ABDOU FALL CHEZ MACKY
ALLIANCE ACAN-APR
C’était dans l’air depuis plusieurs mois. L’ex-ministre de la Santé d’Abdoulaye Wade a fini par rejoindre le camp présidentiel. Abdou Fall et son mouvement, Alternative citoyenne/Andu Nawlé (ACAN), ont décidé de soutenir le président de la République afin de prendre part à "l’œuvre de transformation nationale" à travers le Plan Sénégal émergent (PSE).
Après les élections locales du 29 juin dernier, une recomposition politique à petits pas s’enclenche de manière progressive, et ce, en direction d’autres échéances dont la plus immédiate est la présidentielle de février 2017. Les tractations politiques destinées à renforcer les coalitions déjà existantes entre dans ce cadre. C’est ainsi qu’il faudrait comprendre la rencontre organisée hier entre une délégation du secrétariat national de l’Alliance pour la République (APR) dirigée par Mahmout Saleh, directeur du cabinet politique du chef de l’Etat, et le mouvement Alternative citoyenne/Andu nawlé (ACAN) d’Abdou Fall, ancien du Pds et ex-ministre de la Santé sous le régime de Me Abdoulaye Wade. Avec la bénédiction du président de la République.
A cet effet, a été scellé un "Pacte pour la République et pour l’émergence du Sénégal" entre les deux entités. "Cette rencontre vient sanctionner une réalité qui s’est déjà matérialisée sur le terrain politique. C’est une occasion de marquer l’unité politique et programmatique entre Acan et Apr", a déclaré d’emblée Mahmout Saleh. "La famille s’agrandit, c’est un signe de grand rassemblement autour du président de la République en perspective de 2017", a renchéri Abdourahmane Ndiaye, conseiller politique du Président.
La rencontre intervient dans un contexte de "relance" des activités des deux principales coalitions de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yaakaar (BBY) et Macky 2012, longtemps en léthargie sur le terrain politique où le Pds et ses alliés se montrent assez remuants. Mais cette nouvelle donne décidée par le président de la République porte en elle la rivalité diffuse entre lesdites coalitions. Et c’est Saleh qui en a donné un aperçu. "Nous sommes ici en tant que représentants de la coalition Macky 2012 et non de BBY, parce que nous ne voulons pas que les autres leaders de ladite coalition pensent que nous utilisons BBY à des fins personnelles", a précisé l’ex-militant trotskyste devenu allié naturel des régimes au pouvoir depuis 2000 au Sénégal.
"Au service du Président"
"Macky 2012 est la coalition qui a porté la candidature du président Macky Sall au premier tour de la présidentielle de 2012 alors que BBY est née entre les deux tours de cette élection", a-t-il ajouté comme pour marquer la préséance de l’une sur l’autre. Le rajout -toutes les deux entités sont des coalitions du président de la République-, ne changeant rien à l’idée primordiale déjà avancée. Pour le patron du cabinet politique de Macky Sall, "nous sommes dans un régime présidentiel. Et dans un régime présidentiel, le parti présidentiel est au service du président de la République."
Tenace avec cette idée, Abdou Fall, ex-libéral, disciple de Cheikh Anta Diop auparavant, s’est engouffré dans la brèche pour souligner que "les coalitions politiques n’ont d’utilité que si elles sont au service du président de la République." Pour lui, c’était le moment de justifier son engagement auprès de Macky Sall, notamment par le lancement du Plan Sénégal émergent (PSE). "Je doute qu’il y ait depuis les indépendances un projet aussi pertinent que le PSE", a-t-il déclaré. Logique jusqu’au bout, il s’est donc engagé à créer "les conditions d’une popularisation du PSE de façon à ce que les Sénégalais se mobilisent et se l’approprient dans le but de participer à l’œuvre de transformation nationale."