6 000 inscrits sur 11 000 demandeurs
ORIENTATIONS DES NOUVEAUX BACHELIERS DANS LE PRIVE
La plate forme mise en ligne par les autorités académiques pour l'inscription des nouveaux bacheliers laissés en rade dans les universités et instituts supérieurs privés reconnus par le Cames (Conseil Africain et Malgache de l'Enseignement Supérieur) a enregistré 6 454 demandeurs à la date butoir d'hier mercredi 27mars. C'est la révélation faite par Monsieur Abdou Séne, le Directeur de l'Enseignement privé. Ainsi, selon lui, après la clôture hier à minuit des inscriptions on va s'acheminer vers le démarrage des cours pour ces nouveaux bacheliers, à partir du 8 avril prochain. Une démarche que le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (Saes) n'approuve pas du tout, à cause de la nébuleuse qui entoure, souligne le Saes, le critère de choix des établissements devant accueillir les bacheliers en question et la volonté de l'Etat d'enrichir des promoteurs privés au détriment du public.
Face à l’accroissement exceptionnel du nombre de bacheliers qui frappent à la porte de l’Université, l’Etat du Sénégal a dégagé une enveloppe de 5 à 7 milliards F Cfa pour caser ceux d’entre eux qui sont non orientés dans l’enseignement public. Les dépôts de dossiers se font à un rythme exponentiel. Et à la date butoir d’hier mercredi 27 mars le nombre d’inscrit était estimé à 6 454 bacheliers. Le recensement a été effectué sur la base des inscriptions enregistrées sur la plateforme mise en ligne par les autorités et en fonction des filières enseignées dans des établissements reconnus par le Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (Cames).
Le bachelier avait sur cette base à choisir entre 8 établissements privés d’enseignement supérieur et 2 filières pour chaque établissement. Une nouvelle initiative de l’Etat pour donner la chance aux bacheliers laissés en rade et permettre au Sénégal de vivre une année universitaire apaisée. Toutefois se pose la question de savoir si les 11 à 13 écoles supérieures sélectionnées ont la capacité d’accueillir tous les effectifs en attente. Le Directeur de l’enseignement supérieur privé, Abdou Sène, rassure en déclarant que « actuellement, plus de 13 mille places ont été proposées par 11 établissements privés d’enseignement supérieur (EPES), dont les 3.260 dans des filières scientifiques ».
Le même directeur réaffirme qu’ « au total 6.454 nouveaux bacheliers se sont inscrits sur la base de la plateforme mise en ligne par les autorités pour leur orientation dans des établissements privés d'enseignement supérieur ». Il y avait au total 11 000 nouveaux bacheliers qui n’avaient pas pu être casés dans les universités publiques.
Sur le site campusen.sn mise à la disposition des nouveaux bacheliers, il est mentionné que la sélection se fait sur la base des notes obtenues par le postulant dans les matières suivantes : français, mathématique, anglais. La formule de calcul de la moyenne dépendra de la série du candidat (L, S ou G).
En plus des nouveaux bacheliers non orientés 2013, ceux de 2012, de l’avis de Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, « peuvent, dès à présent, s’inscrire en ligne en vue de leurs admissions dans les filières de formations ». Toutefois, il convient de noter, précise-t-il, que « la date limite pour s’inscrire est fixée à ce mercredi (hier) à minuit et espère qu’il y aura 65 000 demandes d’ici mercredi». Les cours, indique toujours le directeur, démarreront le 8 avril prochain pour les nouveaux bacheliers inscrits.
Cette initiative du gouvernement à orienter les nouveaux bacheliers dans l’enseignement privé n’est pas du goût du Saes (Syndicat autonome de l’enseignement supérieur). Dans un communiqué rendu public mardi dernier, les camarades de Seydi Ababacar Ndiaye, Sg du Saes, refusent « l’option du gouvernement de réorienter les nouveaux bacheliers non-orientés dans l’enseignement privé ». Pa contre, ils invitent le gouvernement à « mettre les 5 ou 7 milliards de francs dans le public au lieu d’enrichir des promoteurs privés ».
Pour le Saes, « les titulaires du premier grade de l’université ont droit à une égalité des chances d’accès à l’enseignement supérieur, à un projet pédagogique viable porté par un corps professoral de qualité académique ».
Tout en estimant que les nouveaux bacheliers n’auront pas accès aux prestations sociales (chambres, restaurant, etc.), le Saes reste convaincu que « la solution alternative est de réquisitionner les salles disponibles dans les villes et utilisables immédiatement (CICES, Grand Théâtre, Place du Souvenir, etc.) pour abriter les formations publiques et de respecter le point d’accord relatif au recrutement d’enseignants à partir de conversion des heures complémentaires».