Abdoul Mbaye offre 500.000 francs et promet une autopsie
AFFAIRE ANTOINE ROBERT SAMBOU
De passage à Mlomp, avant-hier samedi lors de l’inauguration du Pont d’escale de Carabane, le Premier ministre Abdoul Mbaye a été accueilli par des jeunes porteurs de pancartes. Ces derniers réclamaient justice pour leur frère Antoine Robert Sambou qui aurait été torturé à mort par des éléments des forces armées. Après avoir exigé l’arrêt des bavures des forces de sécurité sur les populations, les manifestants ont réclamé l’autopsie pour déterminer les véritables raisons de la mort de leur frère.
Arrivé à hauteur des contestataires, le Premier ministre a baissé sa vitre pour s’enquérir des nouvelles avant de promettre de recevoir les manifestants plus tard. De retour dans la ville de Mlomp, il les a reçus en audience en présence du commissaire central, du patron de la gendarmerie et des autorités administratives et locales de la région de Ziguinchor.
Abdoul Mbaye a promis de prendre le problème à bras le corps et de donner des instructions pour que l’autopsie sur le corps d’Antoine Robert Sambou soit effectuée et que les raisons de sa mort soient déterminées. Abdoul Mbaye a également offert une enveloppe de 500.000 francs aux manifestants. Une somme que les proches de la victime entendent utiliser pour constituer un avocat dans le bras de fer qui va les opposer avec l’Etat, si l’autopsie confirme que Antoine Robert Sambou est mort de torture.
Rappelons que l’incident s’est produit la semaine dernière dans la bourgade de Pointe Saint Georges, département de Oussouye, communauté rurale de Mlomp, arrondissement de Loudia Ouoloff. Dans cette zone où les nerfs des soldats sont à fleur de peau du fait de la récurrence des attaques rebelles, l’armée a été saisie par le chef de village d’une bagarre entre la victime et son voisin. La victime a été cueillie manu militari et conduite à la base militaire où il a passé un sale quart d’heure entre les hommes en treillis qui, dans la nuit, l’ont ramenée mourante à son domicile.
Antoine Robert Sambou a succombé à ses blessures et a été transporté à l’hôpital de Ziguinchor pour les besoins de l’enquête. Mais le médecin légiste de Ziguinchor avait indiqué ne pas détenir le matériel pour procéder à l’autopsie. Le procureur va rencontrer la famille de la victime aujourd’hui.