260 SENEGALAIS DEMANDENT LEUR RAPATRIEMENT DE BANGUI
Dakar, 16 fév (APS) - Quelque 260 Sénégalais établi à Bangui, la capitale de la Centrafrique, souhaitent être rapatriés de ce pays, a déclaré dimanche à l'APS un des leurs, Ousmane Kâ, dans un entretien téléphonique.
"Tous nos biens ont été pillés. On nous a pris tout notre argent. Nous voulons que le gouvernement envoie un avion venir nous prendre", a dit M. Kâ, un commerçant âgé de 39 ans.
"Nous étions ici pour s'occuper de nos biens, dont il reste plus rien. Nous sommes 260 Sénégalais. Environ 200 de mes compatriotes ont trouvé refuge à la mosquée centrale de Bangui. Les autres sont au quartier Kilomètre 5", a-t-il ajouté.
M. Kâ a indiqué que certains de ses compatriotes se trouvent au consulat du Sénégal à Bangui. "Tous, nous détenons un passeport sénégalais."
"Ici, la sécurité est inexistante. L'un de nos compatriotes, qui est originaire de Wendou Bosséabé (région de Matam), a été poignardé et se trouve actuellement dans un hôpital, où des agents de Médecins sans frontières veillent sur lui, sans pouvoir faire grand-chose, parce qu'il n'y a ni médicament, ni nourriture dans la ville", a-t-il déclaré.
Ousmane Kâ signale que les Sénégalais partagent ce sort avec des Tchadiens, des Maliens, des Nigériens, qui sont en train de quitter Bangui à bord de voitures.
"Aujourd'hui, 47 véhicules ont quitté Bangui sous nos yeux. Des Tchadiens sont montés à bord, pour rejoindre leur pays par la route", a-t-il affirmé.
Les autorités sénégalaises ont rapatrié plus de 300 de leurs compatriotes de la Centrafrique, un pays déchiré par des violences inter-religieuses opposant les musulmans aux chrétiens.
En janvier dernier, Michel Djotodia, un chef rebelle arrivé au pouvoir en mars 2013, après le renversement du président François Bozizé, a été poussé à la démission par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest, dont partie la Centrafrique, parce qu'il n'était pas en mesure de mettre fin aux violences inter-religieuses.
Catherine Samba Panza, qui l'a remplacé, a la lourde tâche de rétablir la sécurité et l'ordre dans le pays, et de mettre fin aux violences ayant fait des milliers de morts, selon les organisations humanitaires.