ABDOULAYE WADE NE VEUT NI GRÂCE NI AMNISTIE
SORT DE KARIM WADE
Loin des oreilles et des yeux indiscrets, le dossier Karim Wade fait l’objet de discussions et de manoeuvres à des niveaux insoupçonnés. Mais Me Abdoulaye Wade reste campé sur sa position : ni grâce ni amnistie. Son fils n’a rien fait, continue-t-il de clamer, donc il doit bénéficier d’un non-lieu total.
Avant de prendre les airs pour la France où il se trouve depuis une semaine, Me Abdoulaye Wade a reçu beaucoup de gens. Aussi bien du pouvoir que de son camp. Au cours des rencontres entre l’ancien président de la République et ses hôtes particuliers, l’affaire Karim Wade (feuilleton judiciaire de ces deux dernières années) a été au coeur des discussions. Il ressort en effet des confidences soufflées par des sources généralement bien informées que proposition a été à l’ancien chef de l’Etat d’arrêter ses incessantes attaques contre les tenants du pouvoir, au premier chef le locataire du Palais de l’avenue Léopold Sedar Senghor.
En contrepartie de cet armistice, un traitement magnanime sera réservé au dossier de son fils empêtré dans la procédure de la traque des biens présumés mal acquis et écroué depuis le 17 avril 2013. Le deal proposé par les médiateurs de l’ombre consiste fondamentalement à organiser le procès de Karim Wade devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) où il sera jugé et condamné. Mais après sa condamnation, l’ancien superpuissant ministre de la Coopération internationale et des Infrastructures ne passera beaucoup de temps derrière les barreaux. D’autant que l’idée retenue dans les cercles du régime et vendue par les émissaires auprès du pape du Sopi est de gracier aussitôt Wade-fils.
Pour démontrer à leur interlocuteur qu’il y a possibilité d’aller au delà d’une grâce présidentielle celui-ci le désire, ils estiment qu’une loi portant amnistie des faits de prévarications financières commis dans la période de 2000 à 2012 pourrait votée. Une telle mesure permettra non seulement à Karim Wade de recouvrer la liberté, mais ce sera aussi le bout du tunnel pour tous les dignitaires de l’ancien régime concernés par la procédure de traque des biens dits mal acquis.
Après avoir écouté attentivement ses hôtes, Me Wade en rejeté en bloc les différentes propositions qui lui ont été faites. Ecartant tout idée de condamnation contre son fils, l’ancien Président n’exige ni plus ni moins qu’un non-lieu total. Sur les raisons de son refus des offres proposées par les fameux médiateurs, une source explique : «Wade estime qu’une grâce présidentielle efface la peine, mais pas les faits. Et pour ce qui est de l’amnistie, elle efface non seulement la peine mais aussi les faits.
Cependant, elle n’efface pas le souvenir ». Conséquence en cas d’amnistie ou de grâce, l’opinion continuera toujours à tenir Karim Wade responsable des faits d’enrichissement illicite qui lui sont reprochés. C’est pourquoi Wadepère exige son fils soit blanchi par la justice surtout que, argue-t-il, «aucune preuve de sa culpabilité n’a été établie en dépit des investigations menées au Sénégal et un peu partout dans le monde».