“DES ÉTUDIANTS FONT COURS DANS DES CONDITIONS DIFFICILES”
PR LAMINE GUÈYE, RECTEUR UGB

Depuis le début de cette année académique, l'Université Gaston Berger de Saint-Louis est entrée dans une zone de turbulence du fait de la saturation de ses capacités d'accueil. Dans cet entretien, son recteur, en l'occurrence le professeur Lamine Guèye, revient sur ses grands projets et continue de regretter l’orientation de 3 000 nouveaux bacheliers cette année à l'UGB.
Cette année, 3 000 bacheliers ont été orientés à l'UGB. Ce qui n'est pas du goût des étudiants. Quel commentaire en faites-vous?
Dès le début, nous avons adressé un courrier à nos autorités de tutelle pour leur dire que 3 000 bacheliers ne peuvent pas être accueillis par l’UGB. Cependant, l’État avait déjà fixé ce quota et nous a mis devant le fit accompli. Nous gérons cette situation même si elle nous cause quelques problèmes au niveau des cours du fait du manque de salles adaptées aux grands effectifs.
Depuis sa création, l'UGB a toujours contrôlé son effectif à partir des délibérations de l’assemblée de l’université. Maintenant, ce n’est plus le cas. Il se trouve que le quota des 3 000 nouveaux bacheliers orientés à l'UGB dépasse quand même la capacité d’accueil. Les étudiants suivent certes les cours, mais dans des conditions difficiles car certaines salles sont très encombrées. Nous travaillons à résoudre ce problème. La solution idoine demeure la réception du complexe de l’Ugb 2.
Nous y travaillons pour accélérer le processus afin de résoudre les difficultés que l’on rencontre aussi bien au campus pédagogique que dans le campus social. Au niveau du campus pédagogique, ce qui nous manque, c’est des amphithéâtres où des salles qui font 200 places. C’est ce qui fait qu'à l’UFR des Lettres et Sciences Humaines où les effectifs en première année dépassent les 200 étudiants, les professeurs rencontrent d’énormes difficultés pour dispenser les cours. Une fois de plus, le quota qu'on nous a affecté n'est pas adapté à nos capacités d’accueil. Il n’empêche que nous avons pris nos dispositions pour pouvoir résoudre toutes ces difficultés.
Est-ce à dire que vous êtes conscient du déficit d'infrastructures à l'UGB ?
C'est vrai. Nous avons un déficit en infrastructures. Notamment en matière de salles de cours, amphithéâtres. Mais aujourd'hui, le bâtiment est en phase de finalisation. Cela nous permettra d’avoir à notre disposition un amphithéâtre de 1 000 places, un auditorium de 1 000 places, mais également 14 salles de cours et 4 salles de travaux pratiques. C’est important, nous pensons pouvoir finaliser tout cela et occuper le bâtiment le plus tôt possible. Nous avons aussi travaillé sur la finition du chantier des extensions de la bibliothèque de l’Ugb.
Le travail avance à grands pas et le marché de l’équipement a été attribué. Un autre élément important sur le volet des infrastructures, c’est l’équipement en Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication. C'est ainsi que nous nous sommes engagés à améliorer l’accès à internet, aussi bien par la fibre optique que par le WIFI dans tous les coins de l’université. Deux projets nous accompagnent dans ce vaste programme. Il s'agit d’une part de celui signé avec l’Artp, l’Adie et l’Ugb et d’autres part d'un projet que l’État avait lancé avec la Banque Mondiale et qui consiste à renforcer les infrastructures au niveau de l’enseignement supérieur.
Les équipements sont en place. Ils sont en train d’être installés et nous pensons qu’avant la fin de ce premier semestre 2014, l’accès au wifi ne posera plus problème à l’Ugb.
Où en êtes-vous aujourd’hui avec l’harmonisation des textes ?
Deux projets de textes importants ont été approuvés par l’Assemblée de l’Université. Il s'agit du texte régissant les élections des directeurs d’UFR au niveau de l’assemblée de l’université et le texte portant sur l’organisation des laboratoires. Nous avons aussi proposé à l’assemblée de l'université qui l’a retenu, une adoption de la charte des examens permettant d’avoir les règles qui régissent l’organisation des examens dans toutes les UFR. Et de manière harmonieuse. Dans la feuille de route, nous avons aussi inscrit la rationalisation des dépenses. Au moment où les budgets sont insuffisants au niveau de nos structures, il nous faut rationaliser les dépenses. Concernant toujours le court terme, nous travaillons avec les autorités de tutelle notamment le ministère de l’Enseignement Supérieur et la direction chargée des bâtiments et de la construction des édifices publics à la finition des chantiers de l' Ugb 2.
Et dans le long terme, qu'est-ce qui est prévu ?
Dans le long terme, nous nous étions engagés à réhabiliter le réseau routier de l’université, et la maison de l’université. La question des ordures et des eaux stagnantes fait aussi partie de nos priorités. De même que l’érection de points d’eaux potables pour les étudiants au niveau des Ufr, c’est-à-dire à partir de 2014. Nous disposons d'un budget de 200 millions pour l’assainissement hydrique au niveau de l’Ugb. En outre, la Banque Mondiale nous appuie avec un financement de 280 millions pour travailler sur l’amélioration de l’environnement à l’intérieur de l’université.
Tous ces chantiers doivent être lancés pendant 2014. Les toilettes seront reprises également grâce à ce financement de la Banque Mondiale. Le ministre de l’Enseignement Supérieur à bien voulu nous doter cette année du budget initial pour le démarrage des constructions de l’Ufr Civilisations, Religions et Arts et Communication (Crac), mais également de l’Institut Polytechnique de Saint-Louis (IPS). L’UFR des Sciences de la santé, grâce à un partenariat avec la fondation Pierre Favre, a pu avoir un financement de 365 millions pour mettre en place un centre important en médecine. C’est un centre qui permet le dépistage néonatal de la drépanocytose née. C'est une première au Sénégal et les travaux vont démarrer sous peu à l’Université Gaston Berger.