48 heures pour exiger le règlement de l’ordonnance
LE SYNDICAT AUTONOME DES MEDECINS DU SENEGAL (SAMES) EN GREVE
Après quelques semaines de tergiversations et de préavis, le syndicat autonome des médecins du Sénégal SAMES, a franchi le rubicond, en rangeant tout bonnement depuis hier lundi les blouses et pour 48h. Une grève, bien que n'ayant pas paralysé le système sanitaire au niveau des CHU, elle a au moins ralenti le rythme des consultations spécialisées.
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a déclenché hier lundi sa première journée de grève pouvant être interprétée comme une nouvelle offensive dans sa bataille contre les autorités sanitaires du pays. Si certains hôpitaux tels que Aristide Le Dantec, Fann et Principal ne semblent pas pour autant affectés par ce vaste mouvement étendu à tout le pays, les districts sanitaires et autres établissements publics notamment HOGGY, Abass Ndao et les hôpitaux de l’intérieur, ont en revanche durement ressenti l’arrêt de travail observé par les médecins.
Selon Mbaye Paye, le Secrétaire général du SAMES joint au téléphone, le mot d’ordre a été suivi à 90 % dans les hôpitaux de Dakar alors qu’à l’intérieur du pays, il a été observé à 100 %. Les médecins qui ont engagé le bras de fer avec leurs autorités de tutelle, vont remettre ça aujourd’hui pour boucler les 48 heures du mot d’ordre. La mauvaise gestion de la politique sanitaire du pays, un secteur toujours confronté à des couacs interminables et d’errements intolérables est à nouveau à l’origine de leur colère.
Les syndicalistes de la Santé dénoncent ainsi à leur manière, le non respect des accords de 2010 signés avec l’Etat. Ils réclament ensuite le paiement immédiat des indemnités de spécialisation à tous les agents de l’Etat, municipaux, universitaires et militaires. La gestion des ressources humaines est aussi décriée à cause du caractère abusif des affectations fréquentes de certains médecins à l’intérieur du pays.
La problématique de la dette hospitalière revient et fait l’objet d’une revendication centrale dont le règlement devrait être accompagné de recrutement de médecins dont l’effectif est très déficitaire par rapport au besoin des populations. Il y’a en outre la problématique des hôpitaux Abass Ndao toujours dans l’impasse et les structures de Louga dont les nouveaux districts (Coki, Keur Momar Sarr, Sakal) sont confrontées à graves difficultés. En somme, le diagnostic fait du secteur par les médecins est loin d’être reluisant et le responsable syndical de résumer l’état des structures de santé comme étant plus malade que les patients qu’elles sont sensés accueillir.
Le Dr Mbaye Paye de rappeler que c’est la violation du protocole d’accord déjà signé avec l’Etat qui est à l’origine de leur mouvement. Pour sa part, le Professeur El Hadji Niang chef du service de radiologie de Le Dantec, a haussé le ton en interpelant les autorités sanitaires avec véhémence pour demander de se pencher sur la recherche de solutions. À tous les syndicats concernés, il a également lancé un appel pour la mobilisation en faveur du règlement définitif de tous les maux qui misent le secteur afin d’assurer la couverture médicale sanitaire nationale. Le professeur Niang estime que les grèves dans le secteur risquent d’entraver l’initiative généreuse du président Macky Sall.
REACTION DU MINISTRE EVA MARIE COLL SECK : «Continuer la discussion pour trouver ensemble les solutions…»
Suite à la perturbation généralisée du secteur de la santé par la grève déclenché hier lundi par le syndicat des médecins du Sénégal , Mme Eva Marie Coll Seck ministre de la Santé et de l’Action sociale s’est dite « relativement surprise du mouvement dans la mesure où nous avons toujours dialogué ».
Et Mme le ministre de faire entendre que depuis un an qu’elle est à la tête de ce département, elle et ses collaborateurs se sont attelés pour qu’il y règne d’un climat serein. Tout en reconnaissant qu’il y a des manquements, elle soutient que c’est en continuant de travailler et de discuter ensemble que les problèmes pourront être surmontés.
Ainsi Eva Marie Coll Seck dit prendre acte du mot d’ordre de grève des médecins de 48 heures qui se termine aujourd’hui et a invité le syndicat à continuer la discussion pour qu’ensemble les solutions soient trouvées. Du côté du Sames, son Secrétaire général a réaffirmé la disponibilité du syndicat à mener des négociations dans le souci de faire avancer le secteur de la santé.