‘’LE PM N’A PAS ÉTÉ BIEN BRIEFÉ SUR LES DEUX POINTS’’
MAMADOU LAMINE DIANTÉ SUR LA VALIDATION ET L’AUGMENTATION DE L’INDEMNITÉ DE LOGEMENT
Le Premier ministre devra repasser pour convaincre les syndicalistes enseignants de l’incapacité pour le gouvernement de satisfaire leur revendication relative à l’augmentation de l’indemnité de logement. La sortie de Mahammad Boun Abdallah Dionne, ce jeudi, devant les élus du Peuple, n’a pas sublimé les syndicats d’enseignants.
Le coordonnateur du Grand cadre des syndicats d’enseignants estime que le chef du gouvernement «n’a pas été bien briefé sur deux points : les 26 milliards de francs relatifs à la validation et l’augmentation de l’indemnité de logement».
Sur le premier point relatif à la validation, Mamadou Lamine Dianté indique que «lors du vote de la loi sur la validation, le ministre de la Fonction publique (Mme Viviane Laure Elisabeth Bampassy) soutenait que cette enveloppe est destinée à la fois à l’alignement et aux rappels de validation».
Et Dianté de devenir plus précis : «Pour un enseignant qui dépasse son dossier de validation, l’alignement ne peut intervenir que dans les 9 mois qui suivent et le rappel, six mois après, au meilleur des cas.»
En clair, «cela veut dire qu’entre le dépôt et le paiement du rappel, on a 15 mois. Ainsi, quel que soit le cas pour que l’enseignant ne rentre dans ses droits, cela ne peut se faire que sur 2 ou 3 budgets. Par conséquent, il ne saurait être question d’inscrire 26 milliards dans un seul budget ; même si on suit la procédure normale».
L’évocation de l’augmentation de l’indemnité de logement par le Pm Dionne à la Place Soweto a fait aussi réagir le Grand cadre des syndicats d’enseignants.
Mamadou Lamine Dianté de noter : «Quand le Premier ministre fait une simulation autour de 40 mille francs (d’augmentation), il parle comme si tous les enseignants bénéficiaient de l’indemnité de logement. Or, seuls les fonctionnaires et les décisionnaires ont droit à l’indemnité de logement et leur effectif n’atteint pas les 40 000».
«Et, même dans le cas d’espèce, les enseignants ont toujours accepté sur proposition du gouvernement que cette augmentation soit étalée sur deux ou trois budgets», renseigne encore le non moins leader du Syndicat autonome de l’enseignement moyen-secondaire (Saems/Cusems).
Une posture assez suffisante pour pousser Mamadou Lamine Dianté à penser qu’«il n’y a aucune raison de créer des blocages pour une issue heureuse autour de ces questions (la validation et l’alignement)».
Le coordonnateur du Grand cadre des syndicats d’enseignants demeure persuadé que «pour une solution de sortie de crise, il est fondamental que des actes soient posés relativement à la formation diplômante, aux lenteurs administratives, à la gestion démocratique du personnel ; à l’indemnité de logement, entre autres».
Pour rappel, le Premier ministre avait déclaré, ce jeudi devant les députés, que le gouvernement n’est pas dans les dispositions de satisfaire cette revendication des enseignants. «60 mille indemnité de logement ? Si vous ajoutez 40 mille. Cela fait 100 mille. Si vous faites la multiplication avec le nombre d’enseignants, cela fait combien de milliards. On ne peut pas augmenter l’indemnité de logement des enseignants pour le moment.
Certains pays africains ont pris ces mesures populistes, mais ils ont des problèmes pour payer leurs fonctionnaires. Aujourd’hui, ils ont des problèmes», expliquait Mahammad Boun Abdallah Dionne qui espérait ainsi que la rencontre avec les syndicats d’enseignants d’hier à la Primature allait permettre la levée des grèves persistantes qui plombent le secteur éducatif. Elle n’a pas accouché d’un résultat positif. (Voir ci-contre).