Abdoulaye Thiongane recadre les défenseurs d’Habré
INDIGNE PAR LES MENACES DE SES AVOCATS ET LA MANIFESTATION DES OUAKAMOIS
Les sorties des avocats de l’ancien Président du Tchad et de certaines populations de Ouakam, lieu où a vécu Hissène Habré durant les 23 ans qu’il est en exil au Sénégal, ont fait sortir Abdoulaye Thiongane, membre de la Convergence des cadres républicains de Ouakam de ses gonds. Ce dernier, qui a du mal à concevoir les condamnations du placement sous mandat de dépôt d’Habré pour crime de guerre, génocide et tortures, n’a pas hésité à recadrer les fervents défenseurs du prédécesseur d’Idriss Déby, avant de les inviter à savoir raison garder.
«Au niveau de Ouakam, il y avait un groupe qui s’activait à tout faire pour défendre Habré», a-t-il d’emblée indiqué, hier. Mais, poursuit-il, «je crois qu’il faut dire aux Sénégalais que Ouakam et sa population sont en phase avec l’Etat de droit. Donc, nous avons la responsabilité de laisser les juridictions compétentes faire leur travail convenablement». Aussi, soulignant qu’«Habré est un parent, un ami et un oncle», M. Thiongane affirme que «malgré cette situation, nous ne devons pas approuver l’injustice. C’est toujours désolant de le voir dans cette situation, mais cela est une chose qui ne dépend pas de nous. Il a vécu avec nous plus de 23 ans et cette situation ne saurait nous faire plaisir. Mais comme on dit, force reste à la loi».
De ce fait, invite le cadre «apériste» de Ouakam, «j’exhorte mes parents Ouakamois et Oukamoises à avoir beaucoup plus de retenue par rapport à cette situation». Sur sa lancée, le politicien n’a pas aussi manqué de condamner «toute manifestation au niveau de Ouakam parce que beaucoup de personnes pensent que c’est une volonté politique, ce qui n’est pas le cas. C’est un dossier que l’Etat a hérité et que le Sénégal est un Etat de droit». En effet, explique-t-il, «ceux qui cherchaient à manifester sont des gens qui sont proches, des gens qui dépendaient de Habré pour survivre. Mais cela ne doit pas nous pousser à monnayer notre dignité».
Concernant les avocats de Habré, M. Thiongane - non sans manquer de reconnaître qu’ils sont dans leur droit et qu’ils jouent leur rôle pleinement - a tout de même tenu à les inviter à «savoir raison garder et à devenir des patriotes. Leur sortie n’est pas responsable. Ce combat doit se faire au niveau du tribunal, donc qu’ils le fassent dans ce lieu. Ils n’ont qu’à dire tout ce qu’ils ont à dire du haut de la tribune de la juridiction compétente».