7 PAYS AFRICAINS SUR 10 SOUFFRENT D’UN DÉFICIT D’ENSEIGNANTS
LE DÉFICIT D’ENSEIGNANTS QUALIFIÉS EN AFRIQUE EST UNE RÉALITÉ

Dans un récent bulletin rendu public dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’enseignant, l’Unesco attire l’attention sur le déficit d’enseignants qualifiés en Afrique.
Le déficit d’enseignants de qualité est une réalité dans le continent africain. Dans son bulletin du mois d’octobre publié dans le cadre de la Journée mondiale de l’enseignant, le bureau régional de l’Unesco à Dakar attire l’attention sur ce manquement. Ce déficit s’explique par la croissance régulière de la population en âge d’être scolarisée.
Selon cette institution, aujourd’hui, plus de 7 pays africains sur 10 n’ont pas suffisamment d’enseignants. La région fait face à la plus grande pénurie d’enseignants, représentant deux tiers des nouveaux enseignants nécessaires d’ici à 2030.
Toutefois, renseigne la même source, « pour combler la pénurie chronique des enseignants, de nombreux pays sont en train de sacrifier et de compromettre les progrès en recrutant des personnes peu ou pas qualifiées ».
A l’échelle mondiale, moins de 93 pays connaissent une grave pénurie d’enseignants et ont besoin de recruter environ 4 millions d’enseignants pour atteindre l’éducation primaire universelle d’ici à 2015. Cette situation, rappelle le document, crée une crise mondiale de l’apprentissage.
Au Sénégal, il a été constaté un manque d’expérience pratique des enseignants. « Le Sénégal a été l'un des premiers pays à introduire l'enseigne- ment contractuel qui a été adopté comme politique nationale en 1995, après que l'enseignement primaire soit devenu gratuit.
En 2004, 56 % des enseignants étaient contractuels et payés un tiers du salaire d'un enseignant régulier. Cela a influencé le ratio élèves/enseignant qui a diminué de 49
: 1 en 1999 à 33:1 en 2011, tandis que la scolarisation primaire a augmenté de 67 % », relève-t-on. Selon les données tirées du Rapport mondial de suivi de l'éducation pour tous (Ept 2013/2014), même avec ces chiffres, le Sénégal ne devrait pas atteindre l'objectif d’achèvement de l'éducation primaire universelle avant 2070.
Ce bulletin de l’Unesco soutient également que les programmes de formation des enseignants dans les pays en développement manquent souvent d’opportunités pour les enseignants stagiaires d'acquérir une expérience pratique adéquate en classe.
C'est le cas du Sénégal où le temps consacré à la pratique de l'enseignement n’est que de neuf semaines sur six mois de formation. Cette année, le thème de la célébration de la Journée mondiale de l’enseignant est : « Investir dans le futur, investir dans les enseignants ».