30 DOSSIERS SUR 40 CONCERNENT LE TRAFIC DE DROGUE
OUVERTURE DE LA PREMIERE SESSION DE LA CHAMBRE CRIMINELLE
Au total, 30 dossiers sur les 40 à juger au niveau de la chambre criminelle, concernent le trafic de drogue. L’information a été donnée hier, lundi 29 juin, par le procureur Sérigne Bassirou Gueye, en marge de la cérémonie d’ouverture de la première session de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Une occasion saisie par Me Mbaye Gueye, représentant le Bâtonnier de l’ordre des avocats, pour demander l’abrogation de la loi Latif Gueye, qui ne fait qu’alourdir la Cour d’Assises, selon lui.
Le tribunal de Dakar a connu l’ouverture officielle de la première session de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance hier, lundi 29 juin. Au total, la Chambre criminelle de Dakar aura la lourde tâche de se pencher sur 40 dossiers, du lundi 29 juin au 10 juillet prochain. Selon le procureur Sérigne Bassirou Gueye, sur les 40 affaires, 30 se rapportent au trafic de drogue et seulement 10 concernent les crimes de sang. D’où selon lui, la nécessité d’une chambre criminelle permanente. A l’en croire, il est temps de modifier les textes pour que les prévenus soient au plus vite fixés sur leur sort.
L’occasion faisant le larron, Me Mbaye Gueye, secrétaire général de l’ordre des avocats, non moins représentant du bâtonnier de l’ordre des avocats absents du territoire, a saisi l’occasion pour faire un poignant plaidoyer sur la toute nouvelle réforme judiciaire. De l’avis de Me Mbaye Gueye, la loi Latif Gueye, qui fait du trafic de drogue un délit criminel, est à abroger. A l’en croire, c’est ce qui explique le nombre important de dossiers concernant le trafic de drogue à traiter par la Cour d’Assise. Pour lui, le juge d’instruction n’a rien à voir dans une telle affaire et que ces délits devaient être qualifiés de flagrants délits pour ne pas alourdir la Cour d’Assise.
Dans sa plaidoirie, la robe noire a fustigé le fait que l’enquête de personnalité soit bannie de la procédure dans la Cour d’Assise. A l’en croire, il faut connaître le vécu du prévenu pour pouvoir se faire une religion sur ses motivations au moment de commettre son forfait. Mieux, Me Mbaye Gueye a plaidé pour la disponibilité des moyens de la politique de la réforme entreprise, afin de la rendre efficace. Pour lui, il ne sert à rien de mettre en place une réforme sans les moyens de sa politique. Pour sa part, le président de la chambre criminelle, Aminata a rappelé que dans ce monde en mutation, l’exigence d’une justice dans une attente raisonnable est une plus qu’une nécessité.