19% des filles de moins de 20 ans
GROSSESSES PRECOCES
19% des adolescentes âgées de 15 à 19 ont déjà donné naissance à un enfant. C'est ce qui est ressorti de l'atelier de partage organisé par la Direction de la population et de la Planification du Développement Humain(DPPDH), hier jeudi.
La récurrence des grossesses chez les adolescentes, inquiète les autorités en charge des questions démographiques. La question a été au centre, hier jeudi à Dakar, de l’atelier préparatoire de la journée mondiale de la population prévue le 11 juillet. Selon Bakary Djiba, Directeur de la population et de la Planification du Développement Humain(DPPDH), le phénomène est dû à plusieurs facteurs dont les mariages précoces, l’exode rural, la promiscuité, la non scolarisation, le manque d’information en matière d’éducation sexuelle et contraceptive et l’absence de communication entre parents et enfants. Cet avis est partagé par Amadou Bamba Diop, expert à la Direction de la Santé de la Reproduction et la Survie de l’Enfant, par ailleurs membre du comité de rédaction du document de cadrage de la Journée mondiale de la population qui, dans son allocution, est revenu sur les complications à l'accouchement liées aux grossesses précoces, une cause de décès des jeunes filles âgées de 15-19 ans.
Selon l’Organisation mondiale de la santé(Oms), les complications de la grossesse et de l’accouchement sont l’une des causes principales de décès des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans. L’autre conséquence relative au développement social de la mère adolescente est liée à la réprobation sociale exprimée par la famille et l’entourage envers les grossesses de célibataires qui, pour y échapper, ont souvent recours à l’avortement.
Le pire, c’est que la fécondité et les grossesses précoces demeurent un problème réel pour les adolescentes en milieu scolaire.
La réaction des pouvoirs publics et des communautés se fait avec l’appui des partenaires techniques. La réponse du gouvernement, comme le rappelle le Document de cadrage technique de la DPPDH, repose sur la mise en place d’un dispositif institutionnel intégrant la prise en charge des besoins des adolescent(e)s jeunes dans les documents cadres telles que la Déclaration de la politique de population révisée en 2002 et, la Stratégie nationale de développement économique et social 2013-2017.
Des contraintes malgré les efforts
Quant aux partenaires techniques et financiers ainsi que les Organisation non gouvernementales, ils œuvrent pour l’amélioration de l’accès à l’information et de la qualité de l’offre de services de santé de la reproduction. Mais des contraintes de communication au sein de la famille, de déficience du système éducatif et l’insuffisance d’espaces jeunes au niveau des structures publiques et privées, demeurent.
Pour rappel, les festivités commémoratives de la journée mondiale de la population auront lieu à Fatick. Le choix de cette région s’explique par le flux migratoire des filles dans les grands centres urbains et l’absence de structures permettant de prendre en charge la santé des adolescents, selon les responsables de la DPPDH. Un atelier scientifique sur le thème, la cérémonie de lancement officiel de ladite journée et une exposition sont, entre autres activités qui seront menées dans la ville pour atteindre la population cible.