Abbas Jaber rembourse 5 milliards
Parfum de médiation pénale dans le dossier Suneor
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Bingo ! 5 milliards de francs Cfa viennent de renflouer les caisses de l’Etat du Sénégal, provenant de l’homme d’affaires Abbas Jaber. Le patron de la Suneor n’a pas peiné à rembourser des sommes que lui réclamaient les autorités de l’Etat du Sénégal dans le cadre du recouvrement des Biens mal acquis.
L’Etat du Sénégal engrange des résultats importants dans la traque des biens mal acquis. Après les remboursements ou cautions déjà versés par des personnes mises en cause dans des procédures judiciaires comme notamment Pape Aly Guèye de Myna Distribution (8 milliards de francs), Amadou Kane Diallo (300 millions de francs), Moustapha Yacine Guèye (2 milliards), l’offre de Ndèye Khady Guèye qui aurait proposé de cautionner 2,7 milliards, selon L’Observateur, entre autres, voilà qu’un autre remboursement important vient d’être encaissé.
L’homme d’affaires Abbas Jaber, patron de la Suneor, a déposé un chèque de 5 milliards de francs Cfa pour solder certains comptes avec l’Etat du Sénégal. Le remboursement libéré il y a quelques jours, après d’âpres négociations consécutives à une offre de remboursement formulée spontanément par Abbas Jaber, représente des sommes que Suneor devait payer à l’Etat du Sénégal et qui, jusqu’à présent, semblaient lui être données en cadeau.
En effet, l’Etat du Sénégal avait laissé à Suneor des immeubles à Dakar, et dans d’autres localités du Sénégal ainsi qu’à Paris que l’entreprise occupait sans les avoir achetés ou même payé le moindre loyer. Cette situation qui a duré depuis que la Suneor avait été cédée à Abbas Jaber à l’issue d’un appel à candidatures montre que les intérêts de l’Etat du Sénégal n’avaient pas toujours été saufs dans cette opération.
Le Président Macky Sall a donc instruit le ministre de la Justice Aminata Touré de mettre en œuvre toutes procédures idoines pour le recouvrement des sommes dues. Les résultats n’ont pas tardé et les services du ministère des Finances sont entrés en possession de l’argent remboursé.
L’opération s‘est déroulée en toute discrétion. Il reste que ce remboursement constitue une épine que Abbas Jaber s’enlève du pied car cela pourrait lui éviter la remise en cause de l’opération de privatisation de la Suneor. Il faut aussi relever que les autorités du régime du Président Abdoulaye Wade n’avaient jamais estimé devoir demander à la Suneor de payer une quelconque somme pour l’occupation de ce patrimoine appartenant à l’Etat.
On ne manquera pas aussi de souligner que des velléités d’aliénation du patrimoine foncier de la Suneor avaient été notées. Par ailleurs, l’homme d’affaires Franco-Sénégalais qui continue de prêter un luxueux appartement à Karim Wade à l’Avenue Victor Hugo dans le 16ème arrondissement de Paris, semble échapper à des poursuites dans le cadre de l’affaire du jet privé qu’utilisait Karim Wade du temps de sa splendeur. Cet avion appartenant à Abbas Jaber était exploité par la société Darta qui le louait à l’Etat du Sénégal qui, en l’espace de 5 ans d’utilisation, a payé plus de 7 milliards pour le confort de Karim Wade. On ne sait pas encore si les autorités voudront encore fouiner dans l’opération de cession de Transail au même Abbas Jaber.
L’autre médiation pénale
Hamath kane - Abbas Jaber a remboursé 5 milliards de francs Cfa à l’Etat du Sénégal dans le cadre du recouvrement des biens mal acquis. C’est à peu près la somme qui avait fait la Une de La Gazette en mai 2010 et qui lui avait valu un procès en diffamation, intenté par l’industriel, à l’issue duquel le journal a été condamné.
L’Etat avait, en effet, subventionné au profit de M. Jaber et de sa société à hauteur de 6 milliards de francs Cfa. Aujourd’hui, c’est une manne importante dans les caisses de l’Etat qui, pourtant, devrait être récupérée par le régime de Wade. Mais, la procédure ne manquera pas de faire grincer des dents.
Jaber qui avoue ainsi avoir été «favorisé» dans cette opération, est-il, en conséquence, exempté de toutes poursuites judiciaires ? Cette subvention va-t-elle se poursuivre ? Dans tous les cas, le débat sur la médiation pénale qui avait d’ailleurs pollué l’atmosphère de la traque des biens mal acquis, ne manquera pas de refaire surface. Même si le chef de l’Etat avait tranché net que la justice ira «jusqu’au bout sans compromission».