Accueil d'Obama : des Sénégalais affichent une détermination à toute épreuve
Dakar, 27 juin (APS) - Des centaines de Sénégalais, venus accueillir le président des Etats-Unis d’Amérique Barack Obama, ont fait montre d’une détermination à toute épreuve en restant à la place Washington et aux abords du palais de la République jusqu’au départ de l’hôte du président Sall. Tout de blanc vêtus, les gens qui ont tenu à accueillir le premier président noir des Etats-Unis sont souvent venus de la banlieue dakaroise.
Ils ont déferlé sur le centre ville dès les premières de la matinée, envahissant la place Washington et tout le boulevard de la République. Tenant des pancartes à la main, ils y ont fait régner une ambiance carnavalesque en chantant et en dansant avec entrain.
’’Nous allons attendre jusqu’à ce qu’il [Barack Obama] ressorte ‘’, lance Néné Dème, toute contente de prendre part à l’accueil du président américain. ’’Depuis 6 heures du matin, nous sommes là. Nous venons de Yeumbeul Nord [banlieue de Dakar], et nous représentons notre député Samba Demba Ndiaye et soutenons le président que nous aimons beaucoup’’, a-t-elle ajouté en posant la main sur le cœur. Le discours est le même chez les autres personnes qui l’accompagnent.
Comme un leitmotiv, toutes répètent qu’elles ne bougeront pas des lieux avant d’avoir vu la voiture d’Obama quitter le palais pour sa prochaine destination : la Cour suprême. Non loin de là, Aissata Samb, responsable des femmes de Djiddah Thiaroye lance à son tour : ‘’Nous l’attendrons et nous resterons ici jusqu’à 22h, s’il le faut’’. Se tenant debout sur une pierre, elle dit être de tout cœur avec Macky Sall et le député de sa localité.
‘’Je suis venue de la Mauritanie pour assister à ce grand événement, car j’admire énormément Barack Obama’’, soutient Mame Fatou Souaré qui a quitté Grand-Yoff depuis 6 h du matin sans avoir rien mangé. ’’Je ne sens pas la faim, car je suis très contente et fière d’être ici’’, poursuit-elle en souriant. Noyés par les nombreuses femmes venues accueillir Barack Obama, des hommes qui ont cessé toute activité ont aussi tenu à être de la partie.
Ils disent être venus pour accompagner leurs tantes, sœurs, mères ou pères. ‘’Nous attendrons ici avec les femmes la sortie de Obama, pour l’ovationner et puis rentrer’’, déclare Soulèye Dème. Coincé entre deux femmes, le drapeau sénégalais dans une main et la bannière étoilée dans l’autre, Dème soutient qu’il a fermé son atelier de menuiserie métallique pour venir devant les palais et être parmi ceux qui vont raconter ce grand événement.
En face des grilles du palais, le groupe Sing-sing rythme, emmené par Mbaye Dièye Faye et celui de Doudou Ndiaye Rose se font face. Ils assurent l’ambiance au son de tam-tams pour davantage stimuler et doper la foule. Des responsables politiques à Dakar et même des députés n’ont pas lésiné sur les moyens afin de mobiliser le maximum de personnes pour accueillir l’hôte de marque du président Sall et lui manifester ainsi leur soutien.
Mais si certains affichent une détermination à tout crin, il en va autrement pour d’autres qui ont vite cédé à la fatigue. ’’Nous sommes fatigués. C’est pourquoi nous avons tenu à nous mettre en dehors de la foule ‘’, explique Issa Mbaye. Assis sur le trottoir, il se tient la tête.
Entouré de ses amis, visiblement tous aussi fatigués que lui, il dit, tout en haussant la tête, ne pas pouvoir attendre la sortie d’Obama pour rentrer. ‘’Je crois que je vais partir tout de suite. Je ne tiens plus’’, lâche-t-il. A quelques mètres de ce groupe de jeunes garçons, Yaye Awa Mar, la soixantaine, n’a plus ni la force ni l’énergie pour prolonger la fête avec les autres femmes.
‘’Nous sommes fatigués et nous sommes venus nous asseoir ici, loin de tout ce bruit’’, explique-t-elle. Assise sur le sol, elle déclare qu’elle et les autres femmes étaient venues pour voir Obama. Tout en posant la main sur sa fille, elle reconnaît toutefois que cela n’a pas pu être possible. ’’Je n’avais pas la force physique de me faufiler entre les gens. J’ai peur de me faire écraser’’, ajoute-t-elle, dans un rire.
Comme elle, ils sont nombreux à ne plus pouvoir tenir, car ayant quitté parfois chez eux depuis quatre heures du matin. Ne pouvant plus attendre, certains s’affalent sur des troncs d’arbre ou à même les trottoirs pour attendre les voitures qui les avaient fait venir afin de rentrer.