“ON PEUT NOUS REPROCHER DE N’AVOIR PAS INTERPELÉ OUMAR SARR À SA DESCENTE D’AVION”
Commissaire Mamadou Thiandoum, directeur de la Police de l’air et des frontières
Le commissaire Mamadou Thiandoum, patron de la police de l’air et des frontières, s’explique sur la sortie d’Oumar Sarr du territoire national. "En réalité, ce qui s’est passé avec Oumar Sarr peut se passer dans n’importe quel pays au monde. Il est impossible de poster un policier, ou un gendarme sur chaque mètre ou kilomètre au motif qu’on surveille nos frontières. Dans aucun pays, la sécurité n’est gérée de la sorte", indique-t-il.
"Dans le cadre de la gestion des frontières, vous avez des postes officiels fixes de passages qui sont érigés à des points et utilisés par les individus, pour accéder ou sortir du pays. Pour ce qui est de la surveillance des autres périmètres de la frontière, il y a un dispositif élaboré de surveillance qui est confié à des forces spécialisées, lesquelles procèdent à des patrouilles fluviales, terrestres…. Mais il y a lieu de retenir que malgré toutes ces précautions, il existe toujours une possibilité d’intrusion, via un poste non officiel», s’explique Mamadou Thiandoum.
Selon le commissaire, Oumar Sarr a été filé lors de son déplacement de Dakar à Dagana. «Une fois à Dagana, nos éléments qui le surveillaient, l’ont localisé dans une cérémonie religieuse. Seulement, il y a lieu de souligner qu’Oumar Sarr ne fait pas l’objet d’une mesure d’interdiction de circuler librement sur le territoire sénégalais. Etant un fils du terroir, s’il décide délibérément de se lever à une heure indue, pour emprunter discrètement un point de passage non officiel et traverser en quelques minutes la frontière, c’est dans l’ordre du possible.
Il n’y a aucun pays au monde, aussi puissant soit-il, qui peut empêcher la violation de ses frontières par des individus malintentionnés. Les Etats-Unis ont déployé le long de leur frontière avec le Mexique d’importants moyens sophistiqués de surveillance pour stopper les vagues d’émigrés. N’empêche, ces derniers continuent encore de traverser cette frontière», argue-t-il.
Le commissaire reconnaît que s’il y a une défaillance qu’on peut leur reprocher, c’est la gestion du retour à Dakar d’Oumar Sarr en provenance de la Mauritanie. «Il est vrai que dans cette affaire, on peut juste nous reprocher le fait de n‘avoir pas interpellé Oumar Sarr, à sa descente d’avion. Des dispositions auraient pu être prises à son encontre, en le bloquant à l’aéroport et en l’interpellant sur le mobile de ses actes de défiance, avant d’aviser qui de droit.
Cette précaution aurait permis de le questionner sur comment il est parvenu à franchir la frontière sans se signaler et sans passer par les points de passages officiels… Ce sont là des manquements que nous avons relevés et que nous allons traiter de façon administrative et les responsabilités seront situées. A temps opportun, l’autorité qui gère minutieusement cette question communiquera sur la suite à donner à cette affaire», dit-il.