710,45 MILLIARDS DE FCFA DÉJÀ MOBILISÉS APRÈS LE GROUPE CONSULTATIF
FINANCEMENT DU PLAN SENEGAL EMERGENT
Après avoir pris des engagements lors du Groupe consultatif de Paris, en février dernier, les partenaires techniques et financiers passent à l’acte. 710,45 milliards de FCfa ont été mobilisés, soit 19 % des nouveaux engagements.
« Aujourd’hui, la mobilisation des ressources post-Groupe consultatif se situe à 710,45 milliards de FCfa, pour 30 projets du Pap, soit près de 19 % des nouveaux engagements des Ptf », a soutenu, hier, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, lors d’une rencontre avec les partenaires techniques et financiers.
Cette mobilisation concerne quatre catégories de ressources. Dans la première catégorie, il y a les conventions de financements signées qui s’élèvent à 593,8 milliards de FCfa.
On y retrouve 7 projets dans le domaine de l’agriculture, un pour l’environnement, 5 pour l’eau potable et l’assainissement, 3 dans les infrastructures et services de transports.
Il y a aussi 7 projets dans l’éducation et la formation. La santé et la nutrition, l’habitat et le cadre de vie, la paix et la sécurité sociale ont chacun un projet, alors que l’énergie dispose de trois projets.
La deuxième catégorie concerne les conventions de financement approuvées par les conseils d’administration des institutions concernées.
D’un montant de 75,5 milliards de FCfa, elle est relative à divers projets (eau potable et assainissement, infrastructures et services de transports, énergie, développement social et bonne gouvernance).
La troisième catégorie a trait aux conventions de financement déjà négociées avec les institutions concernées. La quatrième, quant à elle, porte sur les projets en évaluation en vue des négociations de financement. D’un montant de 51,2 milliards de FCfa, ces projets concernent l’énergie, les infrastructures et les services de transports.
INSTITUTIONNALISATION DES RENCONTRES AVEC LES PARTENAIRES
Dans le suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), le ministre de l’Economie et des Finances a rencontré, hier, les Partenaires techniques et financiers (Ptf). Cette rencontre d’évaluation sera institutionnalisée. Elle se tiendra tous les trois mois.
Lors de son passage au Groupe consultatif de Paris, le Sénégal s’était engagé à renforcer le cadre de concertation avec l’ensemble des acteurs, notamment les Partenaires techniques et financiers (Ptf). C’est dans ce sens que le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a présidé, hier à Dakar, une rencontre avec les Ptf.
Pour une efficacité de l’aide extérieure, le ministère de l’Economie et des Finances a convenu de tenir des rencontres régulières (trimestrielles), dans le but d’un meilleur alignement des interventions sur les priorités de Pse et d’une harmonisation des procédures des bailleurs.
La rencontre d’hier a permis de discuter de la préparation de la Revue annuelle conjointe (Rac) 2014 et de la revue de l’Arrangement cadre relatif aux appuis budgétaires (Acab II), de voir les manquements aussi bien du côté des autorités que des Ptf. Selon le ministre, l’objectif principal de la rencontre est de renforcer le dialogue « franc et sincère » entre le gouverne- ment et les Ptf.
Amadou Bâ apprécie positivement les efforts déployés des deux côtés pour promouvoir des liens de coopération multiformes et dynamiques, conformes aux principes bien connus de la « Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide » et du « Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement ».
Il souligne que « le ministère de l’Economie et des Finances veillera à l’appropriation du Pse par les acteurs à travers leur mobilisation, et à l’alignement des interventions au Plan d’actions prioritaires (Pap) en rapport avec le Bureau d’opérationnalisation et de suivi (Bos) du Pse ».
« Il fallait expliquer aux Ptf comment le dispositif mis en place pour le suivi du Pse fonctionne », a soutenu le ministre. Les Ptf, soutient-il, ont bien apprécié la démarche.
« Ils ont commencé d’ailleurs à soutenir ce dispositif mis en œuvre et devant améliorer la qualité de la gestion des projets, programmes et réformes.
Le Groupe des cinquante partenaires qui coopèrent avec le Sénégal (G 50) est codirigé par la Belgique et la Banque africaine de développement (Bad). Selon l’ambassadeur du Royaume de Belgique au Sénégal, Johan Verkammen, il est très important d’avoir, de façon régulière, ces rencontres.
« Au- delà des éléments de l’auto-évaluation, les Ptf seront ravis de recevoir toute proposition que vous voudrez bien faire pour améliorer le dispositif de coordination du G50 », a rappelé le représentant-résident du groupe de la Bad, Mamadou Lamine N’Dongo.
Amadou Bâ a rappelé que la rencontre se tient dans un contexte particulier : « Nous devons faire face à une demande sociale toujours croissante avec la nécessité d’une gestion concertée et transparente des politiques en partenariat avec les acteurs nationaux et nos Ptf ».
UN TAUX DE CROISSANCE DE 4,9 % ESPÉRÉ EN 2014
L’engagement des autorités dans la mise en œuvre des réformes et des premiers projets prioritaires du Pse, explique Pierre Ndiaye, directeur de la Prévision et des études économiques (Dpee) du ministère de l’Economie et des Finances, va constituer un facteur déterminant dans l’accélération de la croissance.
A l’en croire, le taux de croissance du Pib réel est projeté à 4,9 % en 2014 et serait porté par une agriculture plus performante, le redressement de l’industrie ainsi que le maintien du dynamisme dans les activités de services.
M. Ndiaye soutient que l’inflation devrait rester modérée en 2014 dans un contexte de stabilité des marchés mondiaux des matières premières. Le déficit du compte courant s’améliorerait en pourcentage du Pib, à la faveur du renforcement des exportations de biens, et le solde global dégagerait un excédent.
Dans le domaine budgétaire, le gouvernement entend poursuivre la rationalisation des dépenses publiques et l’accroissement des recettes afin de dégager une plus grande marge de manœuvre budgétaire pour financer les dépenses prioritaires.
Ainsi, le déficit budgétaire dons compris est projeté à 5,1 % du Pib en 2014 après 5,5 % en 2013. Selon M. Ndiaye, si les perspectives optimistes tablent sur un taux de croissance de 6,8 % en 2015, les pessimistes prévoient 5 %.
LA LOI DES FINANCES RECTIFICATIVE PRENDRA EN COMPTE LES RÉALITÉS DU PSE
Selon le ministre Amadou Bâ, la Loi des finances rectificative (Lfr), qui est déjà entérinée en Conseil des ministres et qui sera soumis à l’Assemblée nationale, a pour objectif de traduire, au niveau budgétaire, la mise en œuvre du Pse.
Il s’agira de « revoir l’ensemble du budget à la lumière des nouvelles réalités ». La Lfr permet de prendre en compte l’impact de la réforme fiscale qui a une incidence sur les recettes.
Il y a des dispositions particulières qui sont prises comme la réduction des dépenses courantes de l’ordre de 30 milliards de FCfa. Des arbitrages seront aussi faits sur le budget de fonctionnement et celui d’investissement afin de dégager des marges supplémentaire en vue du financement du Pse.
Déjà, les ajustements faits ont permis de dégager une enveloppe de 57 milliards de FCfa devant permettre le lancement des études sur les 27 projets phares du Pse. Pour ce qui est des contreparties au financement extérieur de ces projets, l’Etat a déjà mobilisé 108 milliards de FCfa.
Amadou Bâ a précisé que les autorités vont mobiliser environ 50 milliards de FCfa pour démarrer le financement du Pse à travers des projets agricoles et d’électrification rurale.
Il a réaffirmé, aux partenaires techniques et financiers, que le cap des réformes sera maintenu de même que la tendance visant à améliorer les ressources internes. De plus, l’Etat va s’attaquer à des questions difficiles comme les comptes de dépôts.