ABIDJAN CRAINT DES "RISQUES RÉELS DE PROPAGATION" DE LA FIÈVRE EBOLA EN COTE D'IVOIRE
ABIDJAN, 24 mars 2014 (AFP) - Les autorités sanitaires ivoiriennes ont déclaré lundi craindre des "risques réels de propagation" du virus Ebola en Côte d'Ivoire, alors que 66 cas mortels de fièvre hémorragique ont été rapportés en Guinée et au Libéria. "Nous sommes inquiets.
La maladie peut facilement voyager. Les animaux (qui véhiculent le virus, NDLR) ne connaissent pas de frontière", a observé Simplice Dagnan, le directeur général de l'Institut national d'hygiène publique (INHP) de Côte d'Ivoire.
La foyer du virus en Guinée se trouve à "environ 140-150 kilomètres de la Côte d'Ivoire. La maladie peut facilement arriver chez nous", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse. L'épidémie de fièvre Ebola présente un risque "réel" et "élevé" de "propagation dans notre pays", a insisté M. Dagnan, qui a qualifié la situation de "préoccupante".
Les districts sanitaires, notamment dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, la région proche de la Guinée et du Liberia, ont été mis en alerte afin de détecter "précocement" tout cas suspect, alors que les contrôles ont été renforcés aux frontières terrestres et aéroportuaires, selon M. Dagnan.
La fermeture des frontières avec la Guinée et le Liberia, une mesure "pas très efficace" selon le dirigeant de l'INHP, en raison des multiples points de passages non officiels entre ces pays, n'a "pas encore été décidée" par la Côte d'Ivoire, a-t-il déclaré.
Le personnel de santé est également sensibilisé, alors que des campagnes de sensibilisation, appelant notamment à éviter de chasser ou manipuler les animaux transmetteurs, ont été lancées, de même source.
En Afrique, l'infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauve-souris, de singes, d'antilopes des bois et de porc-épics retrouvés morts ou infectés dans la forêt tropicale, selon les autorités ivoiriennes.
Le virus se propage ensuite entre hommes par "transmission inter-humaine", à la suite de contacts directs avec le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides biologiques des personnes infectées, de même source. Le taux de létalité des fièvres hémorragiques peut atteindre 90%, a rappelé Simplice Dagnan.