AÏDA NDIONGUE : JE SOUFFRE D'HYPERTENSION
AU JUGE DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Le procès de Aïda Ndiongue devait se tenir hier. Il a été renvoyé au 1er avril prochain par le tribunal correctionnel, pour la comparution du gendarme qui a mené l’enquête.
Le procès d'Aïda Ndiongue s'est ouvert hier sur échange déconcertant entre le président du tribunal correctionnel et la prévenue. Le juge Kane s'est d’emblée mis à sermonner la responsable libérale, en lui reprochant d'avoir fait des difficultés pour venir déférer devant le tribunal. “Madame Aïda Ndiongue, sachez que vous êtes dans les liens de prévention. Vous n'avez aucun droit de refuser de répondre à la convocation du tribunal”, a asséné le juge.
“Vous êtes entre les mains de la justice et vous devez faire preuve de maturité et de politesse. Car, nous avons appris, ce matin, que vous avez refusé de déférer à la convocation”, a poursuivi le juge Kane. À cette mise au point, Aïda Ndiongue a rétorqué : “Je n'ai pas refusé de déférer à la convocation. Je souffre d'une hypertension. Je respecte toujours les institutions de mon pays.”
Avant que Me Borso Pouye, l'un de ses avocats, ne vienne à sa rescousse. “Monsieur le président, en voyant la prévenue, on sent qu'elle est malade. Les pénitentiaires peuvent en témoigner. Ce matin, notre cliente avait des difficultés pour se tenir debout”, a-t-il déclaré.
Sans se laisser démonter, le président du tribunal a souligné : “Il y a des procédures à suivre quand un détenu est malade, vous le savez en tant qu'avocat. Nous à notre niveau, nous jugeons le prévenu sur la base du dossier qui nous a été soumis”, a conclu le juge.
Après ce bref échange, les conseils de l'ex-sénatrice ont demandé au tribunal la comparution du gendarme qui a mené l’enquête sur l'affaire de leur client. Une demande acceptée par le tribunal qui a renvoyé le procès au 1er avril prochain.
Parents, militants et sympathisants, amis et alliés qui avaient pris d'assaut le tribunal correctionnel, espéraient sans doute une autre issue pour l'ex-sénatrice, poursuivie pour détournement de deniers publics. On lui prête une fortune qui s’élève à 47 milliards 675 millions de F Cfa. Ainsi, hier l'affluence a donné lieu à de nombreuses altercations entre les policiers et le public trop nombreux pour la salle 3 du palais de justice.
La dame a reçu de nombreux témoignages de sympathie. “C’est un excellente femme et une vraie battante”, entendait-on de temps à autre. “Toutes ses qualités ont fait d'elle une personne respectueuse”, a lancé un militant acquis à sa cause. Tout ce beau monde devra revenir le 1er avril prochain pour connaître l'épilogue de cette affaire.