‘’LE GOUVERNEMENT VA RÉALISER DES PROJETS STRUCTURANTS POUR LA COMPÉTITIVITÉ ÉCONOMIQUE’’
MANSOUR ELIMANE KANE, MINISTRE DES INFRASTRUCTURES, DES TRANSPORTS TERRESTRES ET DU DESENCLAVEMENT
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Elimane Kane, passe en revue les réalisations (routes et pistes rurales) mais aussi les projets de son département (Train express régional). M. Kane qui met l’accent sur l’entretien routier annonce que « le pourcentage de routes en bon/moyen état est passé de 66 à 73 % entre 2013 et 2014. Pour 2015, l’objectif est d’arriver à 78 %.
Quels rôles doivent jouer les infrastructures dans le Plan Sénégal émergent ?
Le secteur des infrastructures constitue l’un des piliers stratégiques du Pse. Pour relever le défi de cette croissance, le Sénégal doit disposer d’infrastructures structurantes qui répondent aux meilleurs standards.
Dans ce cadre, nous avons comme ambition, avec le Pse, de bâtir un réseau d’échanges structuré pour un développement plus équilibré du territoire et favoriser l’émergence de pôles d’activités économiques, agropastorales, minières, touristiques et halieutiques ; désenclaver les zones à fortes potentialités économiques (agricoles, pastorales, halieutiques, minières et touristiques) et faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base à travers un réseau de routes et pistes rurales ainsi que des ouvrages de franchissement.
Nous avons aussi l’ambition de renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’économie en réalisant des infrastructures d’intégration (corridors) au marché sous-régional et de dynamisation des échanges avec l’extérieur ; développer le réseau autoroutier pour favoriser l’émergence du pays en permettant la liaison par voies rapides des principaux pôles générateurs de croissance ; intensifier la politique d’entretien et de préservation du patrimoine routier pour maintenir un niveau de service adapté à l’écoulement du trafic (programme d’entretien routier annuel).
Pouvez-vous nous parler d’un des projets structurants de votre département pour matérialiser la place des infrastructures dans le Pse ?
Un des projets phares du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement est la réalisation du Train express régional (Ter). Le projet consiste en la construction d’un chemin de fer à écartement standard d’ici à 2018.
Il est envisagé une traction bi-mode (thermique/électrique) qui permettra de relier la ville de Dakar au nouvel aéroport international Blaise Diagne en desservant le pôle urbain de Diamniadio. Le projet concerne, dans sa première phase, la liaison Dakar-Diamniadio sur 38 km. La seconde phase permettra de réaliser la liaison Diamniadio-Aibd sur 19 km.
Notre ambition est d’introduire une véritable révolution dans le transport urbain et interurbain de voyageurs, avec une amélioration conséquente des conditions de déplacements entre la ville historique et la ville nouvelle. A terme, sur un linéaire de 57 km, il sera possible de rejoindre l’aéroport à partir du centre-ville en 45 minutes, avec une vitesse de pointe pouvant atteindre 160 km/h.
Le dossier d’orientation stratégique ainsi que le programme fonctionnel du projet ont été validés par le Comité de pilotage que j’ai créé à cet effet et qui regroupe tous les services compétents de l’Etat. Nous entamons une nouvelle étape dans le processus de déroulement du projet avec le démarrage de la procédure de passation de marchés suivant l’allotissement retenu (infrastructures et systèmes, gares, matériel roulant, ripage de la voie métrique).
Qu’est-ce qui est ressorti de votre dernière réunion sur le Ter ?
D’abord, il faut camper le projet dans sa globalité pour avoir une idée de son importance. Il vient révolutionner le transport urbain voire interurbain. C’est un train bi-mode, électrique et diesel. S’il n’y a plus d’électricité, le diesel fonctionne. Aujourd’hui, nous avons à la place le Petit train bleu qui est vétuste, pas confortable ni sécurisé. Nous avons un comité de pilotage qui regroupe tous les ministères et acteurs intéressés.
Nous avons terminé le programme fonctionnel et nous allons lancer l’appel d’offres. Mais, avant de le faire, le chef de l’Etat nous a demandé de rencontrer le partenaire technique et financier. J’ai rencontré le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ. Suite à cette réunion, il y avait certains éclaircissements à apporter.
Et aujourd’hui (vendredi dernier), nous nous rencontrons pour les valider et lancer l’appel d’offres la semaine prochaine (celle en cours, ndlr).
Qu’est-ce qui est fait concrètement dans le domaine des infrastructures routières ?
Cette année sera marquée par de grands travaux pour améliorer les conditions de mobilité des personnes et des marchandises et contribuer ainsi au développement économique et social. Dans cet objectif, mon département prévoit le démarrage d’importants projets routiers et autoroutiers.
A Dakar par exemple, les travaux de prolongement de la Voie de dégagement Nord (Vdn) ont démarré. Il s’agit de l’achèvement des travaux de la section 3 entre Golf Club et Tivaouane Peulh et du démarrage de la section 2 entre le Cices et Golf Club pour lesquels les déguerpissements sont terminés.
Je peux également citer la reconstruction, en cours, du pont « Sénégal 92 » pour en faire l’« Echangeur de l’Emergence» avec 2 fois 3 voies. Ces travaux s’inscrivent dans l’aménagement et l’élargissement de la route des Niayes (entre le rond-point Liberté 6 et Keur Massar) incluant la construction de voiries urbaines de connexion et des voies annexes à l’intérieur des Parcelles Assainies, Cambérène, Pikine, Guédiawaye et Thiaroye.
D’autres projets vont contribuer au renforcement des services de transport pour la mobilité interurbaine et faciliter les échanges avec les pays frontaliers parmi lesquels la réhabilitation des tronçons DialocottoMako (130 km) pour achever le corridor Dakar-Bamako par le Sud et Ndioum-Ourossogui-Bakel (335 km).
En marge de la 40e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque islamique de développement (Bid) qui s’est tenue les 10 et 11 juin 2015 à Maputo, au Mozambique, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a procédé, avec Dr Ahmad Mohamed Ali, président du Groupe de la Bid à la signature de quatre nouvelles conventions de financement d’un montant de 104 milliards de FCfa dont deux portent sur le projet de reconstruction des routes régionales : Ndioum-Thilogne et Dialokoto-Mako dans le programme d’infrastructures et services de transports du Pse.
La réhabilitation de la route Dinguiraye-Nioro-Keur Ayip (40 km) et Passy-Sokone (26 km), financés respectivement par la Banque africaine de Développement (Bad) et l’Union européenne, a effectivement démarré et le bitumage de la route Joal-Samba Dia-Djiffer (42 km) y compris la bretelle d’accès à Fimela financés par la Badea (Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique) va incessamment démarrer. De même que la réhabilitation de la route Touba-Dahra-Linguère (110 km) sur financement du Fonds koweitien.
Le gouvernement a identifié d’autres axes qui seront bitumés à travers le Programme prioritaire de désenclavement (Ppd). Les tronçons retenus sont la Boucle du Boudier, y compris le pont de Marssassoum dans la Région de Sédhiou ; Kédougou-Salémata ; Dabo-Madina El Hadji ; Diatar-Ndioum-Cascas-Saldé (Ile à Morphile) ; Bambey-Baba Garage-Mékhé ; et la Boucle des Kalounayes. Les travaux vont démarrer cette année, et, bien entendu, nous allons poursuivre le programme d’entretien routier pour préserver le patrimoine.
Le Sénégal construit des routes mais pêche dans leur entretien. Comment comptez-vous remédier à cette situation ?
Construire, c’est bien mais entretenir c’est mieux. Construire est un investissement très lourd qui, s’il n’est pas maintenu, va à une perte de l’investissement mais aussi va occasionner des pertes en vies humaines. Un des facteurs des accidents, c’est les routes en dégradation. Avant mon arrivée, il y avait le Fera (Fonds d’entretien routier autonome), mais la révolution consiste à mettre l’accent sur le mode à mettre en place pour que l’entretien soit effectif.
D’abord, il faut de l’argent, ensuite de la programmation. Au Sénégal, on ne répare pas tout de suite une route qui a des problèmes, c’est seulement six mois ou un an après. Il faut savoir qu’une route qui a un problème coûte dix fois plus cher si on la répare dans un an, sans compter les accidents occasionnés. Nous allons anticiper, faire des concessions.
Par exemple, DakarThiès sera en concession pour une entreprise chargée de faire son entretien. L’entreprise ne laissera donc pas à la route le temps de se dégrader puisqu’elle va l’entretenir. Le deuxième paramètre, ce sont les financements du Fera, nous dépendons à 100 % des fonds du ministère des Finances.
Nous voulons mettre des lignes de crédit revolving afin de disposer de l’argent au moment où nous en aurons besoin au lieu d’attendre le ministère. Ce sera une ligne dans des banques qui sera actionnée quand il y aura un marché.
Qu’avez-vous prévu pour les services de transport urbain ?
Nous avons un vaste programme de renouvellement du parc de véhicules de transport urbain de voyageurs dans la capitale régionale. Ce programme est aujourd’hui poursuivi et étendu aux régions intérieures. Le renouvellement du parc de minibus, adossé à la professionnalisation des acteurs, a ainsi concerné Touba, les six capitales régionales que sont Thiès, Louga, Saint-Louis, Kaolack, Tambacounda et Ziguinchor. Les minibus circulent déjà à Ziguinchor, Thiès, Kaolack, Saint-Louis, Tambacounda et tout récemment à Louga.
Pour ce qui concerne la ville de Dakar, les résultats déjà enregistrés dans le domaine du renouvellement du parc des véhicules de transport urbain seront renforcés avec la mise en circulation tout prochainement de 300 minibus Aftu (Association pour le financement des transports urbains). Ces véhicules viendront bientôt s’ajouter aux 1 300 déjà mis en circulation. L’ambition du gouvernement est de terminer le programme de renouvellement du parc d’autobus urbains à Dakar (cars rapides et Ndiaga Ndiaye) en 2017.
Dakar Dem Dikk a commencé à recevoir des lots sur un total de 475 nouveaux bus. En outre, le ministère a l’ambition d’organiser les opérateurs des taxis urbains et interurbains afin de procéder au renouvellement du parc de véhicules.
Dans la même dynamique, pour ce qui concerne le transport de marchandises, le programme de renouvellement du parc de véhicules de gros porteurs est mis en œuvre avec un projet pilote qui permettra l’acquisition de 800 véhicules gros porteurs sur une cible de 3000.
Par ailleurs, avec le financement de la Banque mondiale, les études de restructuration du réseau de transports collectifs et d’introduction d’un système de transport de masse par bus à Dakar sont en cours. Dans ce cadre, la ligne pilote (19 km) de Bus rapides sur voies réservées (Bus rapid transit) a déjà été identifiée.
Elle permettra de faire la liaison entre la gare ferroviaire de Dakar-Centre et Guédiawaye en zone périphérique avec des temps de parcours réduits de moitié (47 minutes au lieu de 95 minutes). La mise en service est prévue pour fin 2016.
La sécurité routière laisse à désirer. Que faites-vous pour l’assurer ?
Des projets liés à la sécurité routière et à la réduction de l’impact environnemental des transports sont actuellement en phase d’études avancée dans mon département. Les équipes techniques regroupées dans les comités de pilotage s’activent pour la réussite de ces projets structurants dont la mise en œuvre effective est prévue d’ici fin 2015. Il s’agit des projets de numérisation et de sécurisation des titres de transport, d’extension de l’activité de contrôle technique moderne des véhicules automobiles et de la mise en place du guichet unique automobile.
Dans le projet de numérisation et de sécurisation des titres de transports qui comprend la modernisation du système de production pour pallier la fraude, nous examinons la mise en place du permis de conduire à points. Le chef de l’Etat a appelé, de ses vœux, l’établissement de réformes fondamentales pour la réduction des accidents de la route.
Autant par son caractère dissuasif que répressif (pour les contrevenants aux règles du Code de la route), ce nouveau levier, dans la politique de prévention routière, participera, sans doute, à la réduction des accidents.
L’extension des centres de contrôle technique des véhicules automobiles sur laquelle travaillent les équipes du ministère participera à améliorer l’état du parc de véhicules automobiles par la modernisation des réceptions techniques et des contrôles techniques périodiques. Les véhicules qui ne sont pas techniquement aptes à la circulation ne seront plus admis sur nos routes. La volonté de l’Etat est ferme à cet égard.
Dans ce sens, les points de contrôle qui sont éliminatoires pour la visite d’aptitude technique des véhicules sont passés de 3 à 10.
Le Centre de contrôle technique des véhicules automobiles de Hann est à l’étroit et occasionne des désagréments aux usagers de la route des Maristes. A quand sa délocalisation ou l’ouverture d’un second centre à Diamniadio ?
Effectivement, il y avait ce projet. Mais avant d’aller à un autre projet, il faut s’arrêter, faire le bilan et analyser ce qui a été fait. C’est dans ce cadre que nous avons revu le contrat pour apporter des éléments correctifs afin d’aller à une deuxième phase et avoir quelque chose de plus sécurisant et avantageux pour l’Etat du Sénégal. Maintenant, nous sommes dans le business plan pour avoir un grand centre à Diamniadio mais aussi aller dans les régions pour avoir des centres mobiles.
Ce n’est pas tous les jours que des véhicules des régions comme Matam, Kédougou, iront faire la visite technique. Il faut des services mobiles programmés dans l’année pour éviter aux conducteurs le voyage vers Dakar pour un entretien. Il y aura d’autres nouveautés au centre de Dakar.
Nous allons vers un centre qui permettra de savoir à un temps T, la carte grise, tous les gens qui ont possédé la voiture, le permis, le nombre d’accidents... Ce sera un centre d’informations groupées qui permettra au service d’ordres de suivre tout le circuit de la voiture. Le changement de plaque fait partie de ce programme.
Vous aviez promis 1000 km de pistes rurales et 50 km d’autoroutes par an. Etes-vous toujours dans cette dynamique ?
Un vaste programme d’aménagement de pistes de désenclavement a été entrepris avec un objectif de réaliser 1000 km par an, en mutualisant les efforts avec toutes les structures de l’Etat. Pour ce qui concerne le désenclavement interne et externe du pays en général, et de manière plus spécifique, le désenclavement des zones à fort potentiel de production, nous avons abordé la problématique à deux niveaux : la préservation du réseau existant, ensuite le développement du réseau.
L’objectif est d’améliorer la mobilité des biens et des personnes avec des infrastructures de qualité, accessibles aux populations en augmentant la capacité d’écoulement du trafic, mais également de favoriser les activités socioéconomiques en reliant par voies rapides ou standards la capitale économique avec les pôles de développement eu égard à leurs potentialités dans les domaines agro-industriels et touristiques.
Pour 2015, le programme porte sur 1843 km de routes rurales à entretenir dont le financement est bouclé auprès du Fera, pour un montant de 9,1 milliards de FCfa ; 1343 km de routes rurales à construire pour un montant global de 33 milliards de FCfa financés par l’Etat et les bailleurs de fonds ; et 247 km de pistes à bitumer pour un montant de 65 milliards de FCfa à mobiliser. Mon département y travaille afin de démarrer les travaux au cours de l’année 2015.
Pour ce qui concerne le désenclavement interne, 386 km et 491 km de pistes ont été entretenus en 2013 et 2014. Il faut aussi noter que 378 km de pistes rurales ont été construits en 2014 pour faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base et développer les potentialités économiques des zones rurales. Les résultats ont été, pour l’essentiel, satisfaits en 2014. Ainsi, le pourcentage de routes en bon/moyen état (qualité du réseau) est passé de 66% en 2013 à 73% en 2014.
La cible pour la fin de l’année 2015 est de 78 %. Pour les pistes rurales, cet indicateur de qualité est passé sur la même période de 37 % en 2013 à 42 % en 2014. Pour l’exercice 2015, la mutualisation des interventions permettra d’obtenir de meilleurs résultats, sachant que l’Etat a entrepris un vaste programme dit Programme national de routes rurales (Pnrr) qui porte sur 1000 km de routes rurales par an d’ici à 2017. Pour l’exercice 2015, les études ont été faites en 2014, les travaux ont déjà démarré dans certaines régions telles que Tambacounda.
Pour atteindre les objectifs visés, l’Etat s’est adjoint l’appui du Pnud à travers le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) avec une composante pistes rurales exécutée en relation avec le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
Quant aux 50 km d’autoroute par an, les besoins de financement sont importants mais l’Etat est en train d’innover sur les stratégies de financement pour fédérer les synergies afin de faire face, le mieux possible, à ces besoins. Nous travaillons sur la mise en place d’un plan autoroutier et la définition d’un régime d’exploitation des concessions autoroutières.
Aujourd’hui, sur financement du budget de l’Etat et de l’appui de ses partenaires, les travaux sont en cours sur l’autoroute Aibd-MbourThiès (55 km) et vont bientôt démarrer pour l’autoroute Thies-Touba (113 km).
D’autres projets d’autoroutes importants sont identifiés. Il s’agit de l’axe Mbour-Fatick-Kaolack (125 km) et Thies-Tivaouane-Saint Louis-Rosso (280 km) dont les études sont en cours. Pour la réalisation de ces projets, le Partenariat public-privé sera fortement encouragé et nos experts sont en train d’y travailler.
La réfection du tronçon Fatick-Kaolack a accusé du retard. Qu’est-ce qui est à l’origine de ce retard pour une route aussi stratégique ?
L’Etat du Sénégal a finalisé avec l’entreprise Jean Lefebvre Sénégal SA (Jls), les conditions de réalisation du projet de reconstruction de la route Fatick-Kaolack. Pour le démarrage effectif des travaux, mes services et moi-même avons tenu plusieurs séances de travail avec le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan pour discuter des modalités de mise en œuvre du protocole signé entre l’Etat du Sénégal, à travers l’agent judiciaire de l’Etat et l’entreprise Jls.
Je dois indiquer que le Comité de règlement des différends de l’Armp (Autorité de régulation des marchés publics) a été saisi d’une demande d’avis sur le caractère exécutoire des dispositions du protocole d’accord signé entre l’Etat du Sénégal et l’entreprise Jls pour la reprise des travaux de reconstruction de la route Fatick-Kaolack.
En réponse, le Comité de règlement des différends a déclaré que le protocole revêt un caractère exécutoire au regard de la réglementation des marchés publics. Ainsi, toutes les dispositions ont été prises, en application des instructions fermes du chef de l’Etat, pour assurer une mise en œuvre correcte des travaux. Ces derniers ont effectivement démarré par la mise en place des déviations.
Et, d’ici la semaine prochaine, vous verrez que la partie la plus dégradée de la route, c'est-à-dire entre Gandiaye et Sibassor, sera en travaux. Il en est de même pour l’autoroute Ila Touba.
A quand le démarrage des travaux pour Ila Touba ?
Le gouvernement du Sénégal a décidé de réaliser des projets structurants pour améliorer la compétitivité économique du pays et apporter des réponses diligentes à la demande sociale. La construction de l’Autoroute Thiès-Touba fait partie des projets prioritaires inscrits dans le Pse. A cet effet, un contrat commercial a été signé entre l’Etat du Sénégal et la société China Road & Bridge Corporation (Crbc) en vue de la réalisation des études, travaux et équipements de l’autoroute.
Les travaux ont été lancés le 10 janvier 2015 par le président de la République. Depuis cette date, l’entreprise chinoise Crbc a commencé à s’installer. A cet effet, elle a soumis la liste de matériel devant bénéficier d’exonérations douanières. Le projet d’exécution a été soumis et approuvé par le bureau de contrôle.
Parallèlement, la libération des emprises est presque bouclée. Et, le 9 juin dernier, la convention de financement d’un montant de 416 milliards de FCfa a été signée entre le ministre en charge des Finances et l’ambassadeur de la République populaire de Chine.
Nous allons maintenant entrer dans la phase active de ces travaux qui devraient durer 45 mois et générer 7 000 à 8 000 emplois.
Quelle appréciation faites-vous des réalisations du Mca Sénégal en infrastructures routières ?
La composante routière du Mca consiste en la réhabilitation de la route nationale N° 2 (Rn 2) sur 122 km entre Richard Toll et Ndioum et la réhabilitation de la route nationale N°6 (Rn 6) sur 252 km entre Ziguinchor et Kounkané, y compris la reconstruction des ponts de Ndioum et Kolda déjà réceptionnés.
Contrairement à la planification de base, qui prévoyait de réaliser toutes les activités des deux projets avant la fin du Compact, l’état d’avancement actuel des travaux ne nous permet pas de terminer le tronçon Ziguinchor-Tanaff (lot 1) de la Rn 6 (116,5 km) du fait essentiellement de la défaillance de l'entreprise espagnole Corsan Corviam.
Toutefois, le bilan est satisfaisant ; hormis le lot 1 de la Rn 6, tous les autres lots sont ou seront terminés dans les délais contractuels. Il est à noter que pour ce qui concerne le lot 1 de la Rn 6, l'Etat du Sénégal a pris les dispositions idoines pour finir les travaux dans les meilleurs délais avec ses propres ressources déjà mobilisées.
En effet, 18 milliards de FCfa sont déjà sécurisés dans le budget de l’Etat pour prendre le relais du Mca dès la fin du Compact. C’est le lieu de saluer la coopération entre le gouvernement des Etats Unis d’Amérique et le gouvernement du Sénégal, à travers le Mcc (Millennium challenge corporation) et le Mca Sénégal avec la mise en œuvre de ce Compact qui, il faut le rappeler, porte sur un don de 540 millions de dollars, c’est-à-dire environ 270 milliards de FCfa.