19 CONDAMNATIONS D'UN À SEPT ANS DE PRISON
PROCÈS D'UN RÉSEAU DE PROSTITUTION NIGÉRIAN
Bordeaux, 7 nov 2014 (AFP) - Des peines de prison allant d'un à sept ans de prison ont été prononcées vendredi contre 19 Nigérians vivant en Gironde, mais aussi à Nantes, Limoges, Amiens, Grenoble et en région parisienne, au terme du procès d'un réseau de prostitution démantelé en 2012.
Les prévenus, dix hommes et neuf femmes de 28 a 42 ans, vivant pour certains en France depuis une dizaine d'années, étaient jugés pour traite des êtres humains, proxénétisme aggravé, blanchiment et participation à une association de malfaiteurs, sur des faits commis entre 2011 et 2013.
C'est un renseignement qui a déclenché en 2012 l'enquête de police judiciaire sur les va-et-vient d'un Nigérian résidant en région parisienne et qui se rendait régulièrement à Bordeaux ou d'autres villes pour collecter de l'argent provenant de la prostitution de jeunes compatriotes.
Plusieurs mois d'enquête, s'appuyant notamment sur des écoutes téléphoniques, ont abouti au démantèlement du réseau.
Celui-ci était dirigé par un couple basé à Amiens et doté de nombreux intermédiaires (passeurs, convoyeurs et "mamas", ex-prostituées devenues surveillantes des jeunes femmes), selon un modèle hiérarchisé typique des réseaux nigérians de prostitution, dont les vrais bénéficiaires sont au Nigeria, a-t-on précisé de source judiciaire.
C'est le dixième dossier de ce type traité par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux depuis sa création il y a dix ans, souligne-t-on de même source.
Le réseau jugé depuis lundi à Bordeaux par la chambre de la JIRS du tribunal correctionnel, comptait au moins une trentaine de prostituées réparties dans plusieurs grandes villes de France.
Celles-ci étaient "achetées" pour des sommes pouvant aller de 6.000 à 12.000 euros. Mais elles étaient liées ainsi que leurs proches par des "engagements", scellés parfois en présence d'un "jujuman" (sorcier) rituel, à rembourser parfois jusqu'à 60.000 euros, précise-t-on de même source.
Le tribunal a condamné à sept ans de prison un homme jugé par défaut et visé par un mandat d'arrêt. Il a aussi prononcé trois peines de six ans, quatre peines de cinq ans, et des peines moindres contre les subalternes.
Une relaxe a été prononcée pour l'association de malfaiteurs. Des peines d'interdiction définitive de territoire ont été prononcées contre la moitié des prévenus.