ABDOU KHAFOR TOURÉ GÈLE SES ACTIVITÉS

Frustré par “les querelles d’ego, le parachutage, les démarches claniques et les ambitions personnelles” qui prévalent dans son parti, l’ex-dg de l’Agence nationale de l’emploi des jeunes (Anej) a décidé, depuis hier, de geler ses activités au sein du comité directeur du Pds et au sein de la Fédération nationale des cadres libéraux.

Le Parti démocratique sénégalais (Pds) s’enlise davantage dans la crise qui le secoue depuis un certain moment. Et les récents développements de cette situation ne sont pas pour arranger les choses. Bien au contraire ils l’ont envenimé à tel point que certains commencent à quitter la barque libérale vers d’autres cieux.

C’est le cas de l’ancien directeur général de l’Agence nationale de l’emploi des jeunes (Anej), Abdou Khafor Touré qui, depuis hier, a tout simplement pris la décision de geler ses activités au sein du parti libéral et au sein de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) dont il était membre.

“Mes nouvelles responsabilités étant incompatibles avec mes charges politiques actuelles, j’informe par la présente, après concertations avec mes proches, de ma décision de geler toutes mes activités au comité directeur et à la Fédération nationale des cadres libéraux à compter de ce jour”, a-t-il déclaré dans un communiqué transmis hier à EnQuête.

Ainsi, “après une évaluation précise de la situation et une profonde introspection personnelle”, le désormais ex-militant libéral a décidé de “ donner une autre orientation à sa carrière professionnelle en donnant une suite favorable à une offre d’une société privée de la place”.

Les raisons de cette cassure trouvent sûrement leur source dans la brouille intervenue récemment entre le Secrétaire général du Pds et les cadres de son parti. Abdoulaye Wade a récemment décidé de supprimer la structure regroupant les cadres de son parti, pour en créer une autre dirigée par un proche de son fils, Lamine Bâ. Depuis lors la fronde s'est organisée.

Parmi les frondeurs, Abdou Khafor Touré qui, lors du dernier comité directeur du Pds, avait refusé de reconnaître une quelconque légitimité à Lamine Bâ. “Depuis la chute du Pds, au soir du 25 mars 2012, malgré les ressentiments liés aux frustrations de la gestion du pouvoir, j’avais volontairement pris l’option de faire partie de l’équipe qui devait assurer le combat pour la survie du PDS et de la déclinaison d’un nouveau cap stratégique pour l’avenir”, confie Abdou Khafor Touré qui poursuit :

“Cela signifiait relever les défis de la réorganisation, de la base au sommet, du renouvellement générationnel et d’adoption des ruptures historiques et fondamentales tirées d’un diagnostic sans complaisance de notre trajectoire commune.”

Mais hélas, se désole-t-il dans le document, “les querelles d’ego, le parachutage, les démarches claniques et les ambitions personnelles n’ont pas cédé la place à une ambition collective de reconstruction d’une organisation moderne, démocratique et attractive”. Toutes choses qui ont motivé son départ du Pds. Vers d’autres cieux ?