150 FAMILLES DEPOSSEDEES PAR LA SN HLM
SPOLIATION FONCIERE A DIAMNIADIO
Ce sont plus d’une centaine de familles qui sont montées au créneau pour montrer leur courroux. Elles se disent victimes de la Sn Hlm qui est en train de les déposséder de plus de 150 hectares qu’elles ont acquis depuis 1940.
Dans le cadre du Plan Sénégal émergent, le gouvernement du Sénégal compte faciliter l’accès au logement à tous les citoyens. C’est ainsi que le ministère de l’urbanisme et de l’habitat a instruit la Sn Hlm à construire des maisons accessibles à tous.
Mais, cette dite société, dans l’accomplissement de cette recommandation, est, selon certaines populations, en train d’exproprier des citoyens de leurs terres. C’est le cas de plus de 100 familles réparties entre Diamniadio, Sendou et Bargny.
Ces dernières se sont constituées en collectif pour défendre leurs propriétés. Lors d’une conférence de presse qu’elles ont organisée ce dimanche sur le site sur lequel la Sn Hlm a fini de mettre la main, elles ont dénoncé la boulimie foncière de cette société nationale. «Ce qui se passe ici, c’est grave et dangereux.
Les populations autochtones occupaient ces terres depuis 1940 et leurs ancêtres cultivaient ces terres. Aujourd’hui, elles ont choisi d’en faire des lotissements en collaboration avec la mairie de Diamniadio. A leur grande surprise, la Sn Hlm s’est constituée en faux en allant voir quelques personnes qui lui ont octroyé 20 hectares.
A partir de ces 20 hectares, ils ont continué pour aller prendre presque 150 hectares», a dénoncé Ibrahima Diop, médiateur social et président du collectif. Mieux, fait-il remarquer, les documents de la société nationale sont faux.
En effet, argue-t-il, «la Sn Hlm se base sur un décret présidentielle signée le 12 mars 2012 entre les deux tours de l’élection présidentielle. Tout le monde sait qu’avant de prendre des terres, l’Etat négocie avec les ayants droits.Et aucun membre de ces familles n’a été convoqué pour une quelconque négociation».
Craignant que des émeutes se passent, le médiateur social lance un appel au président de la République pour arbitrage avant que le pire n’arrive. Brandissant des documents administratifs signés en novembre 1950, le président du collectif de défense des terres de Diamniadio et de Bargny demande, par conséquent, l’arrêt des travaux sur le site jusqu’au règlement définitif de cette affaire.
Du côté de des ayants droits, l’amertume est le sentiment le mieux partagé. «La Sn Hlm est allée jusqu’à terrasser les cimetières de nos grands parents pour en faire des logements. Ce que nous n’accepterons jamais. Ils passeront sur nos corps pour continuer leur besogne.
C’est la loi du plus fort qu’ils sont en train de nous imposer. Mais, ils nous trouveront sur leur route», a averti Mor Wouly Dièye.