ABDOUL MBAYE MENACE LES DOUANIERS, POLICIERS ET GENDARMES VÉREUX
TRACASSERIES SUR LE CORRIDOR DAKAR-BAMAKO
Désormais, avec le lancement du régime du Transit routier inter-Etats (Trie) entre le Sénégal et le Mali, les tracasseries sur le corridor Dakar-Bamako seront bientôt un mauvais souvenir. Le Premier ministre, Abdoul Mbaye, a mis en garde les forces de sécurité et de contrôle contre les éventuelles dérives qui seront sévèrement punies.
Procédant hier au lancement officiel de l’application du régime du Transit routier inter-Etats (Trie) entre le Sénégal et le Mali, le Premier ministre, Abdoul Mbaye a mis en garde les forces de sécurité et de contrôle opérant sur le corridor Dakar-Bamako.
Un axe où des tracasseries souvent notées ne manquent pas de plomber les économies des deux pays. «J’exhorte les forces de sécurité et de contrôle, douane, police, gendarmerie, Eaux et forêts, à se conformer strictement à la lettre et à l’esprit de la Convention de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), relative au régime du Trie, qui vise à faciliter la circulation des marchandises dans l’espace communautaire.
Je les invite à faire une application correcte des instructions et notes de service qui en sont issues, en proscrivant tout acte de tracasserie, sous quelque forme que ce soit», recommande le Premier ministre.
Sur un ton ferme, Abdoul Mbaye a évoqué la responsabilité des différents acteurs qui ne doivent pas, prévient-il, abuser des facilités mises à leur disposition pour s’adonner à des dérives. Car, dit-il, les déversements frauduleux de marchandises sous douane de même que les trafics illicites de toutes sortes seront sévèrement réprimés conformément à la loi.
Ainsi, il a invité les services concernés du commerce et des transports à continuer de sensibiliser les différents acteurs pour un accroissement du commerce intra-régional fondé sur un respect des règles édictées en la matière.
Défendant ses hommes, Mouhamadou Makhtar Cissé, Directeur général de la Douane, refuse d’accepter l’idée d’une existence de tracasseries douanières sur le corridor Dakar-Bamako. Car, précise-t-il, «le contrôle douanier n’est pas un enjeu fondamental pour nous sur les marchandises en transit. Il y a un système d’escorte. On ne peut pas parler de tracasseries douanières.
Il y a peut-être des contrôles inappropriés sur le corridor par l’ensemble des forces de sécurité et un effort de rationalisation des contrôles a été déjà fait à cet effet», apprend-il. M.Cissé de noter que «la place de la Douane dans l’élaboration, la conduite et la réussite du projet du Transit routier inter-Etats est centrale».
Fondamentalement, rassure-t-il, le travail de contrôle de la Douane sera déterminent. «Avec ce Trie, nous allons mieux contrôler pour améliorer la fluidité sur le corridor Dakar-Bamako qui est un corridor vital pour le Mali et le Port de Dakar», confie-t-il.
Vers la réduction de moitié des frais d'escorte entre le Sénégal et le Mali
Le Premier ministre a saisi l’occasion pour révéler que l’escorte douanière, souvent lourde et onéreuse pour les opérateurs, sera, à terme, supprimée pour les marchandises circulant sous le régime du Trie. Elle sera définitivement remplacée par un suivi électronique des marchandises.
Dans cette attente, dès le démarrage du Trie, et pour rendre plus compétitif le corridor Dakar- Bamako par Kidira et Diboli, les frais d’escorte actuellement fixés à 145 000 FCfa seront réduits de moitié. LeTrie, dit le Premier ministre, apportera sans doute un gain de temps (en raison des 2 postes de contrôle retenus par pays) et réduira les coûts pour les transporteurs et commerçants empruntant le corridor Dakar-Bamako.
De plus, en lieu et place des cautions bancaires habituellement exigées pour les acquits-à-caution, il est institué un fonds de garantie du Trie alimenté par une cotisation de 0,50% de la valeur CAF des marchandises transportées sous ce régime.
Abdoul Mbaye a signalé que dans un contexte économique international difficile, marqué par un ralentissement de la croissance et une montée en puissance de l’insécurité au niveau des frontières, il est d’une impérieuse nécessité pour les pays en voie de développement de donner corps à l’intégration économique sous-régionale. Et, cette intégration économique dépend du développement des échanges commerciaux.