“ON NE PEUT PARLER DE PSE SANS PRENDRE EN COMPTE LES PME”
BABACAR DIAGNE, PDT DU CONSEIL DES ENTREPRISES DU SÉNÉGAL
Les PME et PMI doivent s’approprier le Plan Sénégal émergent pour y jouer leur partition, car elles constituent le moteur du développement économique. L'invite est du président du Conseil national des entreprises du Sénégal.
S’il y a un secteur qui peut bien accompagner le Plan Sénégal émergent (PSE), c’est bien celui des PME et PMI. Selon le président du Conseil national des entreprises, les “PME sont les moteurs de notre développement”.
Car, elles participent de l’ordre de 48% à la formation du PIB. Ce qui fait que, explique Babacar Diagne, il est quasi impossible de parler aujourd’hui de Sénégal émergent sans prendre en compte les petits contribuables à savoir les PME et PMI.
En outre, il faut signaler que malgré cet apport important des PME à l’économie nationale, ces dernières traversent pas mal de difficultés. Selon des études faites dans ce sens, le taux de mortalité des petites et moyennes entreprises a même atteint 65% au Sénégal. Pire, 60% de ces PME disparaissent après seulement un an de fonctionnement.
Par ailleurs, d’après le président du Conseil national des entreprises du Sénégal, ce qui est important, “ce n’est pas de créer beaucoup d’entreprises avec une durée de vie très limitée”. Mais, plutôt, de créer des entreprises pérennes”.
Pour y arriver, il faut en amont les conseiller, les orienter et après la création, il faut surtout les accompagner. Il faut qu’on arrête aujourd’hui les conférences et les débats. L'on en a trop parlé. Il faut développer le secteur privé à partir de la base”, recommande, M. Diagne.
Parmi les axes prioritaires du PSE, il y a l’agriculture et la transformation. Développer l’agriculture, rappelle Babacar Diagne, passe d’abord par le développement des infrastructures. Or, il constate pour le déplorer, dans les zones de production, il n’existe même pas de pistes pour permettre aux cultivateurs d’écouler leurs produits.
“On ne peut même pas transformer des produits, on ne peut pas agir dans le premier axe du Plan Sénégal émergent sans pour autant prendre en considération les infrastructures”, déplore-t-il avant d'ajouter que la première chose que le gouvernement doit résoudre, c'est le problème des pistes de production.
Car, “si il veut faire de l’agriculture le fer de lance du PSE, le Sénégal doit y mettre les moyens. Et au lieu de construire une autoroute à péage, Thiès-Touba, qui ne constitue pas une urgence, il serait mieux de se tourner vers la construction de pistes pour relier les zones de productions aux centres urbains”, croit savoir Babacar Diagne.