• ABDOU AZIZ TALL, délégué général à la réforme de l’Etat : Le nouveau contrat de confiance

Son propos passe aux lasers l’administration dans toutes ses couches, son armature extérieure, sa logique interne. Après une auscultation en règle, l’ancien Dg de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) propose une thérapie pour une administration épurée par une structure d’organisation et de méthode. Pour Abdou Aziz Tall, cette initiative procède aussi d’une volonté de rationalisation de l’action administrative par une remise en question du fonctionnement de ces administrations.
Partant d’une approche historique, le délégué général rappelle que l’administration dont Macky Sall a hérité le 25 mars 2012 est «un champ de ruines. En 2000 il y avait 150 directions dans les administrations sénégalaises, au niveau des départements ministériels. En 2012, il y a eu 300 directions. Les services rattachés sont passés de 75 en 2000 à 400 en 2012. Le nombre d’agences de 2 en 2000 à 65 en 2012. Ça c’est par rapport à l’architecture.» La hausse exponentielle de ces maillons de l’administration a engendré un affaiblissement des corps de contrôle. Les correctifs adéquats s’articulent autour de l’appropriation de concepts tels la communion des bonnes volontés, le bannissement du favoritisme et du trafic d’influence. Dans une thérapie schématique, la délégation générale à la réforme de l’Etat mise à fond sur un audit de l’organisation qui va porter sur l’ensemble des départements ministériels. Cet audit démarrera par secrétariat général de la présidence de la République.
Avec la finalisation de la charte de la décentralisation, le délégué général, espère un approfondissement de la décentralisation et une optimisation de l’action publique. Il déclare : «Il nous faut désormais avoir des politiques adaptées au contexte de l’environnement social sur le découpage administratif, mais pas une politique au sommet de l’Etat qui s’applique de la même manière à toutes les zones.» La révision du cadre juridique et statutaire du personnel nécessite de nouvelles mesures en matière de finances. Mais l’innovation majeure est à chercher dans la promotion de la «culture du résultat dans l’administration, la culture de la planification axée sur un résultat et d’un contrat de performance.»