"20 à 35% des Sénégalais soufrent de cette maladie"
Maladies cardio-vasculaires
Ce sont des maladies qui affectent terriblement nos compatriotes. 20 à 35% des Sénégalais soufrent des maladies cardio-vasculaires provoquées par l’exposition à des facteurs environnementaux et psychosociaux favorisant l’explosion des facteurs de risque cardio-vasculaire comme le diabète, l’hypertension artérielle, le tabagisme, le stress, l’obésité et la dyslipidémie.
Les maladies cardio-vasculaires constituent une véritable pandémie. Elles représentent la première cause de décès dans le monde et touchent près de 35 % de Sénégalais. Ce qui nécessite une mutualisation des efforts pour arrêter sa marche macabre et inverser la courbe des tendances. Pour le professeur Abdoul Kane, chef du service de cardiologie à l’hôpital général de Grand Yoff, il est urgent d’avoir des politiques cohérentes de prise en charge des maladies cardio-vasculaires et de leurs facteurs de risque. Pour cela, il propose deux méthodes de lutte dont la première consiste, dit-il, à installer des outils simples de détection des facteurs de risque cardio-vasculaire au niveau des postes de santé. La seconde permettra, précise-t-il, la détection et la prise en charge précoces des syndromes coronariens aigus dans les centres de santé en utilisant les technologies de l’information et de la communication. «Dans les deux cas, une information des professionnels de santé et une sensibilisation des populations constitueront un volet essentiel», insiste-t-il.
«L’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) estime à 17,1 millions le nombre de décès imputables aux infections cardio-vasculaires, soit 29% de la mortalité mondiale totale. Les pays en voie de développement, qui étaient moins atteints jusque-là, contribuent actuellement pour une grande part à la morbi-mortalité mondiale des maladies cardio-vasculaires que les pays développés», soutient le professeur Kane. Selon lui, plus de 82% des décès d’origine cardio-vasculaire surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Pour lui, l’Afrique n’est pas épargnée par cette pandémie. «Les maladies cardio-vasculaires y (Afrique) sont émergentes et l’Oms avance que d’ici 2030, elles vont représenter la première cause de décès devançant ainsi les maladies infectieuses (paludisme, Vih-Sida, la tuberculose, etc.)», signale-t-il.
Par ailleurs, le chef du service général de cardiologie à l’hôpital général de Grand Yoff ajoute que l’augmentation de la prévalence des maladies cardio-vasculaires est due à l’exposition à des facteurs environnementaux et psychosociaux favorisant l’explosion des facteurs de risque cardio-vasculaire (diabète, hypertension artérielle, tabagisme, stress, obésité, dyslipidémie, etc.). Selon lui, ces facteurs de risque sont souvent non dépistés ou non contrôlés. En outre, il signale que 20 à 35% de la population sénégalaise sont atteints de ces maladies. «Une enquête réalisée récemment sur un échantillon représentatif de la population de Saint-Louis trouve une prévalence des facteurs de risque qui se rapproche de celle des pays développés qui enregistrent 46% d’hypertension artérielle, 10,5% de diabète, 18,4% de tabagisme chez les hommes, 23% d’obésité», informe-t-il.