Abou Abel engrange une autre responsabilité
CONSEILLER SPECIAL, PORTE-PAROLE A LA PRESIDENCE ET PRESIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE DE L’ANAM
Dans la distribution des postes de responsabilité, le Président Macky Sall fait preuve d’une générosité démesurée à l’endroit de certains de ses proches. Abou Abel Thiam n’ose pas soutenir le contraire. Puisqu’en dehors de son poste de Conseiller spécial et porte-parole du président de la République, il a été bombardé en catimini président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale pour les affaires maritimes (Anam) en remplacement de Moustapha Camara. Du «yokkuté individuel» aux antipodes des discours proclamés urbi et orbi depuis le 3 avril 2012.
Les promesses maintes fois déclamées par les autorités d’ériger la gestion sobre et vertueuse en mode de gouvernance jurent totalement avec les pratiques en cours au sommet de l’Etat. Les exemples pour asseoir cette thèse sont légion. Bien que vendu à l’ensemble des Sénégalais, le programme «Yonou Yokkuté» est uniquement destiné à quelques privilégiés du régime qui jouissent de la plupart des avantages.
Abou Abel Thiam, qui manifestement est béni des dieux, pourra désormais s’étonner des poussées de colère des populations face à la vie dure. D’autant qu’il a été bombardé tout récemment président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale pour les affaires maritimes (Anam). Une nouvelle planque qu’il cumule jusque-là avec son poste de conseiller spécial et porte-parole du président de la République.
Le veinard ! Avec cette nomination, le locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor viole allègrement son serment de mettre fin au cumul des mandats électifs et nominatifs. Un engagement qu’il n’avait pas respecté bien avant cette nomination, puisque Aminata Niane cumulait son poste de conseillère du président de la République en charge des infrastructures et celui de Pca de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd).
Par ailleurs, à la présidence du Conseil de surveillance de l’Anam, l’ancien journaliste de Walfadjiri remplace Moustapha Camara qui pourtant présente un excellent profil pour le poste. D’autant qu’il est expert des affaires maritimes. La pilule du cumul de postes dont bénéficie le sieur Thiam aurait pu passer s’il avait une certaine expertise dans le domaine maritime. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. Or la tradition établie par Me Souleymane Ndéné Ndiaye, à l’époque ministre des Affaires maritimes, voudrait qu’au niveau de l’Anam le poste de président du Conseil de surveillance soit occupé par un technicien des affaires maritimes et celui de Directeur général par un administrateur des affaires maritimes.
Conformément à ce principe, le prédécesseur de Moustapha Camara, est l’actuel secrétaire général au ministère de la Pèche et des Affaires maritimes, Oumar Ndiaye. Ce dernier, selon nos sources, fut directeur technique du Port autonome de Dakar.