1672 CAS ENREGISTRES DONT 65% PERPETRES DANS L'ESPACE DOMESTIQUE
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Penda Seck Diouf, présidente du Comité de lutte contre les violences féminines (Clvf) et Fadiop Sall, professeur de sociologie à l’Université Gaston Berger et coordonnatrice du Groupe d’études et de recherches en genre et société (Gestes), ont indiqué, lors d’un atelier à Saint- Louis, que 65% de ces cas de violences faites aux femmes se sont déroulés dans l’espace domestique.
Le couteau, la hache, la machette, le coupe- coupe, le pistolet, la chaise, le banc, la ceinture, le fil électrique, la cravache, l’écumoire, le pilon et autres objets aiguisés, contondants, tranchants et pointus sont souvent utilisés par les hommes pour brutaliser leurs épouses. Le Comité de lutte contre les violences féminines (Clvf) a enregistré, ces trois dernières années dans notre pays, plus de 1.672 cas de violences faites aux femmes.
Cette déclaration a été faite au cours d’un atelier organisé conjointement par le Gestes et le Clvf la semaine dernière à Saint-Louis pour partager les résultats de la recherche et de formation sur la plateforme web-sms dans le cadre du projet "les violences basées sur le genre, la prévention comme alternative aux périls de sécurité et de justice au Sénégal" réalisé avec l’appui technique et financier du centre de recherche et de développement international. Un atelier qui a permis de travailler avec le réseau de journalistes pour mettre en place des actions de prévention.
Mme Fadiop Sall a précisé que les résultats issus de la recherche montrent que des ménages sénégalais sont des espaces de production de violences basées sur le genre. Majoritairement, les individus interrogés répondent avoir déjà subi une violence basée sur le genre dont les principaux auteurs sont les conjoints et les autres membres de la famille. Pour le Pr Sall, il ne s’agit pas d’un phénomène dont les victimes ne parlent pas du tout. Ces dernières informent souvent leurs parents ou amis dans la journée ou sous le coup de l’acte de violence subi. Toutefois, rares sont les cas de violences basées sur le genre qui font l’objet d’un traitement public. En d’autres termes, Mme Fadiop Sall a voulu dire que les cas traités dans les cours et tribunaux ainsi que ceux traités par la presse ne sont que la partie visible de l’iceberg. "Comment agir contre un tel fait latent ?", se demande la sociologue.
A son avis, la prévention est la meilleure alternative face à une telle situation. Pour y arriver, il est important de comprendre les facteurs de production des violences basées sur le genre au Sénégal. Ces facteurs s’intègrent autant dans les pratiques de socialisation que dans les changements sociaux qui interviennent dans la société sénégalaise.