacuer rapidement toutes les récoltes vers les usines. Ce travail à la chaîne, bien supervisé par le ministre et ses proches collaborateurs, nous permet d’entamer une bonne campagne hivernale.
Et déjà, les travaux de préparation du sol et les opérations de semis ont démarré dans certaines zones.
Avec les mesures prises récemment par le ministre de l’Agriculture pour acheminer dans la vallée neuf moissonneuses batteuses supplémentaires, peut-on sauver cette contre-saison chaude 2015 et démarrer enfin la campagne hivernale de production agricole ?
Oui. Il n’y a plus rien à sauver, ces mesures ont été salutaires et ont permis de récolter le paddy à 80 %. Cette année, tous les producteurs ont été unanimes à dire que le delta a enregistré de très bons rendements dans les casiers rizicoles. Les producteurs ont pu voir le bout du tunnel grâce à la promptitude du ministre de venir à leur secours, de braver la chaleur, de sillonner de nombreuses parcelles pour s’enquérir de cette situation.
Malgré toutes ces difficultés notées dans la vallée pour la campagne agricole, pouvez-vous nous confirmer la possibilité d’atteindre les objectifs d’autosuffisance en riz d’ici à 2017 ?
Ces difficultés, mineures qu’elles soient, n’entament en rien l’atteinte des objectifs d’autosuffisance en riz en 2017. Nous saluons les travaux effectués par le Mca (Millennium challenge account) sur les axes hydrauliques, qui ont permis de mieux maîtriser l’eau.
Les nouveaux aménagements des terres cultivables dans le Pracas, la mécanisation graduelle, la mise en place du crédit au moment opportun, etc., permettront également d’atteindre les objectifs du chef de l’Etat d’ici à 2017.
La production de tomate industrielle a chuté de 50.000 tonnes en 2014 à 28.000 tonnes cette année, à cause du non respect du calendrier cultural. Quelle solution propose la Drdr pour que cette situation ne se reproduise plus ?
Le problème majeur de la filière tomate est dû au non respect des engagements de la part des sociétés agro-industrielles, à la non participation de la Socas (Société des conserveries du Sénégal). Sur des engagements de 40.000 tonnes d’Agroline et de Takamoul, ces deux sociétés industrielles n’ont finalement enlevé que 18.800 tonnes de tomate fraîche.
Un autre problème est dû au fait que ces deux sociétés industrielles ont leurs unités de transformations de tomate basées à Dakar. Les producteurs ont toujours réclamé l’installation des usines d’Agroline et de Takamoul dans les zones de production de tomate de la vallée. Ce qui pourrait permettre d’éviter des pertes post-récoltes.
Quelle est la situation pluviométrique dans la région Nord et l’état de développement végétatif des cultures ?
Dans la région Nord, les premières pluies ont été enregistrées le 4 juillet dernier et une pause pluviométrique s’en est suivie. Ce qui a eu pour conséquence, le retard dans les opérations de semis de cultures sous-pluies.
Avec la reprise des pluies la semaine dernière, les semis ont démarré dans certaines zones du « diéri », concernant certaines spéculations comme le niébé, le mil et l’arachide. On ne peut pas encore parler de développement végétatif des cultures.
La culture de l’oignon local est également confrontée à d’énormes problèmes, comme le riz et la tomate...
Cette année, on a enregistré de très bons rendements et une production record d’oignon dans toute la vallée, de Podor à Dagana et dans le Gandiolais. Cependant, le problème majeur de cette filière, c’est le manque notoire de magasins de stockage. Une autre difficulté est liée au fait que l’ensemble des producteurs d’oignon produisent en même temps.
Dès lors, il est de plus en plus question de voir avec les services techniques de l’Isra (Institut sénégalais de recherches agricoles) comment mettre à la disposition des producteurs, des variétés d’oignon pour chaque zone.
Ce qui permettra d’étaler, dans le temps et dans l’espace, cette grande production d’oignon.
Le chef de l’Etat, peut-il toujours compter sur l’agriculture, l’économie de la vallée, pour dérouler, dans de bonnes conditions, le Plan Sénégal émergent ?
Avec toutes les mesures prises par le chef de l’Etat, à savoir la mécanisation agricole, la subvention des intrants, l’apurement de la dette paysanne et l’assouplissement de l’accès au crédit, les nouveaux aménagements hydro-agricoles du Pracas, la reconstitution du capital semencier, la mise en place d’un système d’assurance agricole, le travail remarquable d’appui-conseil assuré constamment par les services techniques, notamment la Saed, la Drdr, l’Ancar, l’Isra, Africa Rice, font que le président Macky Sall, avec la vigilance et la diligence du ministre Papa Abdoulaye Seck, peut toujours compter sur la vallée pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire, donc du Pse.