ABDOUL MBAYE CEDE LA PLACE A MIMI
Le président de la République Macky Sall a mis fin hier, dimanche 1er septembre 2013, aux fonctions de Premier ministre d'Abdoul Mbaye qui siégeait au dit poste depuis le 02 avril 2012. Aminata Touré, jusque-là ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a été nommée à la tête du gouvernement. La deuxième femme à siéger à la Primature après Mame Madior Boye, premier ministre sous le régime de Me Wade, a placé sa nomination « sous le sceau de l'accélération des actions engagées par le gouvernement ». Avant de débuter ses consultations pour la formation du nouveau gouvernement dont la liste des membres est annoncée pour ce jour, lundi 02 septembre.
Abdoul Mbaye out, Aminata Touré dans la place. Voilà de manière schématique le résumé du chamboulement opéré hier, dimanche 01 septembre, à la tête du gouvernement sénégalais. Et pour cause, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a été démis de son poste de chef de gouvernement par le Président Macky Sall.
Le banquier de formation qui a été nommé audit poste, le 02 avril 2002, dans la foulée de l’accession du président de l’Apr à la magistrature suprême, quitte le siège du Building administratif après avoir dirigé l’attelage gouvernemental pendant dix-huit mois de fonction.
Sa défénestration annoncée dans toutes les chaumières depuis pas mal de temps, mais jamais matérialisée par le chef de l’Etat, est finalement intervenue après moult tribulations. L’ancien Premier ministre, contesté de part et d’autre aussi bien par l’opposition que par le parti au pouvoir, en l’occurrence l’Apr dont certains membres lui reprochaient en catimini de ne pas faire partie de ses rangs, a finalement été destitué par son employeur, selon la version officielle.
Pour rappel, Abdoul Mbaye a été l’un des rares premiers ministres du Sénégal à se confronter à une motion de censure. Pour rappel, en décembre dernier, l'Assemblée nationale avait rejeté une motion de censure déposée par le groupe des Libéraux et démocrates contre le gouvernement du Premier ministre sortant.
Ses auteurs visaient Abdoul Mbaye, en raison de son rôle supposé dans le placement au Sénégal de l’argent de l’ex-Président du Tchad, Hissène Habré, à son arrivée au Sénégal, en 1990, au lendemain de la perte du pouvoir.
Fils du célèbre magistrat Kéba Mbaye à qui le Sénégal doit le code électoral consensuel des années 90, Abdoul Mbaye part.
Aminata Touré arrive. Jusque-là ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Aminata Touré a été nommée au poste de Premier ministre. Issue des rangs du parti présidentiel et qui s’est montré très visible dans la traque des biens présumés mal acquis, « Mimi », comme on l’appelle familièrement, a officiellement déclaré que sa nomination est placée sous le sceau de « l’accélération des actions déjà engagées » par le gouvernement.
Devant la presse, elle a commenté le choix porté sur elle, en ces termes : « Je voudrais rendre grâce à Dieu et remercier le président de la République de la marque de confiance. J’ai accepté ce poste avec beaucoup d’humilité en me promettant de renouveler mon engagement et de marquer justement ce nouveau challenge, ce nouveau défi, sous le sceau de l’accélération des actions qui ont été entreprises depuis l’année dernière ». Et d’indiquer dans la foulée : « C’est également l’occasion pour moi de saluer mon prédécesseur et de lui rendre hommage pour le travail qu’il a accompli jusqu’ici. Je prends le bâton pour continuer cette course qui est une course pour le développement et pour l’amélioration des conditions d’existence de nos concitoyens.
Cette mission s’accomplit dans un contexte qui n’est pas facile, un contexte international marqué par la crise. Nous ne l’avons pas peut-être suffisamment dit. Mais tous les pays de ce monde font face à ces défis. Et le Sénégal a suffisamment d’hommes et de femmes pour les relever, dans le travail et dans l’abnégation».